C A R Ê M E E S P E R A N C E 2010
REUNIONS DE CARÊME 2010
Thème :
EN MARCHE VERS LA GRANDE E S P E R A N C E
= LA RESURRECTION DE JESUS CHRIST
1° réunion : NOTRE ESPERANCE PASSE PAR JESUS (appuyés sur l’Evangile de la Samaritaine)
2° réunion : ESPERANCE DANS LE ROYAUME (du concret de la part du Seigneur, déjà commencé) (appuyés sur l’Evangile de la guérison de l’aveugle-né)
3° réunion : LE PASSAGE PAR L’EFFORT POUR ARRIVER A LA VIE (appuyés sur « Comment suivre Jésus » (Luc 9,23-25)
4° réunion : REGARD BIENVEILLANT ET PLEIN D’ESPERANCE SUR NOTRE MONDE (Par le Père Jacques Lefur)
5° réunion : AVEC LA RESURRECTION DE JESUS, QUE NOUS EST-IL PERMIS D’ESPERER ? (appuyés sur l’Evangile de la résurrection de Lazare)
1° réunion : Notre espérance passe par Jésus
PRIERE : CD "Paul apôtre des Nations" n°16 : « Qu’il soit béni le Dieu et Père… »
Prière d’action de grâce à Dieu qui nous a fait don de la vertu d’Espérance + Lecture de Péguy.
+ Lecture de la rencontre de Jésus avec la femme de Samarie.
a) Voir Samaritaine. Jean 4,5-42 :
1) JESUS dit à la femme de Samarie venue puiser de l’eau « Donne-moi à boire » ***
La Samaritaine lui dit « Comment ! Toi qui es juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ?
(En effet, les Juifs ne veulent rien avoir en commun avec les Samaritains) ***
2) JESUS lui répondit : « Si tu savais le don de Dieu, si tu connaissais celui qui te dit : Donne-moi à boire, c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive. » ***
Elle lui dit : « Seigneur, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond; avec quoi prendrais-tu l’eau vive ? Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, avec ses fils et ses bêtes ? »
3) JESUS lui répondit « Tout homme qui boit de cette eau aura encore soif; mais celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif; et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui source jaillissante pour la vie éternelle. » ***// La femme lui dit « Seigneur, donne-la-moi, cette eau : que je n’aie plus soif, et que je n’aie plus à venir ici pour puiser. »***
4) JESUS lui dit : « Va, appelle ton mari et reviens. » // La femme répliqua : « Je n’ai pas de mari. »
JESUS reprit : « Tu as raison de dire que tu n’as pas de mari, car tu en as eu 5, et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari : là, tu dis vrai. » ***
5) La femme lui dit : « Seigneur, je vois que tu es un prophète. Alors, explique-moi nos pères ont adoré Dieu sur la montagne qui est là, et vous, les Juifs, vous dites que le lieu où il faut l’adorer est à Jérusalem. »
JESUS lui dit : « Femme, crois-moi : l’heure vient où vous n’irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père. Vous adorez ce que vous ne connaissez pas; nous adorons, nous, celui que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais l’heure vient - et c’est maintenant - où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père. Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent, c’est en esprit et vérité qu’ils doivent l’adorer. » ***La femme lui dit : « Je sais qu’il vient, le Messie, celui qu’on appelle Christ. Quand il viendra, c’est lui qui nous fera connaître toutes choses. » // JESUS lui dit : « Moi qui te parle, je le suis. » ***
6) Là-dessus, ses disciples arrivèrent; ils étaient surpris de le voir parler avec une femme. Pourtant, aucun ne lui dit « Que demandes-tu ? » ou « Pourquoi parles-tu avec elle ? » La femme, laissant sa cruche, revint à la ville et dit aux gens : « Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Ne serait-il pas le Messie ? ». Ils sortirent de la ville, et ils se dirigeaient vers Jésus…
7) Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus, à cause des paroles de la femme qui avait rendu ce témoignage « Il m’a dit tout ce que j’ai fait. » Lorsqu’ils arrivèrent auprès de lui, ils l’invitèrent à demeurer chez eux. Il y resta 2 jours. Ils furent encore beaucoup plus nombreux à croire à cause de ses propres paroles, et ils disaient à la femme : « Ce n’est plus à cause de ce que tu nous as dit, que nous croyons maintenant; nous l’avons entendu par nous-mêmes, et nous savons que c’est vraiment lui le Sauveur du monde. »
Commentaire (Jean 4,5-42)
Jésus et la Samaritaine (4,1-26) – Jésus et les disciples (4,27-38) – Jésus et les Samaritains (4, 39-42)
Il y a toute une pédagogie, tout un cheminement dans le dialogue entre Jésus et la Samaritaine.
1) Au début, c’est Jésus qui prend l’initiative, libre vis-à-vis des tabous (une femme, lui seul avec elle, une étrangère schismatique)
2) La femme réagit négativement, (d’autant plus qu’il existe une mésentente entre les Judéens et les Samaritains considérés avec mépris comme des païens ou tout au moins des schismatiques.) Et un malentendu s’installe entre les paroles de Jésus et l’incompréhension de la femme. Jésus continue à lui parler d’eau vive et fait preuve d’une grande patience, alors que la femme continue à en rester à un niveau superficiel.
3) Alors Jésus, par sa demande : « Appelle ton mari » touche sa vie, provoque un tournant : il se révèle comme celui qui connaît le secret des cœurs.
Ø Et elle est touchée par sa patience et sa bonté. Et voici que la femme passe à un autre niveau :
Ø elle accède à la vérité sur elle-même, à la vérité sur celui qui lui parle (peut-être n’a-telle pas fait assez attention, pense-t-elle, elle a été trop superficielle). Elle constate un vide en elle, une sécheresse, un manque d’eau vive, une déception, un besoin d’amour dans sa vie.
Ø Alors elle aborde la question du sens de sa vie, le domaine du rapport avec Dieu. Jésus peut alors lui révéler la Bonne Nouvelle : « l’eau vive » c’est l’Esprit qu’il va donner et qui va établir les êtres humains dans un rapport filial avec le Père, dans un rapport fraternel avec les autres. C’est à l’intérieur de soi, dans la vérité qu’on trouve Dieu.
Ø Enfin la femme part annoncer la Bonne Nouvelle à ses frères.
« Si tu savais le don de Dieu »
Il faut sortir de la superficialité (voir aussi autres péchés contre espérance) pour accéder à l’espérance (l’attente d’une vie nouvelle), qui correspond au désir profond.
« Confiance » en celui qui promet, se savoir aimé. Attachement à Jésus (le contraire de solitude, de mauvaises relations)
b) Questions :
1) Qu’est-ce qui vous fait vivre, vous intéresse ? (exemples : le désir de grandir, la famille, le travail, les amis, l’engagement dans l’humanitaire, tel ou tel projet …)
2) Dans des moments pénibles, comment vous en êtes-vous sortis, pour faire resurgir la vie, maintenir l’espérance ? (grâce à quoi, grâce à qui ?)
3) Est-ce que votre relation au Seigneur vous a aidés ? comment ? sur le moment ou après coup ?
c) Elargissement :
Foi pas seulement en des valeurs, mais en une personne.
Jésus attrayant : je fais mémoire de lui et je crois. J’espère aussi en sa venue mystique et en son retour à la fin des temps.
Contre la solitude
La Promesse qu’il nous a faite, l’Espérance relance notre engagement.
Espérance donne perspective au quotidien commence à réaliser, trouver traces, semences d’avenir.
d) Composer prière « Jésus, que ton nom soit sanctifié » ou Notre Père
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Réactions aux découragements :
v Me tourner vers la bienveillance de Dieu. Vers la Personne de Jésus, renfort de confiance en lui qui veut mon bien, est bon, sentiment d’être aimé ! la confiance en la bonté de Dieu peut m’aider à tenir, dans l’obscurité, pour croire que la vie vaut d’être vécue
v Me tourner vers l’amour de la vie, qui vaut d’être vécue ! La vie a un intérêt (vers le Royaume)
v M’ouvrir : participer au projet de Dieu, pour perspective
v Si cela ne marche pas me dire que cela vient de moi : enfant gâté – ou pas aguerri, manque de consistance
Tout cela pour retrouver l’Espérance ! Donc « inventorier tous les moyens dont j’ai fait l’expérience
v Ajouter : « rester en éveil », d’autres choses peuvent se présenter …
v Et si tout est épuisé, continuer à implorer le Seigneur directement !
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2° réunion : ESPERANCE DANS LE ROYAUME
(du concret de la part du Seigneur, déjà commencé)
a) Texte : Aveugle-né : don de la Lumière. Il rencontre Jésus, et aussi le bienfait de la Lumière
Jean 9,1-41 : L’aveugle -né guéri
En sortant du Temple, Jésus vit sur son passage un homme qui était aveugle de naissance. Ses disciples l’interrogèrent : « Rabbi, pourquoi cet homme est-il né aveugle ? Est-ce lui qui a péché, ou bien ses parents ? » Jésus répondit « Ni lui, ni ses parents. Mais l’action de Dieu devait se manifester en lui. Il nous faut réaliser l’action de celui qui m’a envoyé, pendant qu’il fait encore jour; déjà la nuit approche, et personne ne pourra plus agir. Tant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde. » Cela dit, il cracha sur le sol et avec la salive il fit de la boue qu’il appliqua sur les yeux de l’aveugle, et il lui dit : « Va te laver à la piscine de Siloé. » (ce nom signifie « Envoyé ») L’aveugle y alla donc, et il se lava.; quand il revint, il voyait.
Ses voisins, et ceux qui étaient habitués à le rencontrer - car il était mendiant - dirent alors : « N’est-ce pas celui qui se tenait là pour mendier ? » Les uns disaient « C’est lui. » Les autres disaient « Pas du tout, c’est quelqu’un qui lui ressemble. » Mais lui affirmait « C’est bien moi. »
Et on lui demandait « Alors comment tes yeux se sont-ils ouverts ? » Il répondit « L’homme qu’on appelle Jésus a fait de la boue. Il m’en a frotté les yeux et il m’a dit : « Va te laver à la piscine de Siloé. J’y suis donc allé et je me suis lavé; alors j’ai vu. » Ils lui dirent « Et lui, où est-il ? » Il répondit : « Je ne sais pas. »
On amène aux pharisiens cet homme qui avait été aveugle. Or, c’était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue et lui avait ouvert les yeux. A leur tour, les pharisiens lui demandèrent « Comment se fait-il que tu voies ? » Il leur répondit « Il m’a mis de la boue sur les yeux, je me suis lavé, et maintenant je vois. » Certains pharisiens disaient « Celui-là ne vient pas de Dieu, puisqu’il n’observe pas le repos du sabbat. » D’autres répliquaient : « Comment un homme pécheur pourrait-il accomplir des signes pareils? »
Ainsi donc ils étaient divisés. Alors ils s’adressent de nouveau à l’aveugle « Et toi, que dis-tu de lui, puisqu’il t’a ouvert les yeux ? » Il dit : « C’est un prophète. » … Ils répliquèrent : « Tu es tout entier plongé dans le péché depuis ta naissance, et tu nous fais la leçon ? » Et ils le jetèrent dehors.
Jésus appris qu’ils l’avaient expulsé. Alors il vint le trouver et lui dit : « Crois-tu au Fils de l’homme ? » Il répondit « Et qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui ? » Jésus lui dit : « Tu le vois, et c’est lui qui te parle. » Il dit : « Je crois, Seigneur », et il se prosterna devant lui.
Jésus dit alors : « Je suis venu en ce monde pour une remise en question : pour que ceux qui ne voient pas puissent voir, et que ceux qui voient deviennent aveugles. » Des pharisiens qui se trouvaient avec lui entendirent ces paroles et lui dirent : « Serions-nous des aveugles, nous aussi ? » Jésus leur répondit : « Si vous étiez des aveugles, vous n’auriez pas de péché; mais du moment que vous dites : Nous voyons ! votre péché demeure. »
Commentaire : Jean 9,1-41 :
1° l’aveuglement physique était vu comme salaire du péché // 2° Jésus innocente l’aveugle
3° Aveugle appelé à devenir témoin de la Lumière
4° Jésus donne le sens de son geste : il est venu pour apporter la Lumière
5° Début du récit de la guérison : en se penchant vers la terre pour y faire de la boue avec sa salive, Jésus refait le geste des grands commencements créateurs; il refait l’homme en lui redonnant sa destination première; il l’ouvre à la lumière divine. En même temps, il associe l’univers matériel à la naissance de l’homme à la lumière divine.
6° Jésus envoie l’aveugle se laver : association de l’eau à la terre. De l’eau jaillit la vie !
7° L’aveugle revient guéri, mais il est seul ! Pour lui, les ennuis commencent. Il devient témoin de Jésus.
Il est seul avec sa vérité. Il ne se contente pas de raconter sa guérison. Il soulève la vraie question sur
l’origine de Jésus. Il n’a pas encore vu Jésus, mais il est son témoin, son défenseur par fidélité à la
vérité. Et « Celui qui agit selon la vérité vient à la lumière »
8° Jésus vient à la rencontre de l’ancien aveugle guéri pour achever de lui ouvrir les yeux, en se révélant
à lui personnellement.
9° La profession de foi de l’homme termine ce récit et lui donne tout son sens : les yeux de l’aveugle se sont ouverts non seulement à la lumière du jour mais aussi à la lumière du Fils de l’homme.
b) Questions :
1. Ai-je l’expérience que ma relation à Jésus m’apporte quelque chose en général ? ou à certains moments de ma vie ? (exemples : paix, joie, élan, amour, lumière, assurance, ouverture, sentiment de ne pas être seul …) Expliquer
2. Dans les textes du Concile Vatican 2, on peut lire : « Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n'est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur coeur. Leur communauté, en effet, s'édifie avec des hommes, rassemblés dans le Christ, conduits par l'Esprit Saint dans leur marche vers le royaume du Père, et porteurs d'un message de salut qu'il faut proposer à tous. La communauté des chrétiens se reconnaît donc réellement et intimement solidaire du genre humain et de son histoire. »
Que pensez-vous de cet appel de l’Eglise à « partager les angoisses et les espérances de notre monde », adressé à tout chrétien ? ai-je fait l’expérience d’avoir partagé l’espérance des autres ? Est-ce que je vibre à l’attente du monde ?
Comment progresser sur ce point ?
c) Elargissement
© L’espérance n’est pas abstraite, elle espère aussi « quelque chose de concret de la venue de Dieu : sa souveraineté apportant à toutes choses la délivrance et le rétablissement (p.128) La Promesse-Espérance concerne notre vie sur terre. (le shalom = la bénédiction Molt ; 354) : Dans A.T. c’est le cas pour Abraham qui reçoit une descendance : Isaac.
© Et Jésus a commencé à réaliser ce Royaume : en faisant des miracles – en créant le groupe des 12 – en s’ouvrant aux pécheurs et aux païens. Voir question des apôtres : « Et nous qui avons tout quitter pour te suivre, que recevrons-nous ? » : l’espérance « personnelle » Et les premiers chrétiens aussi ont continué à réaliser ce Royaume : en faisant l’unité Juifs-païens, hommes libres- esclaves, hommes-femmes – en mettant leurs biens en commun – en annonçant la Bonne Nouvelle de Jésus aux païens également
© et aujourd’hui dans notre vie.
v La Foi en Jésus « nous comble » (en 1° étant jeune, elle nous offre un sens à la vie, un idéal, des valeurs.)
v Voir expérience des nouveaux baptisés adultes au Cameroun au jour (aux temps) de leur Baptême : ils vivent une « plénitude », qui envahit toute leur personne !
v Dans mon expérience personnelle : avec Jésus, j’ai trouvé aussi joie de vivre, une famille, de nombreuses relations, des frères Oblats, un but à ma vie ….
v Avez-vous eu l’expérience de ces « biens » qu’il donne avec sa venue ?
© La dimension collective de la Promesse-Espérance, Elle intéresse non seulement la personne d’Abraham, mais sa descendance et même toutes les nations. La Promesse de Terre Promise est au profit de tout un peuple. Dans N.T. , le Royaume de Dieu, dont parle Jésus est une réalité « collective » ; voir aussi ce qui est dit dans 1 Thess.4,17 ; 1 Cor.15,51 (on ne dit pas « je », mais « nous » et aussi dans Apoc.7,9-10 (on parle d’une grande foule); Apoc.21,2-4,22-23 (toute une cité).
Partager les angoisses et les espoirs de notre monde …. Le Concile Vatican 2 (et aussi une des prières eucharistiques)
d) Composer Prière « Que ton règne arrive » (voir méditation du Notre Père)
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3° Réunion : LE PASSAGE PAR LE COURAGE DE L’ENGAGEMENT POUR ARRIVER A LA VIE
TEXTES :
Luc 9, 23-25 : Jésus disait à tous : « Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour, et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie pour moi la sauvera. Quel avantage un homme aura-t-il à gagner le monde entier, si c’est en se perdant lui-même et en le payant de sa propre existence ? »
Jean 12, 24-25 : Jésus dit à ses disciples : « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit. Celui qui aime sa vie la perd ; celui qui s’en détache en ce monde la garde pour la vie éternelle. »
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EXPLICATIONS :
Marcher à la suite de Jésus = marcher sur le chemin de la douceur, de l’amour, de la force de la vérité, du don de soi, de la patience etc …C’est la mise en question de l’image du Messie triomphant ! Or les disciples attendaient un Messie triomphant et s’attendaient plutôt à marcher à la suite d’un Messie puissant et s’imposant comme tel. Et voilà que Jésus leur annonce un autre chemin, pour opérer la Libération. C’est le grand malentendu !
Ø Il s’agit bien d’aboutir à une vie nouvelle, à un monde nouveau. Mais quel monde nouveau, quelle vie nouvelle ?
Cette vie c’est une vie nouvelle de ressuscité, une vie éternelle, la vie de Dieu lui-même, la communion totale entre les hommes, avec la création et avec Dieu.
Ø En vue du monde nouveau, il faut passer par une libération. Mais quelle libération ?
Jusqu’au bout les disciples vont espérer en la libération politique d'Israël, de la main des Romains, c’est l’aveuglement (mais sa mort brutale va tout arrêté. Ils ne voient plus rien. Ils sont dans la nuit, découragés).
Le genre de libération dont parle Jésus, c’est la libération d’un mal bien plus grand que la soumission aux Romains c’est la libération de tout péché (égoïsme, division, esclavage, violence) et de tout mal, y compris la mort, et pour tous.
Ø Il s’agit bien de prendre les moyens pour instaurer tout cela ? Mais quels moyens ?
Cette manière de sauver c’est le témoignage de la vérité, le respect de notre liberté et un amour allant jusqu’à la mort, plus fort que la mort.
Donc en même temps qu’une question d’appel au courage c’est un appel à la Foi, accepter cela, croire qu’un tel chemin puisse produire du fruit et apporter la Libération.
Et il rencontre des résistances … ET NOUS-MÊMES ?
1) Avons-nous le désir, le goût d’un monde de fraternité, de liberté, uni à Dieu, inauguré par Jésus. Ce désir est-il intense ?
2) Nous engageons-nous sur le chemin de la patience, de la douceur, de la persévérance, de la vérité, de l’amour, du courage (jusqu’à en souffrir), à la suite de Jésus ?
3) Espérons-nous dans les fruits de ce chemin, en son influence, son efficacité et luttons pour ne pas être fascinés par les déploiements actuels de forces des puissants, (un vieux rêve d’une Eglise triomphante) pour ne pas douter de la force transformatrice de ce chemin tracé par Jésus, pour l’avenir !
Goûter ! Nous engager ! Espérer ! OU AVONS-NOUS BESOIN D’AVANCER SPIRITUELLEMENT ?
QUESTIONS
1) Au cours de notre croissance humaine vers la maturité, la place de l’effort est importante, et quand il porte du fruit, nous faisons l’expérience de la joie de la réussite.
Donnez des exemples vécus ?
2) Au plan de la vie spirituelle : avons-nous eu l’expérience de la joie goûtée en voyant les fruits de nos efforts chrétiens (pour nous dépasser pour Dieu ou au service des autres) ?
3) Au cours de nos efforts chrétiens, avons-nous eu aussi l’expérience de goûter la fierté, l’impression de grandir, de marcher vers la liberté intérieure ?
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ELARGISSEMENT /
Oui, si on veut arriver à une certaine intensité de vie, il faut se donner aux valeurs qui pour nous ont de l’importance. Un petit engagement donne un petit résultat (« à la mesure dont vous mesurez, vous serez mesurés »)
Nécessité d’endurance et de perspective (vers la vie Ressuscité, vers le Royaume)
Liés à Jésus, qui donne perspective et « présence » (force morale)
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4° réunion : AVEC LA RESURRECTION DE JESUS, QUE NOUS EST-IL PERMIS D’ESPERER ? (appuyés sur l’Evangile de la résurrection de Lazare)
Retour à la vie de Lazare (11, 1-45)
Un homme était tombé malade. C’était Lazare de Béthanie, le village de Marie et de sa sœur Marthe…. Donc, les deux sœurs envoyèrent dire à Jésus : « Seigneur, celui que tu aimes est malade. » En apprenant cela, Jésus dit : « Cette maladie ne conduit pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu, afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié. »
Jésus aimait Marthe et sa sœur, ainsi que Lazare. Quand il apprit que celui-ci était malade, il demeura pourtant deux jours à l’endroit où il se trouvait ; alors seulement il dit aux disciples : « Revenons en Judée. » Les disciples lui dirent : Rabbi, tout récemment, les Juifs cherchaient à te lapider, et tu retournes là-bas ? » ……Alors il leur dit clairement : « Lazare est mort, et je me réjouis de n’avoir pas été là, à cause de vous, pour que vous croyiez. Mais allons auprès de lui ! » …Quand Jésus arriva, il trouva Lazare au tombeau depuis 4 jours déjà. Comme Béthanie était tout près de Jérusalem …beaucoup de Juifs étaient venus manifester leur sympathie à Marthe et à Marie, dans leur deuil.
Lorsque Marthe apprit l’arrivée de Jésus, elle partit à sa rencontre, tandis que Marie restait à la maison. Marthe dit à Jésus : « Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort. Mais je sais que, maintenant encore, Dieu t’accordera tout ce que tu lui demanderas. » Jésus lui dit : « Ton frère ressuscitera. » Marthe reprit : « Je sais qu’il ressuscitera au dernier jour, à la résurrection. » Jésus lui dit : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; et tout homme qui vit et qui croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » Elle répondit : « Oui, Seigneur, tu es le Messie, je le crois ; tu es le Fils de Dieu, celui qui vient dans le monde. »
Ayant dit cela, elle s’en alla appeler sa sœur Marie, et lui dit tout bas : « Le maître est là, il t’appelle.» Marie, dès qu’elle l’entendit, se leva aussitôt et partit rejoindre Jésus. Il n’était pas encore entré dans le village ; il se trouvait toujours à l’endroit où Marthe l’avait rencontré. Les Juifs qui étaient à la maison avec Marie, et lui manifestaient leur sympathie, quand ils la virent se lever et sortir si vite, la suivirent, pensant qu’elle allait au tombeau pour y pleurer. Elle arriva à l’endroit où se trouvait Jésus ; dès qu’elle le vit, elle se jeta à ses pieds et lui dit : « Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort.» Quand il vit qu’elle pleurait, et que les Juifs venus avec elle pleuraient aussi, Jésus fut bouleversé d’une émotion profonde. Il demanda : «Où l’avez-vous déposé ? » Ils lui répondirent : « Viens voir Seigneur. » Alors Jésus pleura. Les Juifs se dirent : « Voyez comme il l’aimait ! » Mais certains d’entre eux disaient : « Lui qui a ouvert les yeux de l’aveugle, ne pouvait-il pas empêcher Lazare de mourir ? » Jésus reprit par l’émotion, arriva au tombeau.. C’était une grotte fermée par une pierre. Jésus dit : «Enlevez la pierre.» Marthe, la sœur du mort, lui dit : « Mais, Seigneur, il sent déjà ; voilà quatre jours qu’il est là.» Alors Jésus dit à Marthe : « Ne te l’ai-je pas dit ? Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu» On enleva la pierre ; Alors Jésus leva les yeux au ciel et dit : « Père, je te rends grâce parce que tu m’as exaucé. Je savais bien, moi, que tu m’exauces toujours, mais si j’ai parlé, c’est pour cette foule qui est autour de moi, afin qu’ils croient que tu m’as envoyé.» Après cela, il cria d’une voix forte :«Lazare, viens dehors!» Et le mort sortit, les pieds et les mains attachés, le visage enveloppé d’un suaire. Jésus leur dit : «Déliez-le, et laissez-le aller.» Les nombreux Juifs, qui étaient venus entourer Marie et avaient donc vu ce que faisait Jésus, crurent en lui.
Commentaire : Retour à la vie de Lazare (11, 1-45)
Introduction (v.1-6)
Pour Jésus la seule chose qui compte c’est la gloire de Dieu. Il interprète par avance l’évènement comme maladie non pour la mort mais pour la gloire de Dieu eu du Fils. c.a.d. c’est pour la révélation du mystère de Dieu, du projet de Dieu qui veut la vie et la liberté de l’homme. C’est ce que Saint Irénée traduit dans sa fameuse phrase : « la gloire de Dieu, c’est la vie de l’homme, et la vie de l’homme, c’est la vision de Dieu. » Mais pour voir la gloire de Dieu, il faut croire (v.40)
Jésus et les disciples (v.7-16) : Les disciples se comportent comme tels d’une double façon :
1) quand Jésus les enseigne, ils se mettent à l’écoute 2) puis ils marchent à sa suite (vers la mort)
Jésus et Marthe (v.17-27) : Quittant le groupe de deuil (constitué par Marie et les Juifs) pour aller à la rencontre de Jésus, elle se situe dans un rapport privilégiée de croyante, face à Jésus :
1) elle affirme que Jésus a pouvoir dur la mort (« je sais ») (v.21-22)
2) puis « je sais qu’il ressuscitera à la résurrection des morts » (v.24)
3) Quand Jésus se présente comme la résurrection et la vie, elle dépasse le savoir pour croire : « Je crois que tu es le Christ, le fils de Dieu » (11,27) C’est le sommet ! ET NOUS ?
Jésus et Marie (v .28-37) : Marie reste du côté du deuil ! Ainsi Jean fait, pédagogiquement de Marthe et de Marie 2 types de comportement face à la mort. Ici, Marie symbolise la personne abattue par la séparation de la mort : l’excès de deuil l’empêche d’accueillir en Jésus le révélateur de Dieu.
Jésus devant Lazare (v.38-45) : Jésus retrouve sa Seigneurie et celle-ci se manifeste triplement :
a) par sa prière au Père où se manifeste son union à lui et sa certitude d’être entendu (v.42)
b) par son autorité sur les témoins ( 11,39 et 44) c) par son intervention brève et efficace (v.43)
Tout le récit est centré sur Jésus et le révèle, depuis les bords du Jourdain ( où il manifeste son autorité par sa parole d’interprétation et son choix de partir), en passant par le dialogue avec Marthe ( il dit « JE SUIS », mais sa prière au Père confirme que son pouvoir de faire vivre, il le tient du Père et des liens étroits qu’il entretient avec lui (voir 5,25-30) , puis devant Marie (là il se trouble, manifestant ainsi son humanité) et enfin devant Lazare (Lazare sort parce que la Parole de Jésus fait vivre !) Et le véritable but de cette page n’est pas le « réveil » de la mort physique de Lazare, mais bien la « progression de la foi » chez tous ceux qui entourent Jésus.
QUESTIONS
1) Qu’est-ce qui, d’après ton expérience, peut, le plus, aider à croire en la Résurrection de Jésus avec ses répercussions pour nous ?
a) Est-ce ce que tu connais du caractère exceptionnel de la Personnalité de Jésus ? (connu aussi bien par les Evangiles que par d’autres témoignages historiques) ?
b) Est-ce ce qu’il suscite en toi (de joie, de force, sentiment d’une présence, amour) ?
c) Est-ce ta confiance dans le témoignage des apôtres (qui se présentent ni comme des rêveurs, ni des naïfs, ni des gens voulant nous tromper, mais des gens engagés) ?
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2) Les apparitions de Jésus à ses apôtres montrent qu’il leur faut COMPRENDRE pour arriver à la RECONNAISSANCE de Jésus. Pour nous serait-ce la même chose, pour « reconnaître » Jésus présent dans notre vie, la recherche de sens n’est-elle pas importante ? (exemple : tant que nous étions prostrés dans une épreuve, n’étions-nous pas aveugles sur la présence de Jésus ?… voir aussi les disciples d’Emmaüs)
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5° réunion :
REGARD BIENVEILLANT ET PLEIN D’ESPERANCE SUR NOTRE MONDE
(Par le Père Jacques Lefur)