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  • : Le blog de luc athimon
  • : Au cours des années, mon activité apostolique en Afrique et en France, m'a amené à travailler un certain nombre de documents. Le désir de partager avec vous et de connaître vos réactions m'a poussé à créer ce blog. Très belles photos d'Afrique ! Amitiés Luc.
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Qui Est Le Père Luc Athimon?

26 janvier 2015 1 26 /01 /janvier /2015 16:54

Vous avez dit blasphème ?

(voir Bloc-Notes de Jean-Claude Guillebaud dans "La Vie" du 22 janvier 2015

On prête à Richard Malka, I'avocat de Charlie Hebdo, une réflexion tragicomique. Celle-ci : "Le droit au blasphème est sacré. " Sans Ie vouloir, l'avocat mettait Ie doigt sur l'ambiguÏté qui menace rétrospectivement cette magnifique mobilisation du 11 janvier. Fut offerte à la France, épouvantée par Ia barbarie des tueurs, l'occasion de se retrouver, avec elle-même, puis avec Ie monde. Ce fut un grand moment à n'en pas douter. II n'empêche que, faisant cela, nous avons concouru à sacraliser Charlie Hebdo,voire à le sanctifier. Plusieurs hommes politiques n'ont-ils pas désigné Ies victimes des terroristes comme des.. "martyrs" ? L'équipe de Charlie Hebdo entrait ainsi dans la sphère du Sacré, au sens majuscule du terme : "Qui appartient à un domaine séparé, interdit et inviolable."    Il devenait par conséquent blasphématoire d'émettre la moindre critique à l'endroit d'un Charlie devenu icône. Bien rares furent les médias qui acceptèrent de relayer une seule critique, fût-elle raisonnable, à l'endroit de l'hebdo satirique. Or, paradoxalement, le "droit au blasphème"  était et reste une revendication fondatrice de ce journal. Alors ?

De fait, ceux qui proclamaient "Je suis Charlie" (j'en étais) oublièrent d'ajouter que, pour autant, ils n'appréciaient pas vraiment l'agressivité de ces dessins, pour ne pas dire pire,(j'en étais aussi). Le sacré laïc qui enveloppait dorénavant le journal soustrayait à la critique, y compris amicale, ceux-là même qui avaient fait de I'insolence sans limite un dogme. Certains des survivants, comme Luz, s'émurent avec lucidité de ce "contresens » (ce furent ses propres mots), mais ne furent guère entendus. La seule vraie charge fut exprimée par I'un des fondateurs de l'aventure de Hara-Kiri, lancée par Cavanna en 1960 : Delfeil de Ton, lui-même intouchable. Dans l'Obs du r5 janvier, il n'hésita pas à écrire que Charb, de provocation en provocation - contre l'avis de Wolinski - avait « entraîné l'équipe dans la surenchère ". Charb, ajouta -t-il, " préférait mourir » quand d'autres " préféraient vivre ".

Pourquoi nous, chrétiens, sommes-nous très concernés par cette question du blasphème ? Parce que Ie christianisme des origines fut en lui-même  une transgression de la Loi. Pire : des auteurs comme Marcel Gauchet ou René Girard ont bien montré que le christianisme avait " désacralisé » peu à peu Ie religieux archaïque. C'est en cela qu'il fut l'un des fondements de notre modernité. Je m'autorisais parfois de mon amitié avec Cabu pour lui parler de ces chrétiens des premiers siècles, objecteurs de conscience, pacifistes et capables eux aussi d'une irrévérence trompe-la-mort. Ne refusaient-ils pas de célébrer Ie culte païen de I'empereur ? Pour cette irrévérence blasphématoire (l'empereur était considéré comme un dieu), ils ne furent point mitraillés à la kalachnikov mais livrés aux lions. IIs étaient "Charlie"» avant Ia lettre.

Les caricaturistes survivants, comme les chrétiens que nous sommes devenus, devraient se méfier conjointement d'un retour du sacré. Soutenir lucidement Ie nouvel hebdo sacralisé, c'est - aussi - Ie critiquer quand cela le mérite, quitte à blasphémer en prenant au mot sa vulgate.

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15 janvier 2015 4 15 /01 /janvier /2015 16:20

REFLEXION « CHARLIE HEBDO »

 

Voici quelques échos de ma participation à la manifestation à GOULT, le dimanche 11 décembre 2015, en protestation contre la violence manifestée à Charlie-Hebdo, pour marquer l'attachement à la tolérance au respect de la liberté et pour la fraternité.

Oui à ce moment important où les gens réagissaient, dans un sens positif, je désirais moi aussi « participer », me mêler aux autres, vivre un moment de fraternité concrètement.

Le maire avait envoyé une invitation à cette démarche. On se rassembla devant la mairie. A l'heure dite (15h.) le maire dit un petit mot, on nous remit une petite affiche : « Je suis Charlie » et nous voici partis pour une marche dans le bourg, se côtoyant tous, se touchant parfois, se faisant des signes d'amitié entre personnes connues. Nous y avons vu des gens très divers. C'était une ambiance détendue, paisible, heureuse, souriante, chaleureuse. La fin de la marche s'est terminée devant le monument aux morts. Là le maire a fait un discours sur l'importance de nos valeurs défendues, pour le vivre-ensemble. Puis une femme a donné son témoignage personnel pour nous dire les motifs de sa présence, nous avons chanté la Marseille, un conseiller est allé porter une gerbe de fleurs sur le monument aux morts. Et nous nous sommes séparés, heureux de ce moment passé ensemble.

 

 J'ai apprécié, comme les autres, de voir à la télé : • les impressionnantes manifestations, surtout à Paris, mais aussi dans les grandes villes de France, à l'étranger,

• La présentation du défilé des autorités politiques se tenant par le bras.

• Les témoignages de désir du respect de la liberté, de fraternité,

. les musulmans disant qu'ils aiment la France, que c'est leur pays, disant aussi leur souffrance de l'amalgame qui est trop souvent fait entre l'Islam et la violence, entre les musulmans et les terroristes

• Le président de la République, son 1° ministre, le ministre de l'intérieur, la police et la gendarmerie, tous à la hauteur de l’événement.

• Le merci aux policiers

Une fausse note cependant : Marie-Le Pen et l'attitude vis à vis d'elle.

Comme chrétien, j'ai été heureux de voir que les chrétiens ne se tenait pas à l'écart. Participation des autorités religieuses se retrouvant avec leurs collègues, leur message unanime ! Egalement aux messes du dimanche, des prières étaient adressées au Seigneur à ce sujet.

Essai de recul : Ce fut un moment d'émotion important ! À ne pas minimiser par les « intellectuels » … Et on voit ce qu'un tel mouvement est capable de produire pour le vivre-ensemble : confiance en soi, confiance dans les autres. Ce mouvement apparaît comme une réaction saine à la « sinistrose » qui a envahi le pays toute l'année passée. Peut-être est-ce un prélude à ce que pourrait être cette année 2015, puisque, comme l'a annoncé le Président de la République, et le laisse espérer la prochaine encyclique du pape François et la conférence mondiale sur l'environnement à Paris, on semble s'orienter vers une réflexion, non plus seulement sur les droits individuels, mais collectifs, donc sur le bien commun (on peut rêver)

Par ailleurs, nous pouvons constater ceci : si un adversaire bien défini est proposé, comme ce fut le cas ici, nous pouvons nous retrouver très nombreux, unis contre ! Unis entre des millions de personnes pour qui la tolérance, le respect de la liberté est une valeur fondamentale. Ce fut une prise de conscience du pays tout entier, de la force, de la joie, de la paix que cela donne quand, invités par les responsables du pays, on répond spontanément « en citoyen » à ce qui nous tient à cœur. Que ne le faisons-nous pas plus souvent , N'est-ce pas parce que jusqu'ici, nous n'y croyions pas !

Après coup, les « mauvais coucheurs », parmi lesquels on trouve des politiques ou des gens dont le métier est de minimiser l'importance de l'émotion au profit de l'analyse intellectuelle, des courants de pensée diront : oui, mais … c'était un feu de paille, tout le monde n'était pas d'accord, certes ce n'était pas l'unanimité, pourtant ne réduisons pas l'ampleur, la réalité et l'impact de ce qui a eu lieu. Les distinctions entre les motifs, les désaccords sont à prendre en considération, mais la découverte nouvelle de cette force n'est pas à dédaigner. Il s'agit donc de chercher comment, à l'avenir, entretenir « cette flamme », comment renouveler ce moment fort. Oui l'attention au bien commun, aux valeurs qui nous rassemblent sont au-dessus de ce qui nous différencie. Le succès des initiatives prises ces dernières années avec la « fête des voisins » sont une illustration de cette « force souterraine » de bonne volonté qui nous habite ! ------------

Autre réflexion à ajouter sur la nécessité de ne pas séparer liberté de fraternité: Il y a chez St Paul des textes qui donnent à réfléchir (en 1 Cor.8,1-18 surtout 9 et en Rom 14,15) C'est à propos du respect de la conscience des autres, dans des repas communs où des viandes sacrifiées aux idoles sont présentées. Certains, « faibles » peuvent être choqués par la liberté que prennent des gens « forts »s qui ont la connaissance, sont de niveau de formation différent. Paul, au nom de la fraternité, du respect de ces gens demande de ne pas user de cette liberté pour ne pas « scandaliser » ces faibles.

Ainsi, sans rien retirer au positif de la manifestation, je me permets de dire que je n'étais pas d'accord avec "Charlie-Hebdo" et ses supporters. En effet la liberté d'expression est un trésor précieux, mais pas un absolu. Déjà on reconnaît facilement que la liberté des uns doit être limitée par la liberté des autres, mais cela ne suffit pas ! Nous savons que la violence "verbale" existe et elle peut bien fort blesser les gens. Et ne constate-t-on pas qu'elle provoque en réponse une autre violence, celle-là sans mesure, ni limite. On ne peut pas justifier cette réponse, mais on ne peut pas non plus l'ignorer. Si, ce qui est visé, dans la société c'est le "vivre-ensemble", cela veut dire qu'il faut faire attention à ne pas choquer les autres. Là on fait appel à la fraternité. Guillebaud Jean-Claude dénonce, avec raison, dans les medias, la propension à se moquer de tout avec suffisance. En clair, il ne suffit pas, pour vivre-ensemble" de respecter la liberté des autres, mais aussi d'éviter ce qui nuit à la fraternité !

Autre réflexion sur la Rencontre du monde musulman avec le monde moderne ! Elle est difficile ! Et il y a une grande responsabilité des "intellectuels musulmans", qui apprécient les valeurs modernes, et réfléchissent sur leur religion à prendre en charge leurs frères, pour une vraie formation comportant : + une ouverture aux valeurs modernes + au pluralisme + avec une remise en cause de la méthode "fondamentalisme", littérale, d'approche de leurs sources qui ne préparent pas, sont même un obstacle au « vivre ensemble » du monde actuel ! En effet, il leur faut prendre en compte le recul de l'histoire, le fait qu'ils vivent dans un autre contexte de vie que celui du Prophète Mahomet, qu'aujourd'hui il y a des exigences (de tolérance) du vivre-ensemble au milieu de non-musulmans. Ce sont ces gens "éclairés" qui pourrons, de l'intérieur, faire avancer les choses (mentalités et comportements)

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16 avril 2014 3 16 /04 /avril /2014 15:21

 

16.04.14 : A propos d'une émission "UN HOMME NOMMÉ JÉSUS"

 

Vous avez peut-être écouté, hier soir, comme moi, sur France 2, l'émission intitulée "Secret d'histoire : Un homme nommé Jésus.

Présentation Stéphane Bern. Ouaknin, Michel Quesnel.

Invités : Jean-Christian Petitfils, Raphaël Draï, Daniel Marguerat, Henri de Villefranche, Didier long, André Vint-Trois, Régis Burnet, Michel Benoît, Armand Abécassis, Marc-Alain Ouaknin, Michel Quesnel.

Direction la Galilée sur les traces de Jésus. Stéphane B misern retrace sa vie terrestre à l'aide de faits indiscutables, de sa naissance à Nazareth jusqu'à sa crucifixion sous Ponce Pilate. Mais il reste de nombreux mystères, secrets et miracles autour de la vie de Jésus et de la naissance d'une religion (ainsi était présentée cette émission dans TV magazine)

         --------------

 

Ce que j'en pense ?

Tout d'abord il est pertinent d'avoir mis cette émission en pleine Sermainre Sainte.

Le Jésus "historique" a été présenté honnêtement, correctement. Et le fait d'avoir fait appel à des gens compétents est positif. Il a bien été montré que ce "Jésus" a existé et que sa vie était consistante, que c'était un homme attachant et impressionnant.

Cependant,on peut dire qu'il y aurait des points à revoir tels que ce qui a été dit sur "la virginité de Marie", sur "les frères de Jésus" mais passons. Des éléments importants manquaient, me semble-t-il : le fait que Jésus appelait à croire ? Et la réponse de Pierre ! Ce que Jésus a dit lui-même sur la connaissance qu'on pouvait avoir ou non de lui, donnée par le Père, reçue dans un coeur de pauvre. Plus important : sur la Résurrection, sur le sens des apparitions, c'était vraiment très court.

Dans ce cadre "Secrets d'histoire", où on a l'habitude d'entendre parler de personnages historiques marquants, cette émission répondait bien à la question.

Donc j'ai trouvé cette émission intéressante, il ne fallait peut-être pas en attendre plus !

Pour l'évngélisation, si on considére ce point de vue comme un préalable, c'est juste;

mais insuffisant ! Car Jésus était-il seulement un personnage historique important, "enfermé dans le passé"

Au fond on ne se sent pas concernés. Le côté témoignage de foi des auteurs étaient peu marqué. Et l'impact de Jésus sur l'histoire grâce à sa Résurrection peu exprimé. La finale est décevante, elle laisse avec un point d'interrogation, comme le ferait un agnostique. Comme croyant elle me laisse donc insatisfait.

Personnellement je pense et j'ai l'expérience qu'on peut mieux connaître Jésus !

  • Il mérite qu'on s'arrête sur les textes évangéliques, qu'on les médite et on découvre beaucoup plus sur lui.

  • Je crois, et cette foi m'introduit à une connaissance de l'intérieur.

  • Il est celui qui m'a accompagné dans la vie, qui me transforme. Il fait vivre, il est Vivant

  • Plus que connaître Jésus, il y a communication entre lui et moi : il me parle, je lui parle (j'ai une certaine expérience de prière)

  • Ce qui est écrit, dans les Evangiles, à propos des apparitions explique la suite qu'est le développement "historique" du christianisme et est nécessaire à une connaissance "complète."

    Ainsi on apprend que Jésus n'est apparu qu'à des gens qui avaient foi en lui.

    La reconnaissance de Jésus a été difficile : c'est lui qui a pris l'initiative de venir vers eux. Ils ont cru difficilement (voir Thomas). Jésus s'est montré proche (comme durant les années de vie publique), mais également différent (complètement libre par rapport à l'espace et au temps). Comment Jésus s'est-il fait reconnaître ? Avec Marie Madeleine, ce fut en l'appelant par son nom ! Il a mangé avec eux. Il a marché à leurs côtés, leur a fait "comprendre" l'Ecriture sainte le concernant. A table avec eux, il a refait le geste du partage du pain, fait précédemment à la Cène... Alors ils l'ont découvert mystérieux, divin, l'appelant "le Seigneur" !

    Par ailleurs, à ce moment-là, il les a envoyés en Mission et leur a promis l'Esprit Saint, pour les accompagner ! Ce qui s'est passé à la Résurrection est présenté par les apôtres comme le moteur de tout ce qui suivra ...

 

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