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  • : Le blog de luc athimon
  • : Au cours des années, mon activité apostolique en Afrique et en France, m'a amené à travailler un certain nombre de documents. Le désir de partager avec vous et de connaître vos réactions m'a poussé à créer ce blog. Très belles photos d'Afrique ! Amitiés Luc.
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Qui Est Le Père Luc Athimon?

19 mai 2012 6 19 /05 /mai /2012 10:07

PRESENTATION  DU CONCILE  VATICAN  II

 

L’annonce du Concile par Jean 23, 27 janvier 1959

A la surprise de tous, Jean 23, un pape âgé qui, pensait-on, ferait seulement la transition entre des grands papes, annonce un évènement extraordinaire, un « Concile ». Il le fait pour une « mise à jour » de l’Eglise, pour un dialogue avec le monde d’aujourd’hui. On  revenait de loin ! Et aussi pour faire avancer la question de l’oecuménisme  avec les autres chrétiens.

Jean 23 eut une véritable « inspiration » ! Car la société contemporaine posait d’énormes défis à l’Eglise. On avait affaire (déjà) à de grandes mutations, des bouleversements, un vent de liberté. L’Eglise n’avait pas suivie, figée dans un monde traditionnel stable, ce qui entraînait une véritable fracture avec la société.

Pourtant, au sein même de cette Eglise, des renouveaux étaient en marche (pour l’étude de la Bible, la recherche sur l’Eglise, la liturgie, l’action missionnaire dans les diocèses, la rencontre avec les autres chrétiens etc …) Le Concile était la convocation des Evêques du monde entier. Il s’agissait, par le dynamisme de cette assemblée, d’aller beaucoup plus loin.

 

L’ouverture du concile le 11 octobre 1962 (donc cinquantenaire en 2012)

L’assemblée conciliaire se composait des 2.400 Evêques du monde entier; des représentants de l’Eglise d’Orient et d’Occident ; des « observateurs » des autres Eglises chrétiennes protestantes et orthodoxes invités.  Grande célébration retransmise par les télévisions du monde entier.

A cette ouverture, il y eut une très grande représentation des Gouvernements du monde entier.

Esprit de ce Concile : (voir Discours de clôture de Paul 6)

Grande bienveillance pour les hommes et les femmes de ce monde d’aujourd’hui ! Cela contrastait avec l’esprit des conciles précédents, distants et maniant facilement les « anathèmes ».

Discours de clôture de Paul 6 (décembre 1965) :

« Le Concile s’est très vivement intéressé à l’étude du monde moderne … il s’est beaucoup occupé de l’homme… Qu’est-il arrivé ?  Un choc, une lutte, un anathème ?  Cela pouvait arriver ; mais cela n’a pas eu lieu. La vieille histoire du bon Samaritain a été le modèle et la règle de la spiritualité du Concile. Une sympathie sans bornes pour les hommes l’a envahi tout entier. La découverte et l’étude des besoins humains … a absorbé l’attention de notre  Synode … Un courant d’affection et d’admiration a débordé du Concile sur le monde humain moderne. Des erreurs ont été dénoncées. Oui, parce que c’est l’exigence de la charité comme de la vérité mais, à l’adresse des personnes, il n’y a eu que rappel, respect et amour. Au lieu de diagnostics déprimants, des remèdes encourageants ; au lieu de présages funestes, des messages de confiance sont partis du Concile vers le monde contemporain : ses valeurs ont été non seulement respectées, mais honorées ; ses efforts soutenus, ses aspirations purifiées et bénies … Non, l’Eglise n’a pas dévié, mais elle s’est tournée vers l’homme.             … Pour connaître l’homme, l’homme vrai, l’homme tout entier, il faut connaître Dieu …. Mais, vénérables Frères et vous tous, nos chers fils ici présents, si nous nous rappelons qu’à travers le visage de tout homme – spécialement lorsque les larmes et les souffrances l’ont rendu plus transparent – nous pouvons et devons reconnaître le visage du Christ, le Fils de l’homme, et si sur le visage du Christ nous pouvons et devons reconnaître le visage du Père céleste …notre humanisme devient christianisme, et notre christianisme se fait théocentrique, si bien que nous pouvons également affirmer : pour connaître Dieu, il faut connaître l’homme … »

Et nous, avons-nous cette bienveillance vis-à-vis de notre monde ?   Comment la manifestons-nous ?

Grands sujets abordés : La Révélation divine – La Liturgie - l’Eglise – L’Eglise dans le monde de ce temps – L’activité missionnaire de l’Eglise – La charge pastorale des Evêques – Le ministère, la vie des prêtres – La formation des prêtres - L’Apostolat des laïcs – Le renouveau de la vie religieuse – L’œcuménisme – Les Eglises orientales catholiques – Les moyens de communication sociale – L’éducation chrétienne – Les relations avec les religions non-chrétiennes - La liberté religieuse.

 

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1° Réunion de Carême : sur LE CONCILE « VATICAN II »

Document « L’EGLISE »

 

P R I E R E

 

Merci Seigneur, d’avoir inspiré à ton Eglise de faire ce grand rassemblement des Evêques du monde entier, le Concile Vatican 2 en 1962 et de nous attirer l’attention sur lui par cet anniversaire !

Merci Seigneur, d’avoir, en ce temps, aidé ton Eglise à reconnaître que l’Esprit souffle où il veut, et que notre monde peut apporter quelque chose à l’Eglise.

Merci Seigneur, d’avoir aidé les Pères du Concile à réfléchir  pour voir si notre manière de penser, de vivre en Eglise était juste, était évangélique.

Merci de l’humilité que tu leur as donnée pour accepter de se remettre en question, de nous guider vers un dépouillement de toutes les lourdeurs accumulées au cours de l’histoire de l’Eglise, de nous avoir dégagés de ce qui était imparfait, dans nos relations, sous l’influence des sociétés passées, et d’avoir, même dans nos structures, sut, sous l’action de ton Esprit, tirer profit d’un certain esprit nouveau plus en harmonie avec l’esprit évangélique.

Ainsi nous a été découvert qu’en premier lieu notre Eglise est « un Mystère », une alliance entre Dieu et les hommes, un lieu où l’action de l’Esprit et la Foi sont à considérer avant nos manières humaines. Sa source est en Dieu et c’est le Royaume de Dieu qu’elle annonce et commence à réaliser.

Merci encore pour notre Eglise comme « Peuple de Dieu » Comme dit le Concile : « le bon vouloir de Dieu a été que les hommes ne reçoivent pas la sanctification et le salut séparément, hors de tout lien mutuel ; il a voulu au contraire en faire un peuple » Nous y apprenons la Fraternité et le sens de l’histoire. C’est ensemble que nous te présentons notre offrande et c’est ensemble que nous sommes sauvés.

Nous te rendons grâce aussi de nous avoir donné, dans ton Eglise, tes serviteurs, qui, en ton nom, nous forment, nous guident : pape, Evêques, prêtres, diacres et autres. Grâce à ton Esprit et à leur travail, notre Eglise est animée et grandit.

Dans notre Peuple unique, les laïcs  ont leur place spécifique et leur compétence, de même les religieux et les religieuses. Nous admirons, Seigneur, la richesse de cette diversité que tu nous offres.

Il est vrai que notre Eglise est belle, mais nous savons aussi que nous, les membres, sommes tous pécheurs, des pécheurs pardonnés et tous appelés à la sainteté,

Habités par l’espérance, nous avançons, vers la Cité future,

avec Marie, notre modèle et notre mère.

Oui, merci Seigneur pour cette merveille que tu nous as donnée en nous donnant l’Eglise !

En ce Carême, convertis notre regard sur elle et aide-nous à mieux la respecter et l’aimer !

 

LECTURE D’EXTRAITS DE TEXTES CHOISIS

 

L’ E G L I S E     (1)

Chapitre premier : LE  MYSTERE  DE  L’EGLISE :

v      Renversement de perspective par rapport au passé : L’Eglise n’est pas d’abord une « société », mais « un « mystère ».  Et, au Concile, on commence par l’enracinement profond, de l’intérieur vers l’extérieur. C’est l’intérieur qui donne sens à l’extérieur.

v      L’ordre des chapitres est significatif : on commence par le Mystère, suit le Peuple de Dieu et en 3° seulement la Hiérarchie (vue sous l’angle de services). C’est nouveau ! En effet, avant ce Concile, on avait une conception pyramidale de l’Eglise, considérant la hiérarchie en haut et le peuple en bas ! Pensez-vous que ce rétablissement des valeurs passe progressivement dans les faits ?

n°1.Intro :« Le Christ est la lumière des peuples : réuni dans l’Esprit-Saint, le saint Concile souhaite donc ardemment, en annonçant à toutes créatures la bonne nouvelle de l’Evangile, répandre sur tous les hommes la clarté du Christ qui resplendit sur le visage de l’Eglise (Marc 16,15). L’Eglise étant, dans le Christ, en quelque sorte le sacrement, c’est-à-dire à la fois le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain

L’Eglise apparaît dans ce 1° chapitre (n°2,3,4,5) comme née de la Trinité. Elle porte sur elle, à l’origine, la marque des 3 Personnes avec lesquelles la vocation chrétienne et le Baptême mettent l’homme en union d’être et d’amour. C’est le dessein éternel du Père qui se réalise dans l’Eglise. De ce dessein du Père, le Fils qui a pris corps est l’instrument par sa mission rédemptrice. Et l’Eglise, issue de son sacrifice, est animée de son Esprit. Cette Eglise tend donc par sa nature vers le Royaume de Dieu, et elle porte sur elle, dans son cheminement terrestre, la marque de son Chef : elle est sur la terre l’Eglise des pauvres.

n°6, 7, 8 : Des « images » (comparaisons) nombreuses et complémentaires expriment ce Mystère. Il y a les images qui tournent autour de la maison, et plus précisément du temple. Il y a celles qui sont empruntées au domaine de la famille. Il y a celles qui concernent  l’intimité spirituelle créée par la grâce entre Dieu et le croyant, Dieu prenant  figure d’Epoux. Il y a enfin celles qui, sur l’horizon des temps font apparaître l’image d’un dessein pleinement accompli, la Cité céleste, la Jérusalem descendant du ciel, dont l’Agneau est la lumière. On n’oubliera pas non plus l’image du Corps mystique (privilégiée par Saint Paul).   Une image sera privilégiée par le Concile, celle du « Peuple de Dieu » (chapitre 2)

Savoir notre Eglise « mystérieuse », habitée par Dieu, dépassant la construction humaine, ne peut-il pas changer notre regard ?

 

Chapitre 2 : LE PEUPLE DE DIEU

n°9 : (la Nouvelle Alliance et le Peuple Nouveau)

« Le bon vouloir de Dieu a été que les hommes ne reçoivent pas la sanctification et le salut séparément, hors de tout lien mutuel ; il a voulu au contraire en faire un peuple … C’est pourquoi il s’est choisi Israël pour être son peuple avec qui il a fait alliance et qu’il a progressivement instruit,… Tout cela cependant n’était que pour préparer et figurer l’alliance nouvelle et parfaite qui serait conclue dans le Christ, et la révélation plus totale qui serait apportée  par le Verbe de Dieu lui-même fait chair…..(1 Cor 11,25)Ceux qui croient au Christdeviennent finalement « une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple que Dieu s’est acquis, ceux qui autrefois n’étaient pas un peuple étant maintenant le peuple de Dieu. » (1 Pierre 2, 9-10)…

Ce peuple messianique a pour chef le Christ, (Rom. 4, 25)…  La condition de ce peuple, c’est la dignité et la liberté des fils de Dieu, dans le cœur de qui, comme dans un temple, habite l’Esprit-Saint. La loi c’est le commandement nouveau d’aimer comme le Christ lui-même nous a aimés (Jean 13, 34) Sa destinée enfin, c’est le royaume de Dieu … C’est pourquoi ce peuple messianique, bien qu’il ne comprenne pas encore effectivement l’universalité des hommes, constitue cependant …  le germe le plus fort de l’unité, d’espérance et de salut.

Le nouvel Israël qui s’avance dans le siècle présent en quête de la cité future, (Hébr.13, 14) est appelé lui aussi : L’Eglise du Christ (Matth.16 ,18) L’Eglise destinée à s’étendre à toutes les parties, elleprend place dans l’histoire humaine, bien qu’elle soit en même temps transcendante aux limites des peuples dans le temps et dans l’espace. »

n°10.  Le sacerdoce du peuple de Dieu comporte tous les aspects du sacerdoce même du Seigneur :

ü             il intéresse le culte à rendre au Père (n°11),   - la diffusion du message du salut (n°12), avec les capacités correspondantes. - la collaboration enfin à l’installation dans le monde du règne de la charité.

Changement par rapport au passé !  Eglise = d’abord un Peuple où les membres ont un lien de fraternité, de destin commun ! Où en sommes-nous, dans la pratique ?   « Le Peuple de Dieu » est chargé d’un « sacerdoce commun » ! Ainsi ce mot « sacerdoce » autrefois réservé aux prêtres est employé aussi pour tout chrétien, il souligne à la fois sa dignité et sa responsabilité. D’autre part, l’Eglise dépasse les frontières institutionnelles ! Ce n’est plus le temps des exclusions de la forteresse « chrétienté ».

 

Chapitre 3 : LA HIERARCHE DE L’EGLISE

n°18 : « Le Christ Seigneur, pour assurer au peuple de Dieu des pasteurs et les moyens de sa croissance, a institué dans son Eglise des ministères variés qui tendent au bien de tout le corps. En effet, les ministres qui disposent du pouvoir sacré, sont au service de leurs frères pour que tous ceux qui appartiennent au peuple de Dieu et jouissent par conséquent, en toute vérité, de la dignité chrétienne, puissent parvenir au salut, dans leur effort commun, libre et ordonné, vers une même fin. »

 

Le fait que ce chapitre ait été précédé du chapitre sur « le peuple de Dieu » permet donc de situer la Hiérarchie comme « un service », celui de l’autorité (et non pas d’abord un pouvoir)

Ce changement est-il important à vos yeux ?

 

Le Concile a  parlé surtout du « rôle de l’épiscopat dans l’Eglise universelle (et pas seulement du rôle de chaque Evêque dans son diocèse) et, par là, son articulation à l’infaillibilité et au pouvoir universel du pape.» comme le dit le Père Rouquette, Jésuite.  Il complétait ainsi le travail entrepris au Concile Vatican 1 , qui avait eu le temps de parler seulement du pape. Ainsi, il a été dit que le pape fait partie du collège épiscopal, mais comme sa Tête, et le collège ne peut exister sans le pape, en sorte que renier son union au pape est, pour un évêque, sortir du collège…. D’autre part, il est indéniable que les évêques ne tiennent pas du pape le fondement de leur pouvoir collégial, mais de la plénitude du sacerdoce qu’ils reçoivent par le sacre, encore que c’est le pape qui, leur assignant leur « office », les habilite à exercer le « pouvoir » de leur consécration.

 

Changement par rapport au passé. : Les Evêques réunis ont un rôle vis-à-vis de l’Eglise universelle, équilibrant ainsi le rôle du pape, moins absolu, moins individualisé.

 

Chapitre 4 :      LES  LAÏCS

n°31 : « … Le caractère séculier est le caractère propre et particulier des laïcs. …La vocation propre des laïcs consiste à chercher le règne de Dieu précisément à travers la gérance des choses temporelles qu’ils ordonnent selon Dieu. Ils vivent au milieu du siècle, c’est-à-dire engagés dans tous les divers devoirs et ouvrages du monde, dans les conditions ordinaires de la vie familiale et sociale dont leur existence est comme tissée.  …à la façon d’un ferment … pour manifester le Christ aux autres avant tout par le témoignage de leur vie, rayonnant de foi, d’espérance et de charité. C’est à eux qu’il revient, d’une manière particulière, d’éclairer et d’orienter toutes les réalités temporelles auxquelles ils sont étroitement unis, de telle sorte qu’elles se fassent et prospèrent constamment selon le Christ et soient à la louange du Créateur et Rédempteur. »

n°32. « …Commune est la dignité des membres du fait de leur régénération dans le Christ …tous sont appelés à la sainteté et ont reçu à titre égal la foi…. quant à la dignité et à l’activité commune à tous les fidèles dans l’édification du corps du Christ, il règne entre tous une véritable égalité. »

n°33. « .. L’apostolat des laïcs est une participation à la mission salutaire elle-même de l’Eglise : à cet apostolat, tous sont appelés par le Seigneur lui-même en vertu du baptême et de la confirmation. »

 

Petite explication : Dans l’Eglise on distingue les « réguliers » c’est-à-dire ceux qui suivent une règle : les religieux et les « séculiers » c'est-à-dire ceux qui vivent dans le siècle, dans le monde, comme la plupart des chrétiens.   Autre distinction ancienne : l’ordre spirituel et l’ordre temporel. L’ordre spirituel ce sont les choses spirituelles : Parole de Dieu, prière, foi, Eglise. L’ordre temporel ce sont les choses de la vie (la famille, le travail, la création, la société)

Changement par rapport au passé, dans les principes !   Où en sommes-nous dans la pratique ?

Actuellement, où les laïcs sont-ils le plus engagés, dans l’Eglise ou dans la Société ?

 

       Chapitre 5,6 : L’APPEL UNIVERSEL A LA SAINTETE         

(soit dans la vie séculière,  soit dans la vie religieuse)

 

 n°39 : «  … Le Christ, Fils de Dieu, qui, avec le Père et l’Esprit, est proclamé « seul Saint », a aimé l’Eglise comme son épouse, il s’est livré pour elle afin de la sanctifier (Ephésiens 5,25-26),… Aussi dans l’Eglise tous … sont appelés à la sainteté …; sous toutes sortes de formes elle s’exprime en chacun de ceux qui tendent à la charité parfaite dans leur ligne propre de vie en édifiant les autres. »

 

Ce ne sont plus seulement les prêtres ou religieux que l’on considère comme appelés à la sainteté !

 

Chapitre 7 : L’EGLISE EST EN MARCHE VERS LA FIN DES TEMPS (c’est notre destinée) , EN SOLIDARITE AVEC L’EGLISE DU CIEL (Les saints)

 

Chapitre 8 : LA VIERGE MARIE  DANS LE MYSTERE DU CHRIST ET DE L’EGLISE

n°52 : Relation de  Marie au Christ : Par rapport au Christ, Marie est celle par qui le Père a voulu donner son Fils, et qu’il a voulu associer à toute son œuvre rédemptrice. Mère de Jésus, et donc Mère de Dieu, Marie est l’associée de son Fils, la nouvelle Eve, comme disaient les Pères. … Marie, loin de faire concurrence à son Fils, demeure humblement son aide : « Conjonction de la Mère avec son Fils dans l’œuvre de notre salut. »

n°53 : Relation de Marie à l’Eglise : Par rapport à l’Eglise, Marie occupe une situation singulière qu’analyse la Constitution : rachetée, elle appartient à l’Eglise, mais au titre unique de Mère du Rédempteur. Elle est à la fois, dans l’Eglise, la première des rachetés, le prototype de l’Eglise Epouse et Vierge, la mère du Christ Tête. Son union à l’œuvre rédemptrice implique « une charge maternelle » à l’égard de tous les rachetés, en totale dépendance de la médiation unique du Sauveur.

n°66 : Le culte de la bienheureuse Vierge dans l’Eglise : Le culte que l’Eglise rend à Marie respectera toujours l’humilité et la dépendance de la Mère vis-à-vis du Fils. Hommage filial, avant tout soucieux d’imiter la foi et la charité de celle qui est devenue la « Mère de l’Eglise »

Savons-nous, comme nous le recommande le n°67, donner à Marie sa juste place (ni exagérer, ni minimiser) ?

 

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    QUESTIONS  ET  REPONSES

 

1)       Etes-vous d’accord avec l’image de l’Eglise que donnent la télévision et les journaux ?  pourquoi ?

        En général, malheureusement, les médias donnent une fausse image de l’Eglise telle que nous, nous la connaissons. Ils insistent sur le négatif à satiété et ne font qu’effleurer le positif. Ou bien ils s’intéressent au côté folklorique ou culturel de l’Eglise, ou à ce qui est le plus extérieur, mais pas au religieux pour lui-même (exemple : reportage sur les crèches – sur le Chemin de Croix en certains pays – bénédiction « ubi et orbi » du pape) Ils ne parlent pas de l’Eglise, des chrétiens dans le quotidien ou dans l’humanitaire.         

Par contre certains média comme la Croix, le Pèlerin, la Vie eux parlent bien de l’Eglise. L’émission « le Jour du Seigneur » est très bonne.

 

2)      Qu’est-ce que vous trouvez d’intéressant pour vous dans ce que le Concile dit, remet en valeur de l’Eglise ? Qu’est-ce que vous désirez mieux vivre dans l’Eglise ?

L’Eglise comme « Peuple de Dieu » la vie communautaire, la Fraternité - La place des Laïcs dans l’Eglise - L’Eglise « Mystère » -Les ministères vus comme « des services » - La recherche de sainteté. Tout cela est nourrissant !    Nous désirons mieux vivre le partage des responsabilités, mieux vivre en Peuple de Dieu.

 

3)     Quelle vérité de l’Eglise, redécouverte au Concile, méconnue de nos contemporains mériterait d’être mieux connue et serait susceptible d’intéresser ?

Que l’aspect Eglise servante, humble soit plus visible, et non le faste, ce qui ne veut pas dire une absence de solennité, d’aspect festif, mais dans le style JMJ

Que l’Eglise comme « Peuple de Dieu » soit plus manifeste. Que nous vivions et montrions notre fraternité « voyez comme ils s’aiment »

Oui il y a un déficit de communication. Et l’Eglise a aussi un effort à faire sur ce point. Le « langage » de l’Eglise serait à revoir.

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19 mai 2012 6 19 /05 /mai /2012 09:42

CARÊME 2012    :      LE CONCILE « VATICAN II »

2° semaine : L’EGLISE DANS LE MONDE DE CE TEMPS

PRIERE 

        

INSPIRES PAR LE DOCUMENT « L’EGLISE DANS LE MONDE DE CE TEMPS » 

 

Merci, Seigneur, d’avoir donné à ton Eglise un regard nouveau, un regard de bienveillance vis à vis du monde. C’est avec un esprit renouvelé, l’esprit du Bon Samaritain, (comme l’a dit Paul 6) que les Pères du Concile et avec eux tous les chrétiens désirent mieux partager les angoisses et les espérances de notre monde.

 

Merci encore, Seigneur, car maintenant, nous, Peuple de Dieu, mû par la Foi, nous sachant conduit par ton Esprit, nous nous efforçons dorénavant de mieux discerner, dans les évènements, les signes des temps, les aspirations nouvelles de notre monde, les valeurs prisées par nos contemporains et à les relier à toi, Seigneur, leur Source.

 

Oui, Esprit Saint, tu nous précèdes et travailles dans le cœur de nos contemporains, car comme Jésus l’a enseigné à ses disciples : « l’Esprit souffle où il veut ». Et « il envahit la terre ». Serions-nous aveugles au point de ne pas voir tous ces gens de bonne volonté engagés dans les associations humanitaires ?

 

Merci, Esprit Saint d’avoir ainsi aidé les Pères du Concile, en 1962, à être attentifs à 3 signes, 3 aspirations nouvelles de notre monde :

©            le désir, la recherche d’un grand respect pour toute personne humaine et sa liberté.

©            l’aspiration à l’unité entre les hommes,

©            la reconnaissance de la valeur de l’activité humaine.

L’Eglise prend ces aspirations, ces signes des temps, au sérieux et en reconnaît la valeur. Que ces aspirations soient nos aspirations et celles de notre Eglise, aussi bien dans sa vie interne que dans sa mission.

 

Ainsi, Esprit Saint tu nous montres dans quelles directions agir.

Nous savons, bien sûr, qu’à cause de notre condition de pécheurs, bien des gens n’ont pas ces aspirations ou pas toujours ou bien ils dévient, mais, Seigneur Jésus, nous croyons aussi que tu les sauves, tu nous sauves.

 

Donne-nous le courage pour grandir, comme le bon grain se développe malgré l’ivraie. Donne-nous aussi l’esprit de collaboration et la confiance dans les autres, accompagne-nous dans notre marche.     AMEN !

 

 

 LECTURE DE TEXTES CHOISIS

 

L’EGLISE  DANS  LE  MONDE  DE  CE  TEMPS (1)

 

EN AVANT PROPOS,  il est écrit n°1 : « Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tout ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur. »

Leur communauté, en effet, s'édifie avec des hommes, rassemblés dans le Christ, conduits par l'Esprit Saint dans leur marche vers le royaume du Père, et porteurs d'un message de  salut qu'il faut proposer à tous. La communauté des chrétiens se reconnaît donc réellement et intimement solidaire du genre humain et de son histoire. »

Que pensez-vous de cet appel de l’Eglise à « partager les angoisses et les espérances de notre monde », adressé à tout chrétien ? ai-je fait l’expérience d’avoir partagé l’espérance des autres ? Est-ce que je vibre à l’attente du monde ?     Comment progresser sur ce point ?

 

n°3 «  De nos jours …le genre humain s’interroge sur l’évolution du monde et le rôle de l’homme dans l’univers ….Le Concile …ne saurait donner une preuve plus parlante de solidarité … qu’en dialoguant … il offre au genre humain la collaboration sincère de l’Eglise pour l’instauration d’une fraternité universelle. » (voir n°40 à 45) 

 

En 1960-1965, c’était une nouvelle perspective, arrivant après des décades où l’Eglise s’était située comme une « assiégée face à la modernité » ! Elle cherchait à se protéger contre ce qu’elle considérait comme des périls extérieurs. Rappelons-nous la condamnation retentissante du « modernisme » par Pie X en 1907 (avec soupçons sur les exégètes, les historiens, certains grands théologiens même). Puis ce fut la condamnation des prêtres-ouvriers en 1954. La Curie Romaine, le Saint-Office ne fut pas en reste, à l’affût de tout ce qui rapprochait du monde moderne, mais apparaissait comme des déviations. Une vraie coupure avec le monde moderne !

 

La condition humaine dans le monde d’aujourd’hui : n°4 §1 « Pour mener à bien sa tâche, l’Eglise a le devoir, à tout moment de scruter « les SIGNES DES TEMPS», et de les interpréter à la lumière de l’Evangile, de telle sorte qu’elle puisse répondre… »   (les trois principaux signes retenus sont :  la liberté, l’unité, l’efficacité de l’activité humaine.)

Repérer les signes des temps, les « scruter » (GS 4), c’est donc pour l’Église croire que le temps n’est pas qu’un facteur d’usure, que l’histoire n’a pas à être lue comme une lente décadence depuis un sommet romantiquement situé dans le passé. C’est reconnaître « la fécondité de la durée » (Henri de Lubac).   Dieu nous parle par le mouvement de l’histoire ! 

 

Et nous, sommes-nous attentifs à ce qui se passe de nouveau alentour de nous ?

§2 Et alors le Concile parle des mutations profondes qui caractérisent notre société actuelle …  et qui entraînent des déséquilibres , éveillent des aspirations universelles et des interrogations profondes. 

n°10 : §1 « En vérité, les déséquilibres qui travaillent le monde moderne sont liés à un déséquilibre plus fondamental, qui prend racine dans le cœur même de l’homme. C’est en l’homme lui-même, en effet, que de nombreux éléments se combattent. (comme créature : à la fois limité et rempli de désirs – Et aussi : faible et pécheur, il accomplit souvent ce qu’il ne veut pas et n’accomplit point ce qu’il voudrait Rom. 7,14ss..) … Beaucoup, il est vrai, dont la vie est imprégnée de matérialisme pratique, sont détournés par là d’une claire perception de cette situation dramatique ; ou bien, accablés par la misère, ils se trouvent empêchés d’y prêter attention./ D’autres, en grand nombre, pensent trouver leur tranquillité dans les diverses explications du monde qui leur sont proposées/ Certains attendent du seul effort de l’homme la libération véritable et plénière du genre humain et ils se persuadent que le règne à venir de l’homme sur la terre comblera tous les vœux de son cœur./ etc… Néanmoins, le nombre croît de ceux qui, face à l’évolution présente du monde, se posent les questions les plus fondamentales ou les perçoivent avec une acuité nouvelle. Qu’est-ce que l’homme ? Que signifie la souffrance, le mal, la mort ? Que peut apporter l’homme à la société ? etc.// §2 L’Eglise, quant à elle, croit que le Christ, mort et ressuscité pour tous, offre à l’homme, par son Esprit, lumière et forces pour lui permettre de répondre à sa très haute vocation... »

Avec les mutations est-ce que les hommes se posent des questions ? est-ce les questions fondamentales ?

 

ON ABORDE ALORS  LA 1° PARTIE :

L’E G L I S E   E T   L A   V O C A T I O N   H U M A I N E

n°11 : répondre aux appels de l’Esprit, perçus dans les « signes des temps »   :   « Mû par la foi, se sachant conduit par l’Esprit du Seigneur qui remplit l’univers, le Peuple de Dieu s’efforce de discerner dans les évènements, les exigences et les requêtes de notre temps, auxquels ils participent avec les autres hommes, quels sont les signes véritables de la présence ou du dessein de Dieu….

« Le Concile se propose avant tout de juger à cette lumière les valeurs les plus prisées par nos contemporains et de les relier à leur source divine …

 

quels signes étaient décelés en 1965 ? importance de l’homme, de la société, de l’activité humaine. 

Sont-ils les mêmes encore aujourd’hui ?         Quels sont aussi les autres nouveaux ?   

n°12 : Le concile attire l’attention sur « la dignité de la personne humaine » (+41)

§1 « Croyants et incroyants sont généralement d’accord sur ce point : tout sur terre doit être ordonné à l’homme comme à son centre et à son sommet. »

1)      Le Concile attire l’attention sur la grandeur de l’homme (capable de liberté, de responsabilité, de conscience morale, image de Dieu)

2)      mais il parle aussi de la misère de l’homme, du péché, de la mort dont le Christ le sauve …

Quand Il parle également de l’athéisme contemporain,  c’est au nom de son souci de l’homme dans son intégralité; c’est pour appeler les chrétiens à une révision de vie, au dialogue.

3) Enfin, aux yeux des chrétiens, la destinée de l’homme est dans le Christ, Homme nouveau.

Remarquons qu’il n’y a pas de télescopage de l’humain. Et, en même temps, il y a articulation avec la perspective religieuse. Cela pourrait inspirer notre manière de prier !

 

chapitre 2 : La communauté humaine : (+42)

n°23 : « … §1 « Parmi les principaux aspects du monde l’aujourd’hui, il faut compter la multiplication des relations entre les hommes que les progrès techniques actuels contribuent largement à développer. Toutefois le dialogue fraternel des hommes ne trouve pas son achèvement à ce niveau, mais plus profondément dans la communauté des personnes et celle-ci exige le respect réciproque de leur pleine dignité spirituelle … »

n°25 : La vie sociale, n’est donc pas pour l’homme quelque chose de surajouté : aussi c’est par l’échange avec autrui, par la réciprocité des services, par le dialogue avec ses frères que l’homme grandit selon toutes ses capacités et peut répondre à sa vocation. »

n°26 : « …Le bien commun, c’est-à-dire cet ensemble de conditions sociales qui permettent, tant aux groupes qu’à chacun de leurs membres, d’atteindre leur perfection d’une façon plus totale et plus aisée, prend aujourd’hui une extension de plus en plus universelle… »

 n°30. « L’ampleur et la rapidité des transformations réclament d’une manière pressante que personne, par inattention à l’évolution des choses ou par inertie, ne se contente d’une morale individualiste. Lorsque chacun, contribuant au bien commun selon ses capacités propres et en tenant compte des besoins d’autrui, se préoccupe aussi, et effectivement des institutions publiques ou privées qui servent à améliorer les conditions de vie humaines, c’est alors et de plus en plus qu’il accomplit son devoir de justice et de charité. …Que tous prennent très à cœur de compter les solidarités sociales parmi les principaux devoirs de l’homme d’aujourd’hui, et de les respecter. »

n°32 « Dieu a créé les hommes non pour vivre en solitaires, mais pour qu’ils s’unissent en société  … Ce caractère communautaire se parfait et s’achève dans l’œuvre de Jésus Christ. »

 

Il ne suffit donc pas de se préoccuper seulement de mener une vie personnelle droite, non seulement des relations interpersonnelles, mais du bien commun d’une société « organisée » ! Qu’en pensez-vous ?

 

chapitre 3 : l’activité humaine dans l’univers : (+43)

n°34 : « Pour les croyants … l’activité humaine, individuelle et collective, correspond au dessein de Dieu » (Genèse 1,26-27 ; Psaume 8,7 et 10)   n°35 : « De même qu’elle procède de l’homme, l’activité humaine lui est ordonnée. De fait, par son action, l’homme ne transforme pas seulement les choses et la société, il se parfait lui-même. Il apprend bien des choses, il développe ses facultés, il sort de lui-même et se dépasse. Cet essor, bien conduit, est d’un tout autre prix que l’accumulation possible de richesses extérieures. L’homme vaut plus par ce qu’il est que par ce qu’il a. De même, tout ce que font les hommes pour faire régner plus de justice, une fraternité plus étendue, un ordre plus humain dans les rapports sociaux, dépasse en valeur les progrès techniques. »     n°36. §2. Si, par autonomie des réalités terrestres, on veut dire que les choses créées et les sociétés elles-mêmes ont leurs lois et leurs valeurs propres, une telle exigence d’autonomie est pleinement légitime : non seulement elle est revendiquée par les hommes de notre temps, mais elle correspond à la volonté du Créateur. C’est en vertu de la création même que toutes choses sont établies selon leur consistance, leur vérité et leur excellence propres, avec leur ordonnance et leurs lois spécifiques. L’homme doit respecter tout cela et reconnaître les méthodes particulières à chacune des sciences et techniques. …les réalités profanes et celles de la foi trouvent leur origine dans le même Dieu. Bien plus, celui qui s’efforce, avec persévérance et humilité, de pénétrer les secrets des choses, celui-là, même s’il n’en a pas conscience, est comme conduit par la main de Dieu, qui soutient tous les êtres et les fait ce qu’ils sont.À ce propos, qu’on nous permette de déplorer certaines attitudes qui ont existé parmi les chrétiens eux-mêmes, insuffisamment avertis de la légitime autonomie de la science. Sources de tensions et de conflits, elles ont conduit beaucoup d’esprits jusqu’à penser que science et foi s’opposaient.  §3. Mais si, par « autonomie du temporel», on veut dire que les choses créées ne dépendent pas de Dieu et que l’homme peut en disposer sans référence au Créateur, la fausseté de tels propos ne peut échapper à quiconque reconnaît Dieu….. »

Cette perspective est nouvelle, par rapport entre autres choses au conflit avec la science, pour situer l’activité de l’homme dans le dessein de Dieu ; et l’Eglise se remet en cause. Cette découverte de lois propres à chaque réalité est une découverte.

N°39 §3 « Ces valeurs de dignité, de communion fraternelle et de liberté, tous ces fruits excellents de notre nature et de notre industrie, que nous aurons propagés sur terre, … nous les retrouverons plus tard, mais purifiés de toute souillure, illuminés, transfigurés, lorsque le Christ remettra à son Père « un Royaume éternel et universel » … Mystérieusement, le Royaume est déjà présent sur cette terre ; il atteindra sa perfection quand le Seigneur reviendra. »

 

             REPONSES AUX QUESTIONS

 

« Pour mieux partager les joies et les espoirs, les tristesses etles angoisses des hommes de notre temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, nous sommes appelés à nous informer, à chercher à connaître les problèmes qui se posent dans le monde. Plusieurs d’entre nous on souligné l’importance de faire partie, d’une manière ou d’une autre d’associations humanitaires, d’avoir une solidarité active, par exemple en participant aux cercles de silence à la Rotonde, tous les mois. On peut participer à d’autres activités sur la Commune. Le principal est d’avoir une solidarité active !  Nous avons aussi mentionné la place de la Prière universelle à la Messe, où nous essayons de suivre l’actualité et  de prier Dieu pour ceux qui souffrent dans telle ou telle circonstance.

Dans la marche du monde, l’Eglise parle des « signes des temps ». Et nous sommes invités à y être attentifs. Elle en cite 3, perçus en 1962 . Ce ne sont pas seulement des constats, mais des valeurs et des aspirations nouvelles de notre temps. :

Le 1° tourne autour de la personne humaine, la liberté : son respect : Comme au moment où nous discutions c’était la journée de la femme, nous avons parlé du combat pour le respect de toutes les femmes. Nous avons dit aussi que si nous voulions être respectés, il fallait nous-mêmes respecter les autres. Nous avons encore parlé du  mouvement de libération qu’on a appelé « le printemps arabe », puis du respect entre pays.

A l’intérieur de l’Eglise elle-même, veillons à accepter les autres qui n’ont pas le même point de vue que nous. A tous les niveaux, y compris chez les autorités, on attend le respect.

Puis, 2° signe,  la communauté, l’aspiration à l’unité    :   Nous avons abordé la question de la collaboration entre pays et entre disciplines dans la recherche scientifique, de médecins sans frontières. Que l’Esprit Saint nous pousse au bénévolat pour être le sel de la terre.

Enfin, 3° signe, la valeur de l’activité humaine

L’Eglise encourage le travail de la science tout en rappelant qu’il existe des valeurs du respect de la vie dont il faut tenir compte.    Par ailleurs, il existe des chefs d’entreprises chrétiens qui, devant la perspective de licenciements se posent de vrais cas de conscience.

 

P s a u m e   8

 

O Seigneur notre Dieu

qu’il est grand ton Nom

par toute la terre !

 


CARÊME 2012    :      LE CONCILE « VATICAN II »

3° semaine    : L’EGLISE DANS LE MONDE DE CE TEMPS (suite)

 

LECTURE DE TEXTES CHOISIS

 

chapitre 4 : Le rôle de l’Eglise dans le monde de ce temps

n°40 : Rapports mutuels de l’Eglise et du monde : §3. « Cette compénétration de la cité terrestre et de la cité céleste ne peut être perçue que par la foi … Mais l’Eglise … répand aussi, et d’une certaine façon sur le monde entier, la lumière que cette vie divine irradie, notamment 1) en guérissant et en élevant la dignité de la personne humaine, 2) en affermissant la cohésion de la société 3) et en procurant à l’activité quotidienne des hommes un sens plus profond, la pénétrant d’une signification plus haute. Ainsi, par chacun de ses membres comme par toute la communauté qu’elle forme, l’Eglise croit pouvoir largement contribuer à humaniser toujours plus la famille des hommes et son histoire. »

n°41 : Aide que l’Eglise veut offrir à tout homme : §2. « L’Evangile annonce et proclame la liberté des enfants de Dieu, rejette tout esclavage qui en fin de compte provient du péché (Rom. 8,14-17), respecte scrupuleusement la dignité de la conscience et son libre choix, enseigne sans relâche à faire fructifier tous les talents humains au service de Dieu et pour le bien des hommes,  enfin confie chacun à l’amour de tous (Mat. 22,39) »

n°42 : Aide que l’Eglise cherche à apporter à la société humaine : « L’Eglise peut elle-même, et elle le doit, susciter des œuvres destinées au service de tous, notamment des indigents, comme les œuvres charitables. » §3. « L’Eglise reconnaît aussi tout ce qui est bon dans le dynamisme d’aujourd’hui, en particulier le mouvement vers l’unité, les progrès d’une saine socialisation et de la solidarité au plan civique et économique. En effet, promouvoir l’unité s’harmonise avec la mission profonde de l’Eglise…. §4. « L’Eglise … par son universalité peut être un lien très étroit entre les différentes communautés humaines … »

n°43 : Aide que l’Eglise, par les chrétiens, cherche à apporter à l’activité humaine.

§1. « Le divorce entre la foi dont des chrétiens se réclament et le comportement quotidien est à compter parmi les plus graves erreurs de notre temps. … Que l’on ne crée donc pas d’opposition artificielle entre les activités professionnelles et sociales d’une part, la vie religieuse d’autre part.  En manquant à ses obligations terrestres, le chrétien manque à ses obligations envers le prochain, bien plus, envers Dieu lui-même, et il met en danger son salut éternel. »

 

n°44 : Aide que l’Eglise reçoit du monde d’aujourd’hui.

§1. « … L’Eglise n’ignore pas tout ce qu’elle a reçu de l’histoire et de l’évolution du genre humain.

§2. L’expérience des siècles passés, le progrès des sciences, les richesses cachées dans les diverses cultures, qui permettent de mieux connaître l’homme lui-même et ouvrent de nouvelles voies à la vérité, sont également utiles à l’Eglise. »

C’est une nouvelle attitude d’humilité et d’accueil faisant place à une attitude qui pouvait paraître hautaine, donneuse de leçon » Plus profondément c’est la reconnaissance que l’Esprit souffle où il veut et il peut très bien nous parler par les hommes de notre temps, il le fait même, à nous de l’écouter.  Cela peut aller très loin, ne croyez-vous pas ? !

n°45 : Le Christ alpha et oméga.  §1. « Que l’Eglise aide le monde ou qu’elle reçoive de lui, l’Eglise tend vers un but unique : que vienne le règne de Dieu et que s’établisse le salut du genre humain. »

Conclusion : donc à propos des 3 « signes des temps » discernés,

 l’Eglise fait effort pour comprendre, s’intéresse, fait ressentir l’aspect positif et l’aspect religieux de ces réalités.  Elle dit comment elle pense  dialoguer avec le monde, en rendant service et en accueillant aussi l’aide de ce monde.

Nota : En une 2° partie le Concile aborde quelques problèmes plus urgents en 1965 : dignité du mariage et de la famille – l’essor de la culture – la vie économico-sociale – la vie de la communauté politique – la sauvegarde de la paix et la construction de la communauté des nations.

 

REPONSES AUX QUESTIONS

 

Au Concile Vatican 2, les Evêques ont dit comment l’Eglise pouvait aider pour répondre aux  aspirations de notre temps.

En réunion, nous avons dit que de fait l’Eglise appelle à l’accueil et au respect de tous. Elle invite à voir Jésus en tout homme. Pour les problèmes de société, les Evêques prennent la parole et sont écoutés. Les chrétiens sont présents et consultés pour la réflexion bioéthique et à propos du « vivre ensemble » (voir J.M. Petitclerc). Les chrétiens, avec l’encouragement de l’Eglise sont présents dans tous les domaines de la vie (sciences, culture, politique, syndicats.)    Depuis toujours, (fidèle à la Parole et l’exemple du Christ)l’Eglise s’est toujours montrée proche des blessés de la vie (malades, pauvres, prisonniers, étrangers etc..) Que l’on se rappelle tout le travail des congrégations religieuses  et des moines (hôpitaux, écoles etc ..) Et on ne peut que se réjouir de voir que la société civile a été sensibilisée à la misère et aient pris le relai de l’Eglise, souvent pionnière en ces domaines.     Et nous pensons aussi à tous les mouvements d’action catholique, visant à être « le levain dans la pâte ». Mentionnons encore la formation des laïcs et leurs responsabilités dans l’Eglise.

Dans le monde, les missionnaires ont souvent été les premiers à écrire les langues et depuis bien des années à mettre en valeur les cultures locales.

 

Au Concile Vatican 2, les Pères ont reconnu que le monde apporte aussi à l’Eglise :

Le travail des sciences humaines a aidé l’Eglise à mieux comprendre l’homme et l’univers et à mieux situer son message. Le développement de nouvelles possibilités de communication, qui permettent de diffuser plus largement l’Evangile.   La société aide aussi l’Eglise à se remettre en question : elle l’incite à une plus grande ouverture, à une « démocratisation », à adopter un langage plus compréhensible pour notre époque, à donner une plus grande place à la femme, à faire la vérité avec humilité  (comme Benoît 16 l’a fait), sur ses propres travers (prêtres pédophiles) et à se corriger.

 

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19 mai 2012 6 19 /05 /mai /2012 09:36

CARÊME 2012    :      LE CONCILE « VATICAN II »

4° semaine : L’APOSTOLAT  DES  LAÏCS

PRIERE 

 

Refrain (voir Prière de François   page 122 dans livret ,de Chants)

Que ton règne vienne   Comme l’aube sur la nuit

Que ton règne vienne   Qu’il éclaire et change notre vie

 

v     Merci, Seigneur, de toute la transformation que ton Esprit a opéré dans la pensée des Pères du Concile Vatican 2.

v     Merci, Seigneur, de tous les changements qui sont en train de se faire, dans la participation des laïcs à la vie de l’Eglise.

v     Merci du plus grand respect accordé à tous les chrétiens qui sont frères.

v     Merci, Seigneur, toi source de tout don, de toutes les capacités données à chacun, et qui ont été reconnues. Elles contribuent à animer ton Eglise et l’aide à réaliser sa mission dans le monde.

v     Oui, Seigneur, que ton Règne vienne, grâce aux laïcs, partout : dans les familles, au travail, dans les quartiers, dans la société.

v     Seigneur, que les engagements des laïcs, dans les réalités terrestres soient soutenus par ton Esprit. Ainsi la justice pour tous, la vérité, la paix, le bonheur, la vie, la liberté, la fraternité, la connaissance de Dieu arriveront sur terre !

v     Que tous tes fils et toutes tes filles, Seigneur, sèment la fraternité partout où ils vivent.

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Ce décret, sorti en novembre 1965,  définit

LES  FORMES  ET  CONDITIONS  DE  LA  PARTICIPATION  DES  LAÏCS  DANS  L’EGLISE

 

COMMENTAIRE : Le fait que le Concile produise un Décret sur l’Apostolat des Laïcs fut un évènement, une Première, ainsi que la présence d’observateurs laïcs aux travaux du Concile.    En effet, jusqu’alors, depuis 9 siècles : les laïcs (alors appelés fidèles) étaient en entière dépendance et relation de subordination à l’égard de la hiérarchie et même du clergé tout entier. C’était en partie l’héritage d’un temps où l’autorité dans l’Eglise était conçue à l’exemple de l’autorité seigneuriale dans la société séculière et l’expression d’une mentalité qui transposait la structure verticale de l’organisation civile aux relations intérieures à l’Eglise, avec 2 images privilégiées : celle du troupeau et celle de l’armée !                 Pourtant cela se préparait. Rappelons-nous l’essor des mouvements d’Action Catholique et engagements divers des laïcs.   Et, au Concile Vatican II, 2 documents spécialement ont préparé ce Décret : celui sur l’Eglise, mettant l’accent sur « le Peuple de Dieu » (n°9,12,31) et comprenant aussi un chapitre spécial sur les Laïcs ; et le document « L’Eglise  dans le monde de ce temps » avec son chapitre mettant en valeur « l’activité humaine dans l’univers ».

LECTURE DE TEXTES CHOISIS : Appel à « la participation des laïcs à la mission de l’Eglise.»   

AA2. « … La vocation chrétienne est, par nature, vocation à l’apostolat. Dans l’organisme d’un corps vivant aucun membre ne se comporte de manière purement passive, mais participe à la vie et à l’activité générale du corps, ainsi dans le Corps du Christ qui est l’Eglise, « tout le corps opère sa croissance selon le rôle de chaque partie » (Eph.4, 16). Bien plus, les membres de ce corps sont tellement unis et solidaires (voir Eph.4,16), qu’un membre qui ne travaille pas selon ses possibilités à la croissance du corps doit être réputé inutile à l’Eglise et à lui-même.

Pour plusieurs qui ont bien connu la période avant le Concile, quels changements n’avons-nous pas vu depuis ces temps, au plan de la participation des chrétiens, que ce soit en liturgie, dans l’organisation des Paroisses ou autres domaines …

 

AA2 (suite) Les laïcs exercent concrètement leur apostolat en se dépensant à l’évangélisation et à la sanctification des hommes ; il en est de même quand ils s’efforcent de pénétrer l’ordre temporel d’esprit évangélique et travaillent à son progrès de telle manière que, en ce domaine, leur action rende clairement témoignage au Christ et serve au salut des hommes. Le propre de l’état des laïcs étant de mener leur vie au milieu du monde et des affaires profanes, ils sont appelés par Dieu à exercer leur apostolat dans le monde à la manière d’un ferment, grâce à la vigueur de leur esprit chrétien. »

Fondements  de l’apostolat des laïcs  (+ L’Eglise n°33)

AA3. « Les laïcs tiennent de leur union même avec le Christ Chef le devoir et le droit d’être apôtres. Insérés qu’ils sont par le baptême dans le Corps mystique du Christ, fortifiés grâce à la confirmation par la puissance du Saint-Esprit, c’est le Seigneur lui-même qui les députe à l’apostolat. … »

COMMENTAIRE : La raison de l’engagement des laïcs n’est pas le manque de prêtres ou leur fatigue, mais le fait qu’ils sont baptisés et confirmés. ; c’est leur rôle propre, même si le réveil, la prise de conscience  de la nécessité de leur engagement se fait, parfois, à l’occasion ou en perspective du manque de prêtre.  Est-ce ainsi que c’est compris, la plupart du temps ?

  … Pour l’exercice de cet apostolat, le Saint-Esprit qui sanctifie le Peuple de Dieu par les sacrements et le ministère accorde en outre aux fidèles des dons particuliers (voir 1 Cor.12, 7) les « répartissant à chacun comme il l’entend » (voir 1 Cor.12,11) pour que tous et « chacun selon la grâce reçue se mettant au service des autres » soient eux-mêmes « comme de bons intendants de la grâce multiforme de Dieu » (1 Pierre 4, 10) en vue de l’édification du Corps tout entier dans la charité (voir Eph. 4, 16)… de même qu’en communion avec ses frères dans le Christ et très particulièrement avec ses pasteurs. C’est à eux qu’il appartient de porter un jugement sur l’authenticité et le bon usage de ces dons, non pas pour éteindre l’Esprit, mais pour éprouver tout et retenir ce qui est bon (voir 1 Thes. 5, 12.19.21) 

Entraidons-nous pour connaître les dons que nous avons reçus et pour les exercer ! …

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REPONSES AUX QUESTIONNAIRES

 

Depuis la clôture du Concile Vatican 2 en 1965, nous avons été témoins de nombreux changements dans l’Eglise. En bien des domaines cela était amorcé, mais le Concile a donné un nouvel élan !  Pour le sujet qui nous intéresse, la participation des laïcs, nous avons évoqué , au niveau des Paroisses qui est le plus proche de nous, les initiatives nouvelles, au plan plus visible de la liturgie, laïcs, hommes ou femmes, faisant les lectures, donnant la communion mais aussi au plan structure : mise en place de Conseils pastoraux, de conseils économiques, d’Equipe d’Animation Pastorale, d’équipes de visiteurs des malades, équipes d’accueil, d’équipe de groupes bibliques, groupes de prières, équipes de deuil ,etc…Et encore les laïcs organisant repas paroissiaux, lotos, sorties paroissiales. Tout cela est visible, dans la vie interne de l’Eglise.

Dans la vie en société, les chrétiens sont bien présents aussi, là où se situe leur mission spécifique : action catholique, syndicats, mouvements associatifs, culturels, politiques,  groupes de loisirs etc …

Ce qui a changé par rapport à une période précédente c’est que les laïcs chrétiens ne brandissent pas leur drapeau ; ils sont bien présents, même si ce ne sont pas eux qui ont eu l’initiative de lancer telle activité, ils y sont en tant que collaborateurs, « comme des ferments »

Un groupe a poussé plus loin la réflexion. Il a été constaté que « prendre des engagements fait un peu peur ». Le remède c’est d’avoir une vraie communauté derrière soi, qui soutienne ! Oui, une communauté priante, appelante est « un maillon » indispensable !

Le texte du Concile est appréciable, car il donne un fondement aux activités des laïcs et est source d’initiatives.

Ensuite nous avons fait un exercice fort intéressant : nous avons relevé dans la Paroisse et dans notre entourage des gens qui manifestaient des dons appréciables et qui les mettaient au service du bien commun : nous ne vous dirons pas les noms, mais nous pouvons dire quels sont les dons reconnus : capacités pour le chant, habileté pour travailler le bois, pour accueillir, grande serviabilité, facilité pour exprimer les choses les pensées, capacité pour faire la synthèse d’une discussion, capacité pour fédérer entraîner les autres, pédagogue avec les enfants, abordable délicate sollicitude pour les autres douceur, aide les autres à avoir confiance en eux, attention aux pauvres, aux malades.


CARÊME 2012    :      LE CONCILE « VATICAN II »

5° semaine : L’APOSTOLAT  DES  LAÏCS

Ce décret, sorti en novembre 1965,  définit

LES  FORMES  ET  CONDITIONS  DE  LA  PARTICIPATION  DES  LAÏCS  DANS  L’EGLISE

 

PRIERE

 

Merci, Seigneur, de nous avoir donné un mari, une épouse, des enfants.

Merci du métier que tu nous as donné d’exercer,  merci de nous avoir donné des amis, des voisins, un logement, merci de faire partie d’un pays que nous aimons. Aide-nous à ne pas chercher à nous évader de notre condition humaine, mais à l’apprécier, à l’aimer.

 

Seigneur, tu nous redis que c’est à partir de la situation où nous sommes, de notre vocation d’époux ou épouse, de parents, de travailleurs ou travailleuses, d’habitants d’un quartier avec des voisins,  ou appartenant à un groupe de loisirs, que nous trouverons notre chemin pour te rencontrer. Que notre application dans notre manière de vivre sous tes yeux soit notre offrande.

 

Toute notre vie est semée de joies, de peines, de courage, de démissions, de responsabilités, aide-nous, Seigneur, à ne pas la vivre seuls. Que nous y trouvions des invitations à te supplier, ou te demander pardon ou te remercier ou te louer. Donne-nous de l’ouvrir à ta présence.

 

LECTURE DE TEXTES CHOISIS :

Participation « originale »  « spécifique »  AA2, AA5  (+ L’Eglise n°32, 36)

AA5. « L’œuvre de rédemption du Christ, qui concerne essentiellement le salut des hommes, embrasse aussi le renouvellement de tout l’ordre temporel.

 La mission de l’Eglise, par conséquent, n’est pas seulement d’apporter aux hommes le message du Christ et sa grâce, mais aussi de pénétrer et de parfaire par l’esprit évangélique l’ordre temporel.

Les fidèles laïcs accomplissant cette mission de l’Eglise, exercent donc leur apostolat aussi bien dans l’Eglise que dans le monde, dans l’ordre spirituel que dans l’ordre temporel. Bien que ces ordres soient distincts, ils sont liés dans l’unique dessein divin ; aussi Dieu lui-même veut-il, dans le Christ, réassumer le monde entier, pour en faire une nouvelle créature en commençant dès cette terre et en lui donnant sa plénitude au dernier jour. Le laïc, qui est tout ensemble membre du Peuple de Dieu et de la Cité des hommes n’a qu’une conscience chrétienne. Celle-ci doit le guider sans cesse dans les 2 domaines. »

Actuellement, où l’engagement des Laïcs est-il le plus valorisé : dans l’Eglise, la communauté  ou  dans la société ?

 

COMMENTAIRE : Cette valorisation du rôle des laïcs dans le monde suppose une certaine vision du monde où l’ordre temporel a une valeur propre AA7 (voir L’Eglise dans le monde de ce temps » n° 33, 36). encourageant une considération attentive accordée à la réalité concrète du monde (les signes des temps – à l’évolution du monde). Cette analyse reflète une certaine attitude d’esprit  (voir L’Eglise dans le monde de ce temps » n°  4)

SUITE DE TEXTES : Renouvellement chrétien de l’ordre temporel : AA7. « …Tel est le dessein de Dieu sur le monde : que les hommes, d’un commun accord, construisent l’ordre des réalités temporelles et le rendent sans cesse plus parfait. Tout ce qui compose l’ordre temporel : les biens de la vie et de la famille, la culture, les réalités économiques, les métiers et les professions, les institutions de la communauté politique, les relations internationales et les autres réalités du même genre, leur évolution et leur progrès, n’ont pas seulement valeur de moyen par rapport à la fin dernière de l’homme. Ils possèdent une valeur propre, mise en eux par Dieu Lui-même, soit qu’on regarde chacun d’entre eux, soit qu’on le considère comme parties de l’ensemble de l’univers temporel : « Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait et c’était très bon » (Gen.1, 31) Cette bonté naturelle qui est leur reçoit une dignité particulière en raison de leur relation avec la personne humaine au service de laquelle ils ont été créés. Enfin il a plu à Dieu de rassembler toutes les réalités aussi bien naturelles que surnaturelles en un seul tout dans le Christ « pour que celui-ci ait la primauté en tout » (Col.1, 18). Cette destination loin de priver l’ordre naturel de son autonomie, de ses fins, de ses lois propres, de ses moyens, de son importance pour le bien des hommes, rend au contraire plus parfaites sa force et sa valeur propre ; elle le hausse en même temps au niveau de la vocation intégrale de l’homme ici-bas….

Les laïcs doivent assumer comme leur tâche propre le renouvellement de l’ordre temporel. Eclairés par la lumière de l’Evangile, conduits par l’esprit de l’Eglise, entraînés par la charité chrétienne, ils doivent en ce domaine agir par eux-mêmes d’une manière bien déterminée. Membres de la cité, ils ont à coopérer avec les autres citoyens suivant leur compétence particulière, en assumant leur propre responsabilité et à chercher partout et en tout la justice du Royaume de Dieu… »

N’est-ce pas une Bonne Nouvelle d’entendre le Concile nous dire que les réalités matérielles et humaines ont une grande valeur ? On ne doit ni les mépriser, ni les négliger, mais en reconnaître la densité, l’intérêt !

 

                                                                       Spiritualité propre  

AA4. «… La fécondité de l’apostolat des laïcs dépend de leur union vitale avec le Christ, selon cette parole du Seigneur : « Celui qui demeure en moi et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruits. Car sans moi vous ne pouvez rien faire » (Jean 15, 5). Cette vie d’intime union avec le Christ dans l’Eglise est alimentée par des nourritures spirituelles communes à tous les fidèles …

Cette spiritualité des laïcs doit revêtir des caractéristiques particulières suivant les conditions de vie de chacun : vie conjugale et familiale, célibat et veuvage, état de maladie, activité professionnelle et sociale. Chacun doit donc développer sans cesse les qualités et les dons reçus et en particulier ceux qui sont adaptés à ses conditions de vie et se servir des dons personnels de l’Esprit-Saint »

Cela veut dire que la spiritualité des laïcs ne peut pas être celle des moines. Le chemin spirituel des laïcs s’appuie sur leurs réalités humaines. N’y a-t-il pas tout un apprentissage à faire ?

Divers modes d’apostolat, dont le « collectif », dont l’Action Catholique  AA18, 20

               AA18. « … Dans la conjoncture actuelle, il est souverainement nécessaire que, là où s’exerce l’activité des laïcs, se développe l’apostolat sous sa forme collective et organisée ; seule en effet cette étroite conjonction des efforts peut permettre d’atteindre complètement tous les buts de l’apostolat d’aujourd’hui et d’en protéger efficacement les fruits. Dans cette perspective il est particulièrement important de l’apostolat atteigne les mentalités collectives et les conditions sociales de ceux dont il se préoccupe, sinon ceux-ci seront souvent incapables de résister à la pression de l’opinion publique ou des institutions. » :

11) Formation à l’apostolat : AA29. « … Il faut apprendre graduellement et prudemment dès le début de la formation, à voir toutes choses,   -  àjuger, -  à agir à la lumière de la foi,   à se former et à se perfectionner soi-même avec les autres par l’action. C’est ainsi qu’on entrera activement dans le service de l’Eglise… »

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5° réunion : QUESTIONNAIRE

1)      L’éclairage sur la « spécificité » (l’originalité) de l’engagement des Laïcs n’est-il pas intéressant ?

2)  Et actuellement, où l’engagement des Laïcs chrétiens est-il le plus valorisé  c.a.d. où les laïcs s’engagent-ils plus facilement ? dans l’Eglise, la communauté   ? ou  dans la société ?

3) Parler ainsi de la valeur de l’engagement des laïcs dans le monde ne suppose-t-il pas de reconnaître la valeur des réalités humaines, des activités les plus matérielles ? Qu’en dit le Concile ? Et vous qu’en pensez-vous ?

4) Cela veut dire que la manière de prier (la spiritualité) des laïcs ne peut pas être celle des moines. Le chemin spirituel des laïcs s’appuie sur leurs réalités humaines (de famille, de travail, de vie de quartier etc..). N’y a-t-il pas tout un apprentissage à faire ?

 

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16 février 2012 4 16 /02 /février /2012 19:05

cameroun                         D E     R E T O U R     D U     C A M E R O U N            Kapsikis

 

Le pays, la société :

Ce qui m’a frappé en arrivant ce fut « le contraste » avec la France. Ainsi à l’aviation, pas de stress, ni d’empressement comme à Paris, mais malgré le retard des bagages les gens restaient « cool », discutant entre eux. Puis la circulation à Yaoundé, en une première impression, est affolante, mais, comme me le disait mon confrère venu m’accueillir, il s’agit de renoncer à notre code droite-gauche ; celui qui a priorité c’est celui dont le nez de la voiture dépasse les autres. On ne force pas, on glisse … ce qui donne une certaine « fluidité », mais aussi pas mal de cabosses.  ! Le nombre de motos-taxis est impressionnant. On les reconnaît au gilet orange que leurs chauffeurs portent. Eux sont les rois pour passer entre les voitures dans tous les sens.

Ainsi c’est à la fois une impression de « décontracté », mais aussi malheureusement la croissance est peu visible ! Par la suite je verrai qu’en ville les constructions en dur ont augmenté, le commerce s’est développé. Incroyable est l’augmentation de gens possédant un téléphone portable et l’utilisant.  Toutefois je me rends compte que ma vision sur le Pays est superficielle …

 

Les confrères OMI

L’accueil par les confrères fut très fraternel : je me suis tout de suite senti en famille.

Les Français restent en petits nombre ; les Polonais sont un peu plus nombreux (18 ?) . Donc la majorité du groupe Oblat est composée de Camerounais (53 ?), les plus nombreux, de Nigérians (42 ?) , de Tchadiens et quelques-uns d’ailleurs.

On peut constater dès en arrivant que tous les confrères ayant des postes de responsabilité « tiennent la route » comme on dit. Des gens solides et compétents ! J’avais la chance de tous les connaître ; et même avec le nouveau Provincial nous avons un lien particulier, puisqu’il est issu de la Mission que j’ai fondée ! Oui la succession est bien réussie !

 

Une Eglise en pleine croissance, partout :

D’autres signes de croissance m’ont attiré l’attention. Le séminaire (scolasticat) d’abord, loge quelques 40 jeunes en formation, vivants dans une ambiance de paix, de joie, de sérieux, bien encadrés par de bons responsables.  J’y suis juste passé, avant de prendre l’avion pour Garoua (une ville de 400.000 habitants).

Dès le dimanche qui a suivi mon arrivée, à la Paroisse St Pierre de GAROUA, le curé, le Père Joachim, un ami, m’avait prévu un programme, consistant à présider la messe du dimanche matin, avec sermon à l’appui et la même chose le dimanche soir. J’appréciai cette délicatesse. Pourtant pour la messe du matin j’avais un peu d’appréhension, car il s’agissait de prêcher en Français, mais aussi en langue Foulfouldé. Pourtant à la grande surprise des gens et de moi-même d’ailleurs, après une ou 2 phrases à l’arrachée, la langue s’est mise à revenir en bloc. La messe avait lieu dehors dans une aire sacrée, à cause du grand nombre : environ 500 personnes. Avec joie j’ai reconnu de nombreux visages …

Les confrères m’avaient prêté une voiture, si bien que je pus me rendre à environ 200 kilomètres à LOULOU, pour célébrer NOËL. Loulou, à l’origine était un Secteur dépendant de la Mission de Salak que j’ai fondée. Par la suite, l’Evêque, voyant l’extension de cette partie a décidé de le détacher de Salak, pour être géré par un Responsable local bien formé. Et, en dernier, c’est devenu une nouvelle Paroisse, avec deux prêtres Italiens. Ce sont eux qui m’ont accueilli fraternellement au centre de Zamala. Dans cette zone même si beaucoup comprennent le Foulfouldé devenu langue véhiculaire,  on parle le Guiziga, autre langue que j’ai apprise. Heureuse surprise encore : je n’avais pas oublié la langue ! Le dimanche matin, jour de Noël, les gens venus de tous les villages environnants affluèrent vers un sous-bois où un lieu de culte a été aménagé, c’était une vraie foule de gens heureux avec leurs habits de fête, hauts en couleur. Et on a chanté, on s’est remué, on a prié, on a écouté la Parole de Dieu, on a célébré l’Eucharistie. Pas question de regarder sa montre ou de dormir !

La fête a duré trois jours, avec visites, déplacements dans les différents villages où attendaient d’autres chrétiens offrant nourriture et boissons, le tout dans la joie, l’amitié ! Noël est une période pendant laquelle les chrétiens se visitent entre eux, surtout en groupes. Il fallait voir les enfants heureux, dans leurs beaux habits neufs.

Cette Mission a connu une grande croissance : il n’y a plus de village sans une communauté chrétienne. Et les anciennes communautés ont des membres de plus en plus nombreux.

Vint le moment de reprendre la route en direction de MAROUA (une ville de 400.000 habitants). Le jeudi soir, j’étais à Maroua, à la maison des Oblats. Le dimanche 1° janvier, je devais présider l’Eucharistie et prêcher. Je profitai donc des deux jours précédents pour visiter quelques familles  Le Père curé, lui aussi, m’accueillit chaleureusement. C’est encore dehors que la célébration eut lieu. Une grande foule ! Parmi les chrétiens le ¼ ou le 1/3 m’étaient connus. Une célébration de 2h.45 ! très intense, Impressionnante ! revitalisante pour toutes ces personnes dont nous n’oublions pas la vie quotidienne  où quelquefois le manque de raison de se réjouir, les soucis peuvent décourager.

Le curé dynamique avait prévu 6 rencontres de groupes, étalées sur 3 jours. Pourquoi pas ! allons-y ! Ce fut une très bonne idée. Pendant près de deux heures dans chaque groupe, nous avons pu échanger et j’ai essayé avec eux de réfléchir sur ce qu’ils vivaient en communauté. Il faut dire qu’avec 2 autres Oblats, j’avais été à l’origine d’un changement important dans la Paroisse : le passage de communautés ethniques à des communautés de quartier (interethniques). Et ils me dirent combien ce changement les avait ouverts aux autres, les avait aidés à mieux vivre l’amour fraternel demandé par Jésus. Cependant la régularité aux réunions reste toujours un problème et demande toujours autant d’efforts. Ensemble nous avons aussi constaté combien foi et amitié se stimulent l’une l’autre ! Il y eut aussi des questions sur la France, auxquelles je ne me suis pas dérobé. Ils m’ont dit leur inquiétude à propos de la situation chrétienne en France. Je leur ai dit que c’était réel : autrefois majoritaires, les chrétiens sont maintenant en minorité et c’est dur à vivre, provoque ceux qui restent à approfondir leur foi. A la télévision, par exemple, le Père Noël et ses cadeaux a pris la place de la fête de la Naissance de Jésus. Je leur ai dit que les mamies « pleurent » de voir leurs enfants et petits enfants ne pas suivre le même chemin de foi qu’elles. Elles prient et vous invitent à prier avec elles pour cela. Au fond ici au Nord Cameroun, on vit les mystères joyeux, comme au temps où de grandes foules suivaient Jésus, alors qu’en France on suit Jésus dans son mystère pascal. C’est l’épreuve, mais vécue dans la foi et l’espérance, par des chrétiens courageux (car il y en a), nous savons qu’elle débouche sur la vie.

Au milieu de la semaine, je pris la route vers SALAK à 16 kilomètres, cette mission que j’ai fondée. De nombreux amis m’y attendaient .

Deux abbés ont maintenant la charge de cette Paroisse. J’y retrouvai la sœur Gabriella, la plus ancienne de l’équipe apostolique, une Italienne très active et très proche des gens. Le vendredi et le samedi, des visites en d’autres villages me permirent de revoir bien des amis. La qualité de l’accueil ne s’est jamais démentie, signifiée par le cadeau d’un poulet. Le dimanche 8 janvier, ce fut la fête du Père Raymond Pierre Nani, nouveau Provincial des Oblats, un enfant du village. Les Guizigas étaient très fiers de la « promotion » de leur frère. De nombreux amis de l’extérieur avaient été invités, dont le vicaire général et le Délégué du Gouvernement à Maroua, Robert Bakari, un Guiziga, connu depuis l’enfance et devenu une autorité. Ce qui réjouissait tous ses frères chrétiens c’était de le voir avec simplicité au milieu d’eux, resté bon chrétien pratiquant, malgré le milieu musulman dans lequel il vit. Les chrétiens venus des villages environnants manifestaient leur joie de me voir et de nous voir ensemble. La communauté locale s’était montrée à la hauteur pour le repas de tous ; et la quantité de bière de mil était suffisante grâce à l’activité « besogneuse » des femmes.

Mais la durée de mon séjour se réduisait sérieusement. Je dus reprendre la route vers GAROUA. Déjà les Guizigas là-bas m’avaient fait un petit programme : repas ici, réunion là. Jusqu’au bout, je fus très occupé et n’eut pas le temps de m’ennuyer. Je pris soin de visiter plusieurs fois la famille de Ndakay, lui qui tout au long de mes 8 ans en France m’a téléphoné ou à qui j’ai téléphoné pour échanger des nouvelles. Nous nous sommes embrassés avec joie et, pour souligner l’évènement, nous avons bu une bonne bière, une Castel , avec les autres amis aussi, comme autrefois.

Tous ces responsables que j’ai connus ont quelques cheveux blancs maintenant ; leurs enfants ont grandi, certains sont mariés et ont des enfants. Ainsi va la vie …

Il me fallut enfin prendre l’avion pour Yaoundé, puis Paris. Tout un groupe m’accompagnait : certains avaient même mis leurs beaux costards. Ce furent les adieux : a quand ? Dieu seul le sait !

le 7.02.12          Luc

 

Nota : Evidemment, certains m’on présenté des projets avec demande de crédit !

Malgré tout, je vous les présente, pour le cas où vous voudriez y participer :

·         il s’agit des 2 prêtres diocésains, à Salak, qui désirent lancer un petit élevage pour les aider à vivre (il est vrai qu’ils reçoivent très peu de leur Evêque).

·         Une veuve, ayant de grands enfants et désirant les envoyer au collège demande une aide également.

·         Un père de famille avec de nombreux enfants souhaitent  se lancer dans un petit élevage.

·         Un autre, allant en moto acheter du poisson à  80 kms chaque jour pour le revendre au marché et voyant qu’il n’y a plus de poissons, est obligé de chercher quelque chose d’autre.  Il aimerait qu’on l’aide à acheter un moulin à mil.

 

 

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19 octobre 2011 3 19 /10 /octobre /2011 18:43

HOMELIE POUR MESSE D’AU REVOIR, D’ACTION DE GRÂCE

rappel le 16/10/11   à Journée Missionnaire   (raccourci)

 

1) DIEU EST INTERVENU :

 

a) La Bonne Nouvelle a été annoncée (Jésus Christ) chez vous et vous l’avez bien reçue !

b) Rendons grâce aussi de la manière dont cela s’est passé :

*      Dès le début, j’avais la chance d’avoir du temps pour les contacts humains, pour établir des liens d’amitié (entre 71 et 80). C’était la 1° étape de Salak. A cette période, vu le petit nombre de chrétiens, le Père et la Soeur avaient le temps d’apprendre la langue, d’étudier les coutumes, de soigner un peu, de conduire les malades à l’hôpital, de rencontrer tout le monde au marché, aux fêtes, de participer à la vie locale, de veiller avec les gens et de passer la nuit quelquefois dans les villages. Et cela pourra se poursuivre encore quelques années. Les chrétiens des débuts gardent la nostalgie de ces temps. Et cela a marqué la suite !

*      Le missionnaire a eu la chance aussi, depuis le début, de pouvoir apprécier vos qualités humaines qui ont permis l’accueil de cette Bonne Nouvelle : accueil de Kitikil - poulets de Doukoula

l’hospitalité, (à ce propos je me souviens d’un fait très marquant : Kitikil et son accueil : offrant un poulet à une laïque missionnaire, qui faisait la classe à Maroua  )et qui m’accompagnait pour la premièe fois en brousse. La fille fut complètement bouleversée par ce geste)

Il existait chez un certain nombre de gens, parmi vous, qui faisaient preuve d’une certaine recherche, une ouverture . Je vous ai entendu reconnaître tous les bienfaits reçus grâce à la Mission

     

La Bonne Nouvelle !

¨    ((La Bonne Nouvelle de Jésus a été reçue oui et vous l’avez appréciée

Þ  comme la libération de la peur (des esprits et interdits, des ennemis, sorciers)

Þ  comme pacification dans les conflits, les disputes : le pardon a fait place à l’esprit de vengeance.

Þ  elle a apporté l’ouverture des villages autrefois fermés sur eux-mêmes et pris dans le tribalisme

Þ  une pitié plus grande vis à vis des pauvres, des faibles et l’engagement à les aider.

Þ   l’aide à la promotion humaine

¨    ((Vous avez dit votre reconnaissance surtout pour la Foi, la connaissance de Jésus et de sa Bonne Nouvelle, un mode de vie nouveau, la vie de communauté et l’amour ! ))

 

*      Par la suite, assez vite, la venue de compagnons d’apostolat : soeurs, laïcs avec leur engagement pour le développement a complété le visage de l’évangélisation,  en se préoccupant ainsi de toute la personne humaine.

 

2) J’AI VU GRANDIR VOTRE FOI !

Vivre en Chrétiens = c’est une vraie Aventure ! avec des hauts et des bas.

J’ai vu grandir la Foi (conversions - progrès - mais nouvelles faiblesses et sommeil) 

Quels changements survenus en 36 ans, avec des hauts et des bas ! :

 

·      Commençons par les bas : c’est vrai vous avez eu des moments de découragements, de laisser-aller (par exemple pour la boisson, la peur des mangeurs d’âme et la tentation toujours actuelle de tribalisme, de sommeil, et chez certains de corruption) ; et on se rend compte qu’il faut toujours être vigilants sur ces points, comme nous l’a dit Jésus.

 

·     Mais aussi il y a eu des hauts qui ont fait mon admiration : en solidité de la Foi, en témoignages de vie, en vie spirituelle, en possibilités de connaissance, en prise de responsabilités

Þ  Les Catéchistes et responsables de communauté = Des « témoins » courageux et remplis de sollicitude pour leurs frères, donnant de leur temps sans compter

Þ  Des fonctionnaires exemplaires (dans les finances, dans la santé par exemple, à qui on a confié des responsabilités à cause de leur droiture (je pense à Nuntiata, à Awa Martine)

Þ  Des chrétiens touchés par les difficultés de la vie, cherchant et trouvant dans la Foi leur force (je pense à Sanda Marcel avec sa femme, sans enfants).

Þ  Des communautés « vraies familles » (réflexion d’Awa Marie mariée au Guidar, disant : « la communauté, c’est ma famille »)

((Foi qui fait vivre !

3) ACCOMPAGNES PAR LE SEIGNEUR.

 (A travers tout cela, nous avons pu constater que nous étions accompagnés par le Seigneur)

1) la force de la Parole de Dieu, (pour transformer les coeurs, éclairer de sa vérité, soutenir dans le malheur ou le péché)

2) la puissance d’attraction d’une Communauté Vivante,

3) la grande place de la Prière et des Sacrements.

4) Le don de « témoins », de « prophètes », de « réveilleurs »

5) Appels à vigilance pour pouvoir franchir des étapes

Tout cela comme traces, signes de la présence agissante de Dieu, de différentes manières !

Et ces merveilles que Dieu a réalisé avec la bonne volonté des hommes, ajoutons-les, en ce jour, aux merveilles qu’il réalise avec nous ici !

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4) IL Y A EU « ECHANGE »  

(Ce n’est pas seulement moi qui ai apporté mon amitié, de l’aide et la Bonne Nouvelle de Jésus, mais j’ai reçu. Ce n’est pas seulement vous qui avez changé dans ce travail ensemble dans le champ du Seigneur, mais moi aussi j’ai changé)

Þ  j’ai appris à connaître votre vie (avec souvent les soucis de la maladie, du manque d’argent, joies, faiblesses) et vos  qualités (valeurs) (d’accueil, mais aussi d’endurance, de patience, de solidarité dans le malheur, de sagesse).

 (Votre Foi est faite souvent de confiance en Dieu, de simplicité de coeur comme on en parle dans les Béatitudes. Et les nouveaux baptisés, chaque année, vous redonnent souffle.

Þ  Et moi aussi j’ai changé, j’ai reçu à votre contact : que ce soit à travers mon travail apostolique ou en dehors :

·      j’ai appris l’humilité, l’admiration devant le témoignage de certains laïcs,

·      la bonne volonté des gens m’a donné confiance

·      le sacrement de réconciliation m’a fait connaître aussi les souffrances morales

·      j’ai appris une plus grande compassion (à l’exemple d’Adiya Pierre)

·        j’ai pu voir que Dieu peut se servir de moi pour faire du bien aux autres (sentiment d’être utile)

·      J’ai appris à mieux accueillir,  l’importance des relations humaines

·      à ne mépriser personne, à respecter tout le monde

·      la patience.

Oui, rendons grâce au Seigneur qui a agi avec nous, nous a transformés

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LEUR  REPONSE  A  LA  FIN  DE  LA  MESSE

MESSE D’AU REVOIR A GAROUA  le 8 juin 2003

 

MOT DE LA COMMUNAUTE CATHOLIQUE GUIZIGA - DIOCESE DE GAROUA –

 AU PERE LUC ATHIMON A L’OCCASION DE SON DEPART EN FRANCE.

 

Père Luc Athimon,

 

Vous avez été l’un des grands artisans de la Bonne Nouvelle de Jesus Christ au Nord Cameroun. Nous ne savons pas comment vous êtes tombé dans le piège de la vocation, un de ces matins dans votre enfance. Nous ne savons pas également ce que vos parents ont ressentis quand vous leur avez annoncé votre vocation.

Ce que nous savons, c’est qu’un Prêtre est arrivé chez nous à Maroua en 1967.

Nous parrticulièrement les Guizigas, nous voulons vous dire que parmi tant de prêtres, vous nous avez marqués :

- Par votre affection pour les Guizigas,

- Par votre Présence au milieu de nous dans les moments difficiles, de malheurs et de joies

- Par vos visites dans nos saarés

- Par votre humilité

- Par votre volonté de connaître l’homme Guiziga à fond.

Vous êtes venus nous annoncer Jésus Christ et nous avons trouvé Jésus Christ en vous, pour ne pas dire que vous êtes Jésus lui-même. Nous sommes contents parce que beaucoup ont cru à travers vous. Nous n’avons pas oublié que vous vous êtes confondus aux Guizigas, car vous disiez un jour « Je suis Guiziga, seulement la couleur de la peau me diffère de vous. »

Père Luc Athimon, en sachant aujourd’hui que vous partez vraiment, nous avons de la peine à vous dire merci et au revoir. Notre désir c’est que vous restiez avec nous, mais nous n’avons pas les moyens de changer les choses....

Que Dieu vous bénisse !

un représentant des Guizigas

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19 octobre 2011 3 19 /10 /octobre /2011 17:31

n°4                                                L’APOSTOLAT  DES  LAÏCS

Ce décret, sorti en novembre 1965,  définit

LES  FORMES  ET  CONDITIONS  DE  LA  PARTICIPATION  DES  LAÏCS  DANS  L’EGLISE

 

Le fait que le Concile produise un Décret sur l’Apostolat des Laïcs fut un évènement, une Première, ainsi que la présence d’observateurs laïcs aux travaux du Concile.    En effet, jusqu’alors, depuis 9 siècles : les laïcs (alors appelés fidèles) étaient en entière dépendance et relation de subordination à l’égard de la hiérarchie et même du clergé tout entier. C’était en partie l’héritage d’un temps où l’autorité dans l’Eglise était conçue à l’exemple de l’autorité seigneuriale dans la société séculière et l’expression d’une mentalité qui transposait la structure verticale de l’organisation civile aux relations intérieures à l’Eglise, avec 2 images privilégiées : celle du troupeau et celle de l’armée !        

Pourtant cela se préparait. Rappelons-nous l’essor des mouvements d’Action Catholique et engagements divers des laïcs.  

Et, au Concile Vatican II, 2 documents spécialement ont préparé ce Décret : celui sur l’Eglise, mettant l’accent sur « le Peuple de Dieu » (n°9,12,31) et comprenant aussi un chapitre spécial sur les Laïcs ; et le document « L’Eglise  dans le monde de ce temps » avec son chapitre mettant en valeur « l’activité humaine dans l’univers ».

Appel à « la participation des laïcs à la mission de l’Eglise.»   

AA2. « … La vocation chrétienne est, par nature, vocation à l’apostolat. Dans l’organisme d’un corps vivant aucun membre ne se comporte de manière purement passive, mais participe à la vie et à l’activité générale du corps, ainsi dans le Corps du Christ qui est l’Eglise, « tout le corps opère sa croissance selon le rôle de chaque partie » (Eph.4, 16). Bien plus, les membres de ce corps sont tellement unis et solidaires (voir Eph.4,16), qu’un membre qui ne travaille pas selon ses possibilités à la croissance du corps doit être réputé inutile à l’Eglise et à lui-même.

Pour plusieurs qui ont bien connu la période avant le Concile, quels changements n’avons-nous pas vu depuis ces temps, au plan de la participation des chrétiens, que ce soit en liturgie, dans l’organisation des Paroisses ou autres domaines …

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AA2 (suite)Les laïcs exercent concrètement leur apostolat en se dépensant à l’évangélisation et à la sanctification des hommes ; il en est de même quand ils s’efforcent de pénétrer l’ordre temporel d’esprit évangélique et travaillent à son progrès de telle manière que, en ce domaine, leur action rende clairement témoignage au Christ et serve au salut des hommes. Le propre de l’état des laïcs étant de mener leur vie au milieu du monde et des affaires profanes, ils sont appelés par Dieu à exercer leur apostolat dans le monde à la manière d’un ferment, grâce à la vigueur de leur esprit chrétien. »

Fondements  de l’apostolat des laïcs  (+ L’Eglise n°33)

AA3. « Les laïcs tiennent de leur union même avec le Christ Chef le devoir et le droit d’être apôtres. Insérés qu’ils sont par le baptême dans le Corps mystique du Christ, fortifiés grâce à la confirmation par la puissance du Saint-Esprit, c’est le Seigneur lui-même qui les députe à l’apostolat. … »

La raison de l’engagement des laïcs n’est pas le manque de prêtres ou leur fatigue, mais le fait qu’ils sont baptisés et confirmés. ; c’est leur rôle propre, même si le réveil, la prise de conscience  de la nécessité de leur engagement se fait, parfois, à l’occasion ou en perspective du manque de prêtre.  Est-ce ainsi que c’est compris, la plupart du temps ?

  … Pour l’exercice de cet apostolat, le Saint-Esprit qui sanctifie le Peuple de Dieu par les sacrements et le ministère accorde en outre aux fidèles des dons particuliers (voir 1 Cor.12, 7) les « répartissant à chacun comme il l’entend » (voir 1 Cor.12,11) pour que tous et « chacun selon la grâce reçue se mettant au service des autres » soient eux-mêmes « comme de bons intendants de la grâce multiforme de Dieu » (1 Pierre 4, 10) en vue de l’édification du Corps tout entier dans la charité (voir Eph. 4, 16)… de même qu’en communion avec ses frères dans le Christ et très particulièrement avec ses pasteurs. C’est à eux qu’il appartient de porter un jugement sur l’authenticité et le bon usage de ces dons, non pas pour éteindre l’Esprit, mais pour éprouver tout et retenir ce qui est bon (voir 1 Thes. 5, 12.19.21)

Entraidons-nous pour connaître les dons que nous avons reçus et pour les exercer ! …

 

Participation « originale »  « spécifique »  des laïcs AA2, AA5  (+ L’Eglise n°32, 36)

AA5. « L’œuvre de rédemption du Christ, qui concerne essentiellement le salut des hommes, embrasse aussi le renouvellement de tout l’ordre temporel.

 La mission de l’Eglise, par conséquent, n’est pas seulement d’apporter aux hommes le message du Christ et sa grâce, mais aussi de pénétrer et de parfaire par l’esprit évangélique l’ordre temporel.

Les fidèles laïcs accomplissant cette mission de l’Eglise, exercent donc leur apostolat aussi bien dans l’Eglise que dans le monde, dans l’ordre spirituel que dans l’ordre temporel. Bien que ces ordres soient distincts, ils sont liés dans l’unique dessein divin ; aussi Dieu lui-même veut-il, dans le Christ, réassumer le monde entier, pour en faire une nouvelle créature en commençant dès cette terre et en lui donnant sa plénitude au dernier jour. Le laïc, qui est tout ensemble membre du Peuple de Dieu et de la Cité des hommes n’a qu’une conscience chrétienne. Celle-ci doit le guider sans cesse dans les 2 domaines. »

Actuellement, où l’engagement des Laïcs est-il le plus valorisé : dans l’Eglise, la communauté  ou  dans la société ?

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Cette valorisation du rôle des laïcs dans le monde suppose une certaine vision du monde où l’ordre temporel a une valeur propre AA7 (voir L’Eglise dans le monde de ce temps » n° 33, 36). encourageant une considération attentive accordée à la réalité concrète du monde (les signes des temps – à l’évolution du monde). Cette analyse reflète une certaine attitude d’esprit  (voir L’Eglise dans le monde de ce temps » n°  4)

Renouvellement chrétien de l’ordre temporel : AA7. « …Tel est le dessein de Dieu sur le monde : que les hommes, d’un commun accord, construisent l’ordre des réalités temporelles et le rendent sans cesse plus parfait. Tout ce qui compose l’ordre temporel : les biens de la vie et de la famille, la culture, les réalités économiques, les métiers et les professions, les institutions de la communauté politique, les relations internationales et les autres réalités du même genre, leur évolution et leur progrès, n’ont pas seulement valeur de moyen par rapport à la fin dernière de l’homme. Ils possèdent une valeur propre, mise en eux par Dieu Lui-même, soit qu’on regarde chacun d’entre eux, soit qu’on le considère comme parties de l’ensemble de l’univers temporel : « Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait et c’était très bon » (Gen.1, 31) Cette bonté naturelle qui est leur reçoit une dignité particulière en raison de leur relation avec la personne humaine au service de laquelle ils ont été créés. Enfin il a plu à Dieu de rassembler toutes les réalités aussi bien naturelles que surnaturelles en un seul tout dans le Christ « pour que celui-ci ait la primauté en tout » (Col.1, 18). Cette destination loin de priver l’ordre naturel de son autonomie, de ses fins, de ses lois propres, de ses moyens, de son importance pour le bien des hommes, rend au contraire plus parfaites sa force et sa valeur propre ; elle le hausse en même temps au niveau de la vocation intégrale de l’homme ici-bas….

Les laïcs doivent assumer comme leur tâche propre le renouvellement de l’ordre temporel. Eclairés par la lumière de l’Evangile, conduits par l’esprit de l’Eglise, entraînés par la charité chrétienne, ils doivent en ce domaine agir par eux-mêmes d’une manière bien déterminée. Membres de la cité, ils ont à coopérer avec les autres citoyens suivant leur compétence particulière, en assumant leur propre responsabilité et à chercher partout et en tout la justice du Royaume de Dieu… »

N’est-ce pas une Bonne Nouvelle d’entendre le Concile nous dire que les réalités matérielles et humaines ont une grande valeur ? On ne doit ni les mépriser, ni les négliger, mais en reconnaître la densité, l’intérêt !

 

                                                             Spiritualité propre des laïcs

 

AA4. «… La fécondité de l’apostolat des laïcs dépend de leur union vitale avec le Christ, selon cette parole du Seigneur : « Celui qui demeure en moi et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruits. Car sans moi vous ne pouvez rien faire » (Jean 15, 5). Cette vie d’intime union avec le Christ dans l’Eglise est alimentée par des nourritures spirituelles communes à tous les fidèles …

Cette spiritualité des laïcs doit revêtir des caractéristiques particulières suivant les conditions de vie de chacun : vie conjugale et familiale, célibat et veuvage, état de maladie, activité professionnelle et sociale. Chacun doit donc développer sans cesse les qualités et les dons reçus et en particulier ceux qui sont adaptés à ses conditions de vie et se servir des dons personnels de l’Esprit-Saint »

Cela veut dire que la spiritualité des laïcs ne peut pas être celle des moines. Le chemin spirituel des laïcs s’appuie sur leurs réalités humaines. N’y a-t-il pas tout un apprentissage à faire ?

 

Divers modes d’apostolat, dont le « collectif », dont l’Action Catholique  AA18, 20

               AA18. « … Dans la conjoncture actuelle, il est souverainement nécessaire que, là où s’exerce l’activité des laïcs, se développe l’apostolat sous sa forme collective et organisée ; seule en effet cette étroite conjonction des efforts peut permettre d’atteindre complètement tous les buts de l’apostolat d’aujourd’hui et d’en protéger efficacement les fruits. Dans cette perspective il est particulièrement important de l’apostolat atteigne les mentalités collectives et les conditions sociales de ceux dont il se préoccupe, sinon ceux-ci seront souvent incapables de résister à la pression de l’opinion publique ou des institutions. » :

Formation à l’apostolat : AA29.

« … Il faut apprendre graduellement et prudemment dès le début de la formation, à voir toutes choses,   -  à juger, -  à agir à la lumière de la foi,   à se former et à se perfectionner soi-même avec les autres par l’action. C’est ainsi qu’on entrera activement dans le service de l’Eglise… »

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23 septembre 2011 5 23 /09 /septembre /2011 15:46

    n°1 PRESENTATION DU CONCILE VATICAN II

 

L’annonce du Concile par Jean 23, 27 janvier 1959

A la surprise de tous, Jean 23, un pape âgé qui, pensait-on ferait seulement la transition entre des grands papes, annonce un évènement extraordinaire, un « Concile ». Il le fait pour une « mise à jour » de l’Eglise, pour un dialogue avec le monde d’aujourd’hui. On revenait de loin ! Et aussi pour faire avancer la question de l’oecuménisme avec les autres chrétiens. C’était la convocation des Evêques du monde entier.

Jean 23 eut une véritable « inspiration » ! Car la société contemporaine posait d’énormes défis à l’Eglise. On avait affaire (déjà) à de grandes mutations, des bouleversements, un vent de liberté. L’Eglise n’avait pas suivie, figée dans un monde traditionnel stable, ce qui entraînait une véritable fracture avec la société. Pourtant, au sein même de cette Eglise, des renouveaux étaient en marche (pour l’étude de la Bible, la recherche sur l’Eglise, la liturgie, l’action missionnaire dans les diocèses, la rencontre avec les autres chrétiens etc …) Mais il s’agissait, par le dynamisme de cette assemblée, d’aller beaucoup plus loin.

L’ouverture du concile le 11 octobre 1962 (donc cinquantenaire en 2012)

L’assemblée conciliaire se composait des 2.400 Evêques du monde entier; représentants de l’Eglise d’Orient et d’Occident ; « observateurs » des autres Eglises chrétiennes protestantes et orthodoxes invités.

Grande célébration retransmise par les télévisions du monde entier.

A cette ouverture, il y eut une très grande représentation des Gouvernements du monde entier.

Esprit de ce Concile : (voir Discours de clôture de Paul 6)

Grande bienveillance pour les hommes et les femmes de ce monde d’aujourd’hui ! Cela contrastait avec l’esprit des conciles précédents, distants et maniant facilement les « anathèmes ».

Discours de clôture de Paul 6 (décembre 1965) :

« Le Concile s’est très vivement intéressé à l’étude du monde moderne … il s’est beaucoup occupé de l’homme… Qu’est-il arrivé ? Un choc, une lutte, un anathème ? Cela pouvait arriver ; mais cela n’a pas eu lieu. La vieille histoire du bon Samaritain a été le modèle et la règle de la spiritualité du Concile. Une sympathie sans bornes pour les hommes l’a envahi tout entier. La découverte et l’étude des besoins humains … a absorbé l’attention de notre Synode … Un courant d’affection et d’admiration a débordé du Concile sur le monde humain moderne. Des erreurs ont été dénoncées. Oui, parce que c’est l’exigence de la charité comme de la vérité mais, à l’adresse des personnes, il n’y a eu que rappel, respect et amour. Au lieu de diagnostics déprimants, des remèdes encourageants ; au lieu de présages funestes, des messages de confiance sont partis du Concile vers le monde contemporain : ses valeurs ont été non seulement respectées, mais honorées ; ses efforts soutenus, ses aspirations purifiées et bénies … Non, l’Eglise n’a pas dévié, mais elle s’est tournée vers l’homme.

… Pour connaître l’homme, l’homme vrai, l’homme tout entier, il faut connaître Dieu …. Mais, vénérables Frères et vous tous, nos chers fils ici présents, si nous nous rappelons qu’à travers le visage de tout homme – spécialement lorsque les larmes et les souffrances l’ont rendu plus transparent – nous pouvons et devons reconnaître le visage du Christ, le Fils de l’homme, et si sur le visage du Christ nous pouvons et devons reconnaître le visage du Père céleste …notre humanisme devient christianisme, et notre christianisme se fait théocentrique, si bien que nous pouvons également affirmer : pour connaître Dieu, il faut connaître l’homme … »

 

Et nous, avons-nous cette bienveillance vis-à-vis de notre monde ? Comment la manifestons-nous ?

 

Grands sujets abordés :La Révélation divine – La Liturgie - l’Eglise – L’Eglise dans le monde de ce temps – L’activité missionnaire de l’Eglise – La charge pastorale des Evêques – Le ministère, la vie des prêtres – La formation des prêtres - L’Apostolat des laïcs – Le renouveau de la vie religieuse – L’œcuménisme – Les Eglises orientales catholiques – Les moyens de communication sociale– L’éducation chrétienne – Les relations avec les religions non-chrétiennes - La liberté religieuse.

 

 

 

n°2                                                      L’ E G L I S E

 

Chapitre premier : LE  MYSTERE  DE  L’EGLISE :

v     Renversement de perspective par rapport au passé : L’Eglise n’est pas d’abord une « société », mais « un « mystère ». Avant, dans l’Eglise, une vision juridique dominait, obnubilée par les questions de pouvoirs. Le thème de l’Eglise paraissait restreint au pouvoir du Pape (aujourd’hui c’est aussi l’épiscopat, les religieux, les laïcs, le corps entier de l’Eglise) Il existait des mouvements de renouveau, mais ils étaient freinés.

v     Au Concile, on part de l’enracinement profond, de l’intérieur vers l’extérieur. C’est l’intérieur qui donne sens à l’extérieur.

v     L’ordre des chapitres est significatif : on commence par le Mystère, suit le Peuple de Dieu et en 3° seulement la Hiérarchie (vue sous l’angle de services). C’est nouveau ! En effet, avant ce Concile, on avait une conception pyramidale de l’Eglise, considérant la hiérarchie en haut et le peuple en bas ! Pensez-vous que ce rétablissement des valeurs passe progressivement dans les faits ?

 

n°1. Introduction : « Le Christ est la lumière des peuples : réuni dans l’Esprit-Saint, le saint Concile souhaite donc ardemment, en annonçant à toutes créatures la bonne nouvelle de l’Evangile, répandre sur tous les hommes la clarté du Christ qui resplendit sur le visage de l’Eglise (Marc 16,15)

L’Eglise étant, dans le Christ, en quelque sorte le sacrement, c’est-à-dire à la fois le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain

 

n°2. (Le dessein du Père qui veut sauver tous les hommes)

n°3. (la mission du Fils)  n°4. (l’Esprit qui sanctifie l’Eglise)  n°5. (Le royaume de Dieu)

 

L’Eglise apparaît dans ce 1° chapitre (n°2,3,4,5) comme née de la Trinité.

Elle porte sur elle, à l’origine, la marque des 3 Personnes avec lesquelles la vocation chrétienne et le Baptême mettent l’homme en union d’être et d’amour.

n°2. C’est le dessein éternel du Père qui se réalise dans l’Eglise.

n°3. De ce dessein du Père, le Fils qui a pris corps est l’instrument par sa mission rédemptrice. Et l’Eglise, issue de son sacrifice,

n°4. est animée de son Esprit.

n°5 Cette Eglise tend donc par sa nature vers le Royaume de Dieu, et elle porte sur elle, dans son cheminement terrestre, la marque de son Chef : elle est sur la terre l’Eglise des pauvres.

n°6, 7, 8 : Des « images » (comparaisons) nombreuses et complémentaires expriment ce Mystère. Il y a les images qui tournent autour de la maison, et plus précisément du temple. Il y a celles qui sont empruntées au domaine de la famille. Il y a celles qui concernent  l’intimité spirituelle créée par la grâce entre Dieu et le croyant, Dieu prenant  figure d’Epoux. Il y a enfin celles qui, sur l’horizon des temps font apparaître l’image d’un dessein pleinement accompli, la Cité céleste, la Jérusalem descendant du ciel, dont l’Agneau est la lumière. On n’oubliera pas non plus l’image du Corps mystique (privilégiée par Saint Paul).

Une image sera privilégiée par le Concile, celle du « Peuple de Dieu » (chapitre 2)

 

Ce côté « mystérieux » de notre Eglise, habitée par Dieu, dépassant la construction humaine ne peut-il pas changer notre regard ?

   

Chapitre 2 : LE PEUPLE DE DIEU : n°9 à 17

n°9 : (la Nouvelle Alliance et le Peuple Nouveau)

« Le bon vouloir de Dieu a été que les hommes ne reçoivent pas la sanctification et le salut séparément, hors de tout lien mutuel ; il a voulu au contraire en faire un peuple qui le connaîtrait selon la vérité et le  servirait dans la sainteté. C’est pourquoi il s’est choisi Israël pour être son peuple avec qui il a fait alliance et qu’il a progressivement instruit, se manifestant, lui-même et son dessein, dans l’histoire de ce peuple et se l’attachant dans la sainteté.

Tout cela cependant n’était que pour préparer et figurer l’alliance nouvelle et parfaite qui serait conclue dans le Christ, et la révélation plus totale qui serait apportée  par le Verbe de Dieu lui-même fait chair…..(1 Cor 11,25)Ceux qui croient au Christ deviennent finalement « une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple que Dieu s’est acquis, ceux qui autrefois n’étaient pas un peuple étant maintenant le peuple de Dieu. » (1 Pierre 2, 9-10)…

Ce peuple messianique a pour chef le Christ, « livré pour nos péchés, ressuscité pour notre justification. » (Rom. 4, 25)…

La condition de ce peuple, c’est la dignité et la liberté des fils de Dieu, dans le cœur de qui, comme dans un temple, habite l’Esprit-Saint.

La loi c’est le commandement nouveau d’aimer comme le Christ lui-même nous a aimés (Jean 13, 34)

Sa destinée enfin, c’est le royaume de Dieu … C’est pourquoi ce peuple messianique, bien qu’il ne comprenne pas encore effectivement l’universalité des hommes, constituer cependant pour tout l’ensemble du genre humain le germe le plus fort de l’unité, d’espérance et de salut. …

Le nouvel Israël qui s’avance dans le siècle présent en quête de la cité future, celle-là permanente (Hébr.13, 14) est appelé lui aussi : L’Eglise du Christ (Matth.16 ,18)

L’Eglise destinée à s’étendre à toutes les parties, elle prend place dans l’histoire humaine, bien qu’elle soit en même temps transcendante aux limites des peuples dans le temps et dans l’espace. »

n°10. (Le sacerdoce commun)

Le sacerdoce du peuple de Dieu comporte tous les aspects du sacerdoce même du Seigneur :

ü            il intéresse le culte à rendre au Père (n°11),

ü            la diffusion du message du salut (n°12),

n°12. (Le sens de la foi et les charismes dans le peuple chrétien)

« Le peuple saint de Dieu participe aussi de la fonction prophétique du Christ …La collectivité des fidèles, ayant l’onction qui vient du Saint (1 Jn 2,20 et 27), ne peut se tromper dans la foi ; ce don particulier qu’elle possède, elle le manifeste par le moyen du sens surnaturel de foi qui est celui du peuple tout entier… »

ü            la collaboration enfin à l’installation dans le monde du règne de la charité.

 

n°13. (L’universalité ou « catholicité » de l’unique peuple de Dieu)

«  … A cette unité catholique du peuple de Dieu qui préfigure et promeut la paix  universelle, tous les hommes sont appelés ; à cette unité appartiennent, sous diverses formes ou sont ordonnés, et les fidèles catholiques (n°14) et ceux qui, par ailleurs, ont foi dans le Christ (n°15), et finalement tous les hommes sans exception que la grâce de Dieu appelle au salut (n°16).

 

n°17. (Le caractère missionnaire de l’Eglise)

« … L’activité de l’Eglise n’a qu’un but : tout ce qu’il y a de germes de bien dans le cœur et la pensée des hommes ou dans leurs rites propres et leur culture, non seulement ne pas le laisser perdre, mais le guérir, l’élever, l’achever pour la gloire de Dieu, la confusion du démon et le bonheur de l’homme.. A tout disciple du Christ incombe pour sa part la charge de l’expansion de la foi. »

 

Changement par rapport au passé !  Eglise = d’abord un Peuple où les membres ont un lien de fraternité, de destin commun ! Où en sommes-nous, dans la pratique ?

« Le Peuple de Dieu » est chargé d’un « sacerdoce commun » ! Ainsi ce mot « sacerdoce » autrefois réservé aux prêtres est employé aussi pour tout chrétien, il souligne à la fois sa dignité et sa responsabilité.

L’Eglise dépasse les frontières institutionnelles ! Ce n’est plus le temps des exclusions de la forteresse « chrétienté ».

 

Chapitre 3 : LA HIERARCHIE DE L'EGLISE : n°18 à 29 

n°18 : « Le Christ Seigneur, pour assurer au peuple de Dieu des pasteurs et les moyens de sa croissance, a institué dans son Eglise des ministères variés qui tendent au bien de tout le corps. En effet, les ministres qui disposent du pouvoir sacré, sont au service de leurs frères pour que tous ceux qui appartiennent au peuple de Dieu et jouissent par conséquent, en toute vérité, de la dignité chrétienne, puissent parvenir au salut, dans leur effort commun, libre et ordonné, vers une même fin. »

 

Le fait que ce chapitre ait été précédé du chapitre sur « le peuple de Dieu » permet donc de situer la Hiérarchie comme « un service », celui de l’autorité (et non pas d’abord un pouvoir)

Ce changement est-il important à vos yeux ?

 

Le Concile a  parlé surtout du « rôle de l’épiscopat dans l’Eglise universelle (et pas seulement du rôle de chaque Evêque dans son diocèse) et, par là, son articulation à l’infaillibilité et au pouvoir universel du pape.» comme le dit le Père Rouquette, Jésuite.  Il complétait ainsi le travail entrepris au Concile Vatican 1 , qui avait eu le temps de parler seulement du pape. Ainsi, il a été dit que le pape fait partie du collège épiscopal, mais comme sa Tête, et le collège ne peut exister sans le pape, en sorte que renier son union au pape est, pour un évêque, sortir du collège…. D’autre part, il est indéniable que les évêques ne tiennent pas du pape le fondement « ontologique » de leur pouvoir collégial, mais de la plénitude du sacerdoce qu’ils reçoivent par le sacre, encore que c’est le pape qui, leur assignant leur « office », les habilite à exercer le « pouvoir » de leur consécration.

 

Changement par rapport au passé. : Les Evêques réunis ont un rôle vis-à-vis de l’Eglise universelle, équilibrant ainsi le rôle du pape, moins absolu, moins individualisé.

 

Chapitre 4 : LES LAÏCS : n°30 à  38

n°31 : « … Le caractère séculier est le caractère propre et particulier des laïcs. …La vocation propre des laïcs consiste à chercher le règne de Dieu précisément à travers la gérance des choses temporelles qu’ils ordonnent selon Dieu. Ils vivent au milieu du siècle, c’est-à-dire engagés dans tous les divers devoirs et ouvrages du monde, dans les conditions ordinaires de la vie familiale et sociale dont leur existence est comme tissée.  …à la façon d’un ferment … pour manifester le Christ aux autres avant tout par le témoignage de leur vie, rayonnant de foi, d’espérance et de charité. C’est à eux qu’il revient, d’une manière particulière, d’éclairer et d’orienter toutes les réalités temporelles auxquelles ils sont étroitement unis, de telle sorte qu’elles se fassent et prospèrent constamment selon le Christ et soient à la louange du Créateur et Rédempteur. »

n°32. « …Commune est la dignité des membres du fait de leur régénération dans le Christ …tous sont appelés à la sainteté et ont reçu à titre égal la foi…. quant à la dignité et à l’activité commune à tous les fidèles dans l’édification du corps du Christ, il règne entre tous une véritable égalité. »

n°33. « .. L’apostolat des laïcs est une participation à la mission salutaire elle-même de l’Eglise : à cet apostolat, tous sont appelés par le Seigneur lui-même en vertu du baptême et de la confirmation. »

 

Changement par rapport au passé !   Où en sommes-nous dans la pratique ?

Actuellement, où les laïcs sont-ils le plus engagés, dans l’Eglise ou dans la Société ?

 

Chapitre 5 : L’APPEL UNIVERSEL A LA SAINTETE : n° 39 à 42

et Chapitre 6 : LES RELIGIEUX : n°43 à 47

 

n°39 : «  … Le Christ, Fils de Dieu, qui, avec le Père et l’Esprit, est proclamé « seul Saint », a aimé l’Eglise comme son épouse, il s’est livré pour elle afin de la sanctifier (Ephésiens 5,25-26), il se l’est unie comme son Corps et l’a comblée du don de l’Esprit Saint pour la gloire de Dieu. Aussi dans l’Eglise tous … sont appelés à la sainteté …Cette sainteté de l’Eglise se manifeste constamment et doit se manifester par les fruits de la grâce que l’Esprit produit dans les fidèles ; sous toutes sortes de formes elle s’exprime en chacun de ceux qui tendent à la charité parfaite dans leur ligne propre de vie en édifiant les autres. »

 

Changement par rapport au passé, car ce ne sont pas seulement les prêtres ou religieux que l’on considère comme appelés à la sainteté !

 

Chapitre 7 : LE CARACTERE ESCHATOLOGIQUE DE L'EGLISE EN MARCHE ET SON UNION AVEC L'EGLISE DU CIEL : n°48 à 51     Il s’agit de notre destinée.

n°48 : Les derniers temps sont arrivés pour nous (1 Cor .10, 11), l’Esprit Saint nous marque,

n° 49 : mais nous sommes encore en pèlerinage ; d’autres, ayant achevé leur vie, se purifient encore ; d’autres enfin sont dans la gloire contemplant Dieu ; tous communiant dans la même charité en attente de la fin des temps.

Il existe un lien, une solidarité entre l’Eglise du ciel et celle de la terre.

 La communion des saints ; Les saints = « incomparable réussite de la grâce qui nous est donnée, à nous aussi, pour devenir des saints ! »

 

Chapitre 8 :LA VIERGE MARIE, DANS LE MYSTERE DU CHRIST ET DE L'EGLISE :n°52 à 69

n°52 : Relation de  Marie au Christ

Par rapport au Christ, Marie est celle par qui le Père a voulu donner son Fils, et qu’il a voulu associer à toute son œuvre rédemptrice. Mère de Jésus, et donc Mère de Dieu, Marie est l’associée de son Fils, la nouvelle Eve, comme disaient les Pères. Et la Constitution, au n°56,  cite saint Irénée : « son obéissance a détruit le funeste effet de la désobéissance d’Eve, et nous a donné le salut. » Marie, loin de faire concurrence à son Fils, demeure humblement son aide : « Conjonction de la Mère avec son Fils dans l’œuvre de notre salut. »

n°53 : Relation de Marie à l’Eglise

Par rapport à l’Eglise, Marie occupe une situation singulière qu’analyse la Constitution : rachetée, elle appartient à l’Eglise, mais au titre unique de Mère du Rédempteur. Elle est à la fois, dans l’Eglise, la première des rachetés, le prototype de l’Eglise Epouse et Vierge, la mère du Christ Tête. Son union à l’œuvre rédemptrice implique « une charge maternelle » à l’égard de tous les rachetés, en totale dépendance de la médiation unique du Sauveur.

n°66 : Le culte de la bienheureuse Vierge dans l’Eglise

Le culte que l’Eglise rend à Marie respectera toujours l’humilité et la dépendance de la Mère vis-à-vis du Fils. Hommage filial, avant tout soucieux d’imiter la foi et la charité de celle qui est devenue la « Mère de l’Eglise »

 

Savons-nous, comme nous le recommande le n°67, donner à Marie sa juste place (ni exagérer, ni minimiser) ?

 

Comment le visage renouvelée de l’Eglise telle qu’il est décrit par le Concile peut-il être considéré comme un « signe des temps » ?

 

n°3 L’EGLISE DANS LE MONDE DE CE TEMPS

 

En avant propos il est écrit :

n°1 : « Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tout ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur. »

Leur communauté, en effet, s'édifie avec des hommes, rassemblés dans le Christ, conduits par l'Esprit Saint dans leur marche vers le royaume du Père, et porteurs d'un message de salut qu'il faut proposer à tous. La communauté des chrétiens se reconnaît donc réellement et intimement solidaire du genre humain et de son histoire. »

 

Que pensez-vous de cet appel de l’Eglise à « partager les angoisses et les espérances de notre monde », adressé à tout chrétien ? ai-je fait l’expérience d’avoir partagé l’espérance des autres ? Est-ce que je vibre à l’attente du monde ?

Comment progresser sur ce point ?

 

n°3 « De nos jours …le genre humain s’interroge sur l’évolution du monde et le rôle de l’homme dans l’univers ….Le Concile …ne saurait donner une preuve plus parlante de solidarité … qu’en dialoguant … il offre au genre humain la collaboration sincère de l’Eglise pour l’instauration d’une fraternité universelle. » (voir n°40 à 45)

 

En 1960-1965, c’était une nouvelle perspective, arrivant après des décades où l’Eglise s’était située comme une « assiégée face à la modernité » ! Elle cherchait à se protéger contre ce qu’elle considérait comme des périls extérieurs. Rappelons-nous la condamnation retentissante du « modernisme » par Pie X en 1907 (avec soupçons sur les exégètes, les historiens, certains grands théologiens même). Puis ce fut la condamnation des prêtres-ouvriers en 1954. La Curie Romaine, le Saint-Office ne fut pas en reste, à l’affût de tout ce qui rapprochait du monde moderne, mais apparaissait comme des déviations. Une vraie coupure avec le monde moderne !

 

 

Dans un exposé préliminaire, sur la condition humaine dans le monde d’aujourd’hui, on lit :

n°4 §1 « Pour mener à bien cette tâche, l’Eglise a le devoir, à tout moment de scruter « les signes des temps », et de les interpréter à la lumière de l’Evangile, de telle sorte qu’elle puisse répondre… »

(les trois principaux signes retenus sont : la liberté, l’unité, l’efficacité de l’activité humaine.)

 

Repérer les signes des temps, les « scruter » (GS 4), c’est donc pour l’Église croire que le temps n’est pas qu’un facteur d’usure, que l’histoire n’a pas à être lue comme une lente décadence depuis un sommet romantiquement situé dans le passé. C’est reconnaître « la fécondité de la durée » (Henri de Lubac). Dieu nous parle par le mouvement de l’histoire ! (voir tout l’Ancien Testament)

 

Et nous, sommes-nous attentifs à ce qui se passe de nouveau alentour de nous ?

§2 Et alors le Concile parle des mutations profondes qui caractérisent notre société actuelle (changements dans l’ordre social, psychologiques, moraux, religieux)

qui entraînent des déséquilibres , éveillent des aspirations universelles et des interrogations profondes.

n°10 : §1 « En vérité, les déséquilibres qui travaillent le monde moderne sont liés à un déséquilibre plus fondamental, qui prend racine dans le cœur même de l’homme. C’est en l’homme lui-même, en effet, que de nombreux éléments se combattent. (comme créature : à la fois limité et rempli de désirs – Et aussi : faible et pécheur, il accomplit souvent ce qu’il ne veut pas et n’accomplit point ce qu’il voudrait Rom. 7,14ss..) … Beaucoup, il est vrai, dont la vie est imprégnée de matérialisme pratique, sont détournés par là d’une claire perception de cette situation dramatique ; ou bien, accablés par la misère, ils se trouvent empêchés d’y prêter attention./ D’autres, en grand nombre, pensent trouver leur tranquillité dans les diverses explications du monde qui leur sont proposées/ Certains attendent du seul effort de l’homme la libération véritable et plénière du genre humain et ils se persuadent que le règne à venir de l’homme sur la terre comblera tous les vœux de son cœur./ etc… Néanmoins, le nombre croît de ceux qui, face à l’évolution présente du monde, se posent les questions les plus fondamentales ou les perçoivent avec une acuité nouvelle. Qu’est-ce que l’homme ? Que signifie la souffrance, le mal, la mort ? Que peut apporter l’homme à la société ? etc.

§2 L’Eglise, quant à elle, croit que le Christ, mort et ressuscité pour tous, offre à l’homme, par son Esprit, lumière et forces pour lui permettre de répondre à sa très haute vocation... »

 

Avec les mutations est-ce que les hommes se posent des questions ? est-ce les questions fondamentales ?

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ON ABORDE ALORS LA 1° PARTIE : L’EGLISE ET LA VOCATION HUMAINE

n°11 : répondre aux appels de l’Esprit, perçus dans les « signes des temps »

§1. « Mû par la foi, se sachant conduit par l’Esprit du Seigneur qui remplit l’univers, le Peuple de Dieu s’efforce de discerner dans les évènements, les exigences et les requêtes de notre temps, auxquels ils participent avec les autres hommes, quels sont les signes véritables de la présence ou du dessein de Dieu….

§2 « Le Concile se propose avant tout de juger à cette lumière les valeurs les plus prisées par nos contemporains et de les relier à leur source divine …

 

quels signes étaient décelés en 1965 ? (l’homme – la société – l’activité)

Sont-ils les mêmes encore aujourd’hui ? Quels sont aussi les autres nouveaux ?

 

§3. « 1. Que pense l’Eglise de l’homme ?

2. Quelles orientations semblent devoir être proposées pour l’édification de la société contemporaine ?

3. Quelle signification dernière donner à l’activité de l’homme dans l’univers ?

4. La réciprocité des services que sont appelés à se rendre le Peuple de Dieu et le genre humain, dans lequel ce Peuple est inséré, apparaîtra alors avec lus de netteté : ainsi se manifestera le caractère religieux et, par le fait même, souverainement humain de la mission de l’Eglise.

C’est le plan suivi !

 

n°12 : Le concile attire l’attention sur « la dignité de la personne humaine » (+41)

§1 « Croyants et incroyants sont généralement d’accord sur ce point : tout sur terre doit être ordonné à l’homme comme à son centre et à son sommet. »

Le Concile attire l’attention sur la grandeur de l’homme (image de Dieu ; capable de liberté, de responsabilité, de conscience morale), mais il parle aussi de la misère de l’homme, du péché, de la mort dont le Christ le sauve …

Quand Il parle également de l’athéisme contemporain, c’est au nom de son souci de l’homme ; c’est pour appeler les chrétiens à une révision de vie, au dialogue.

Enfin, aux yeux des chrétiens, la destinée de l’homme est dans le Christ, Homme nouveau.

 

Quel plan est suivi par le Concile pour développer son point de vue sur l’homme, plan repris pour la communauté humaine et l’activité humaine. ? Et que veut dire ce plan. ? Quelle forme de prière pourrait-il nous inspirer ? (pas de télescopage de l’humain et en même temps articulation avec la perspective religieuse)

 

n°23 : La communauté humaine : (+42)

§1 « Parmi les principaux aspects du monde l’aujourd’hui, il faut compter la multiplication des relations entre les hommes que les progrès techniques actuels contribuent largement à développer. Toutefois le dialogue fraternel des hommes ne trouve pas son achèvement à ce niveau, mais plus profondément dans la communauté des personnes et celle-ci exige le respect réciproque de leur pleine dignité spirituelle … »

n°30. « L’ampleur et la rapidité des transformations réclament d’une manière pressante que personne, par inattention à l’évolution des choses ou par inertie, ne se contente d’une morale individualiste. Lorsque chacun, contribuant au bien commun selon ses capacités propres et en tenant compte des besoins d’autrui, se préoccupe aussi, et effectivement des institutions publiques ou privées qui servent à améliorer les conditions de vie humaines, c’est alors et de plus en plus qu’il accomplit son devoir de justice et de charité. …Que tous prennent très à cœur de compter les solidarités sociales parmi les principaux devoirs de l’homme d’aujourd’hui, et de les respecter. »

n°32 « Dieu a créé les hommes non pour vivre en solitaires, mais pour qu’ils s’unissent en société … Ce caractère communautaire se parfait et s’achève dans l’œuvre de Jésus Christ. »

 

n°33 : l’activité humaine dans l’univers : (+43)

n°34 : « Pour les croyants … l’activité humaine, individuelle et collective, correspond au dessein de Dieu » (Genèse 1,26-27 ; Psaume 8,7 et 10)

n°35 : « De même qu’elle procède de l’homme, l’activité humaine lui est ordonnée. De fait, par son action, l’homme ne transforme pas seulement les choses et la société, il se parfait lui-même. Il apprend bien des choses, il développe ses facultés, il sort de lui-même et se dépasse. Cet essor, bien conduit, est d’un tout autre prix que l’accumulation possible de richesses extérieures. L’homme vaut plus par ce qu’il est que par ce qu’il a. De même, tout ce que font les hommes pour faire régner plus de justice, une fraternité plus étendue, un ordre plus humain dans les rapports sociaux, dépasse en valeur les progrès techniques. »

n°36. §2. Si, par autonomie des réalités terrestres, on veut dire que les choses créées et les sociétés elles-mêmes ont leurs lois et leurs valeurs propres, une telle exigence d’autonomie est pleinement légitime : non seulement elle est revendiquée par les hommes de notre temps, mais elle correspond à la volonté du Créateur. C’est en vertu de la création même que toutes choses sont établies selon leur consistance, leur vérité et leur excellence propres, avec leur ordonnance et leurs lois spécifiques. L’homme doit respecter tout cela et reconnaître les méthodes particulières à chacune des sciences et techniques. …les réalités profanes et celles de la foi trouvent leur origine dans le même Dieu. Bien plus, celui qui s’efforce, avec persévérance et humilité, de pénétrer les secrets des choses, celui-là, même s’il n’en a pas conscience, est comme conduit par la main de Dieu, qui soutient tous les êtres et les fait ce qu’ils sont. À ce propos, qu’on nous permette de déplorer certaines attitudes qui ont existé parmi les chrétiens eux-mêmes, insuffisamment avertis de la légitime autonomie de la science. Sources de tensions et de conflits, elles ont conduit beaucoup d’esprits jusqu’à penser que science et foi s’opposaient.

§3. Mais si, par « autonomie du temporel», on veut dire que les choses créées ne dépendent pas de Dieu et que l’homme peut en disposer sans référence au Créateur, la fausseté de tels propos ne peut échapper à quiconque reconnaît Dieu….. »

Cette perspective est nouvelle, par rapport entre autres choses au conflit avec la science, pour situer l’activité de l’homme dans le dessein de Dieu ; et l’Eglise se remet en cause. Cette découverte de lois propres à chaque réalité est une découverte.

N°39 §3 « Ces valeurs de dignité, de communion fraternelle et de liberté, tous ces fruits excellents de notre nature et de notre industrie, que nous aurons propagés sur terre, … nous les retrouverons plus tard, mais purifiés de toute souillure, illuminés, transfigurés, lorsque le Christ remettra à son Père « un Royaume éternel et universel » … Mystérieusement, le Royaume est déjà présent sur cette terre ; il atteindra sa perfection quand le Seigneur reviendra. »

 

n°40 : Rapports mutuels de l’Eglise et du monde

§3. « Cette compénétration de la cité terrestre et de la cité céleste ne peut être perçue que par la foi … Mais l’Eglise … répand aussi, et d’une certaine façon sur le monde entier, la lumière que cette vie divine irradie,

notamment en guérissant et en élevant la dignité de la personne humaine,

en affermissant la cohésion de la société

et en procurant à l’activité quotidienne des hommes un sens plus profond, la pénétrant d’une signification plus haute.

Ainsi, par chacun de ses membres comme par toute la communauté qu’elle forme, l’Eglise croit pouvoir largement contribuer à humaniser toujours plus la famille des hommes et son histoire. »

 

n°41 : Aide que l’Eglise veut offrir à tout homme.

§2. « L’Evangile annonce et proclame la liberté des enfants de Dieu, rejette tout esclavage qui en fin de compte provient du péché (Rom. 8,14-17),

respecte scrupuleusement la dignité de la conscience et son libre choix,

enseigne sans relâche à faire fructifier tous les talents humains au service de Dieu et pour le bien des hommes,

enfin confie chacun à l’amour de tous (Mat. 22,39) »

 

n°42 : Aide que l’Eglise cherche à apporter à la société humaine.

« L’Eglise peut elle-même, et elle le doit, susciter des œuvres destinées au service de tous, notamment des indigents, comme les œuvres charitables. »

§3. « L’Eglise reconnaît aussi tout ce qui est bon dans le dynamisme d’aujourd’hui, en particulier le mouvement vers l’unité, les progrès d’une saine socialisation et de la solidarité au plan civique et économique. eut

En effet, promouvoir l’unité s’harmonise avec la mission profonde de l’Eglise….

§4. « L’Eglise … par son universalité peut être un lien très étroit entre les différentes communautés humaines … »

 

n°43 : Aide que l’Eglise, par les chrétiens, cherche à apporter à l’activité humaine.

§1. « Le divorce entre la foi dont des chrétiens se réclament et le comportement quotidien est à compter parmi les plus graves erreurs de notre temps. … Que l’on ne crée donc pas d’opposition artificielle entre les activités professionnelles et sociales d’une part, la vie religieuse d’autre part. En manquant à ses obligations terrestres, le chrétien manque à ses obligations envers le prochain, bien plus, envers Dieu lui-même, et il met en danger son salut éternel. »

 

n°44 : Aide que l’Eglise reçoit du monde d’aujourd’hui.

§1. « … L’Eglise n’ignore pas tout ce qu’elle a reçu de l’histoire et de l’évolution du genre humain.

§2. L’expérience des siècles passés, le progrès des sciences, les richesses cachées dans les diverses cultures, qui permettent de mieux connaître l’homme lui-même et ouvrent de nouvelles voies à la vérité, sont également utiles à l’Eglise. »

 

C’est une nouvelle attitude d’humilité et d’accueil faisant place à une attitude qui pouvait paraître hautaine, donneuse de leçon » Plus profondément c’est la reconnaissance que l’Esprit souffle où il veut et il peut très bien nous parler par les hommes de notre temps, il le fait même, à nous de l’écouter.

 

n°45 : Le Christ alpha et oméga.

§1. « Qu’elle aide le monde ou qu’elle reçoive de lui, l’Eglise tend vers un but unique : que vienne le règne de Dieu et que s’établisse le salut du genre humain. »

 

Conclusion : donc à propos des 3 « signes des temps » discernés,

l’Eglise fait effort pour comprendre, s’intéresse, fait ressentir l’aspect positif et l’aspect religieux de ces réalités. Elle dit comment elle pense dialoguer avec le monde, en rendant service et en accueillant aussi l’aide de ce monde.

 

Nota : En une 2° partie le Concile aborde quelques problèmes plus urgents en 1965 : dignité du mariage et de la famille – l’essor de la culture – la vie économico-sociale – la vie de la communauté politique – la sauvegarde de la paix et la construction de la communauté des nations

 

 

« Vatican II : L’attention aux « signes des temps», un devoir pour l’Eglise.

Commentaire, donné aux Conférences de Carême 2010 à N.D. de Paris, par Mgr Eric de Moulin-Baufort, évêque auxiliaire de Paris

 

C’est donc, pour l’Église, consentir à « recevoir de l’histoire et de l’évolution du genre humain », selon ce qu’affirme la constitution Gaudium et Spes (n°44). …

 

1) L’unité est le « signe des temps » sur lequel le Concile insiste le plus.

On en trouve une mention dès le premier numéro de la constitution Lumen gentium sur l’Église, celle qui se trouve placée en tête de tous les documents.

Le Concile fait le constat que les hommes sont « désormais plus étroitement unis entre eux par les liens sociaux, techniques, culturels ». Déjà, ce que nous appelons la « mondialisation » ou la « globalisation » était à l’œuvre : malgré la division du monde en deux blocs idéologiques opposés, les évolutions techniques paraissaient conduire inéluctablement à une interdépendance entre les hommes jamais connue ni même imaginée jusque-là.

En y voyant un signe des temps, le Concile ne se contente pas d’enregistrer un fait matériel :

il reconnaît une aspiration de l’humanité. Il ne néglige pas les facteurs de division, d’incompréhension, de haine même qui jouent dans l’histoire des hommes et qui ne manquaient pas en ces années 60. Il comprend qu’une étape nouvelle de l’histoire de l’humanité se joue :

l’unité de l’humanité n’est plus seulement la vue de foi qui a depuis le XVIIème siècle et au long des XIXème et XXème siècles jetés des jeunes gens, hommes et femmes, par milliers dans l’aventure extraordinaire de partir à la rencontre des peuples les plus éloignés pour leur annoncer le Christ ; elle devient une réalité palpable, quotidienne, une tâche humaine.

Il en résulte un double défi pour l’Église :

a) ad extra, aider les hommes à ne pas se contenter d’une unité matérielle que la standardisation des techniques et l’unification des cultures pourraient produire mais à viser toujours l’unité des libertés que seul le Christ peut procurer ;

b) ad intra, que l’Église soit elle-même le signe le plus limpide de l’unité, dans laquelle son Seigneur veut rassembler les hommes.

 

2) Le deuxième signe des temps est la liberté.

Au XXème siècle, surtout au sortir des deux guerres mondiales, elle est devenue la grande revendication des hommes, de tous les hommes dans tous les peuples et dans tous les domaines de leur existence : liberté morale, liberté économique, liberté sociale et politique. Les hommes ne veulent plus être conduits comme des enfants mineurs, en aucun domaine. Redoutable tentation que cette revendication, grosse de jalousie et de violence, grosse aussi du refus de toute obéissance. Y voir un signe des temps, ce n’est pas négliger ce qu’il y a là de périlleux ;

Y voir un signe des temps c’est percevoir aussi la liberté spirituelle, celle que Dieu veut pour tous les hommes et que le Christ est venu rendre possible malgré le péché, se frayant un chemin dans la conscience souvent troublée des hommes.

 

Double tâche pour l’Église, alors :

a) encourager les hommes à aller au bout de ce que signifie être libre en se libérant de toute obéissance qui ne soit pas, d’une façon ou d’une autre, obéissance à Dieu ;

b) être une communauté de liberté dans une réponse toujours plus exacte à Dieu qui révèle.

 

3).A la source de ces deux marques de temps nouveaux (que sont l’unité et la liberté) un fait décisif : l’incroyable efficacité de l’activité humaine.

L’homme au XXème siècle ne se contente plus de supporter son sort en tâchant de l’améliorer comme il peut, parfois, souvent, au détriment des autres ; son sort, il s’en saisit et il le construit en déployant une ingéniosité inimaginable qui lui permet de façonner son destin dans tous les domaines : la politique devient une construction de la raison et de la volonté et non plus le résultat de l’histoire ; la santé devient une conquête de tous les instants et non un don du ciel assez mal partagé ; les richesses se multiplient et leur somme paraît pouvoir être partagée à tous sans que les inégalités soient la fatale conséquence de la rareté. Là encore, signe des temps car l’Église se trouve relancée dans sa mission si les hommes ne vont plus à Dieu d’abord pour faire face à leur précarité. Conviction formidable de l’Église : ce n’est pas sur la misère humaine que Dieu prospère.

Double tâche de l’Eglise également : (ajout du P. Luc Athimon)

a) ad extra : redresser la conception de Dieu que certains ont, comme celle d’un concurrent avec l’homme !

b) ad intra : Que l’Eglise, dans sa manière de prier, fasse bien place aux médiations, ne laisse pas supposer que le Seigneur va agir « directement », ou qu’il vient boucher un trou, un manque de responsabilité humaine. Que le langage des chrétiens ne donne pas l’impression que Dieu prospère sur la misère humaine. Savoir rendre grâce !

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------L’Eglise en prêtant attention aux « signes des temps » sait bien, en effet, - elle le sait depuis toujours même s’il arrive à certains de ses membres de l’oublier, que

sa mission ne s’épuise pas dans le succès de ses missions, pas plus dans son expansion géographique que dans la force de ses institutions. (le Royaume dépasse l’Eglise)

 

 

 

 

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18 septembre 2011 7 18 /09 /septembre /2011 08:12

Le 2° volet « « LE MONDE D’AUJOURD’HUI »  me semble complémentaire

du 1° : « Evangélisation aujourd’hui ».

 

Comment pourrions-nous nous désintéresser de notre monde d’aujourd’hui, si nous cherchons à donner un plus grand impact au Message Chrétien ? Plus profondément, disons que ce monde a quelque chose à nous dire, et même Dieu nous parle, d’une certaine manière, par ce monde !

Vivre en entretenant la nostalgie du passé n’est pas tenable humainement ni chrétiennement.

Il s’agit d’aborder la question du Monde d’Aujourd’hui sans a-priori négatif ni positif, mais en pensant « avec justesse ». Ainsi nous vivrons sans tension !

 

N° 75/1 août 10     CARACTERISTIQUE DU MONDE MODERNE :  

R E C H E R C H E    D ’ A U T O N O M I E  !

 

Précédemment, dans la réflexion sur l’Evangélisation, nous avons vu surtout comment notre monde s’est éloigné de la Foi, de l’Eglise. Mais il faut dire aussi que l’attention de l’Eglise, notre attention au Monde Moderne doit  être développée, dans l’esprit du Christ Jésus, qui « voyant les foules en eut compassion, car elles étaient comme des brebis sans berger ».

Alors faisons l’effort de mieux connaître le monde dans lequel nous vivons pour mieux l’aimer.

Ce qui caractérise notre monde moderne c’est qu’il est en recherche d’AUTONOMIE (par rapport au monde « traditionnel », où l’obéissance à une autorité était valorisée).

Les concepts d’autonomie et d’hétéronomie relèvent du registre relationnel. L’autonomie caractérise une relation qui n’est pas faite de dépendance causale mais d’interdépendance réciproque. Elle caractérise le vécu d’une relation positive où chacun est chaque jour renvoyé davantage à sa propre puissance créatrice grâce à l’autre. …Un être autonome (dans une relation) est un être qui peut approcher l’autre à partir de son identité propre et y est renvoyé.  Une relation engagée sur la base de l’autonomie est une relation ou la décision responsable des partenaires est exigée. L’ordre de la foi se situe dans ce registre relationnel, dans l’ordre de l’alliance.

 

Il s’agit d’autonomie de l’agir humain par rapport à Dieu, mais aussi entre les 3 sphères d’activité humaine qui normalement ne se concurrencent pas, car n’empiètent pas l’une sur les autres : activité scientifique et technique - activité normative ou éthique - activité expressive. Pour être plus précis, disons que chaque sphère d’activité a ses lois, son langage, ses critères de validité :

  • Ainsi au niveau  de l’activité scientifique et technique fonctionne le critère de vérité vérifiable. Ce critère se prolonge dans celui d’efficacité.
  • Au niveau de l’activité normative, fonctionne le critère de valeur de la  justice universelle.
  • Au niveau de l’activité expressive fonctionne le critère de valeur de l’authenticité particulièr

 

N°76/8.08.10 QUE PENSER, COMME CHRETIEN, DE LA RECHERCHE D’AUTONOMIE DE NOTRE MONDE MODERNE

 

Voici ce qu’en dit le Concile Vatican II, dans le document « Gaudium et Spes » n°36

 

1. Un grand nombre de nos contemporains semblent redouter un lien étroit entre l’activité concrète et la religion : ils y voient un danger pour l’autonomie des hommes, des sociétés et des sciences.

 

2. Si, par autonomie des réalités terrestres, on veut dire que les choses créées et les sociétés elles-mêmes ont leurs lois et leurs valeurs propres, que l’homme doit peu à peu apprendre à connaître, à utiliser et à organiser, une telle exigence d’autonomie est pleinement légitime : non seulement elle est revendiquée par les hommes de notre temps, mais elle correspond à la volonté du Créateur. C’est en vertu de la création même que toutes choses sont établies selon leur consistance, leur vérité et leur excellence propres, avec leur ordonnance et leurs lois spécifiques. L’homme doit respecter tout cela et reconnaître les méthodes particulières à chacune des sciences et techniques. C’est pourquoi la recherche méthodique, dans tous les domaines du savoir, si elle est menée d’une manière vraiment scientifique et si elle suit les normes de la morale, ne sera jamais réellement opposée à la foi : les réalités profanes et celles de la foi trouvent leur origine dans le même Dieu. Bien plus, celui qui s’efforce, avec persévérance et humilité, de pénétrer les secrets des choses, celui-là, même s’il n’en a pas conscience, est comme conduit par la main de Dieu, qui soutient tous les êtres et les fait ce qu’ils sont. À ce propos, qu’on nous permette de déplorer certaines attitudes qui ont existé parmi les chrétiens eux-mêmes, insuffisamment avertis de la légitime autonomie de la science. Sources de tensions et de conflits, elles ont conduit beaucoup d’esprits jusqu’à penser que science et foi s’opposaient.

 

3. Mais si, par « autonomie du temporel», on veut dire que les choses créées ne dépendent pas de Dieu et que l’homme peut en disposer sans référence au Créateur, la fausseté de tels propos ne peut échapper à quiconque reconnaît Dieu. En effet, la créature sans Créateur s’évanouit. Du reste, tous les croyants, à quelque religion qu’ils appartiennent, ont toujours entendu la voix de Dieu et sa manifestation, dans le langage des créatures. Et même, l’oubli de Dieu rend opaque la créature elle-même.

 

N° 77/15 août 10             ENTRE DIEU ET L’HOMME,

Y A-T-IL UNE CONCURRENCE FONDAMENTALE ?

 

(d’après André Wenin « L’homme biblique »)

André Wenin, exégète de renom, conteste la manière d’interpréter la lecture de la GENESE que nous avons habituellement. Pour lui cela vient d’une mauvaise connaissance de la Bible. On prend pour un récit historique ce qui est un écrit théologique utilisant un procédé « mythique » (sorte de conte, qui consiste à condenser dans un « commencement » imaginaire primordial ce qui et censé échapper aux avatars de l’histoire, ce que l’on considère comme universalisable.). Pour lui il y a risque d’avoir un présupposé qui, à ses yeux, ressemble à l’image que le serpent de l’Eden donne de Dieu et de l’être humain c.a.d. :

On admettrait ainsi un Dieu de toute manière supérieur à l’homme, qui entend bien le rester, mais condescend à faire alliance avec lui pour son salut. Réciproquement, on concevrait un homme qui aurait nécessairement besoin de Dieu pour s’en sortir, mais ne pourrait le faire qu’en lui étant obéissant. Bref, entre les 2, il y aurait une concurrence fondamentale qui, bien sûr, pourrait être dépassée dans une alliance, mais seulement au prix de la soumission de l’homme, une soumission dont on fait croire qu’elle est l’unique chemin de liberté possible.

A ce type de lecture, Wenin rappelle que, pour un chrétien, tout l’Ancien Testament (y compris la Création et la faute) doit être relu et interprété à la Lumière de ce qui est révélé de l’homme et de Dieu en Jésus Christ ! Et il dit : « Aussi, le chrétien préférera au schéma linéaire une autre représentation de l’histoire du salut où un Dieu amour crée l’être humain dans l’ardent désir de vivre avec lui une communion authentique, et non pour le maintenir à distance et sous sa dépendance par un interdit arbitraire dont la transgression mène à la mort, la vie étant la récompense de l’obéissance et de la soumission. »

Relisons le 1° récit de la Création dans Genèse 1,1 à 2,2 Le septième jour, Dieu achève son oeuvre de création (2,2), met une limite à sa propre puissance créatrice et se repose. Cela donne à réfléchir ! Dieu se montre ainsi « plus fort que sa force, ce qui est la définition de la douceur de Dieu ». La création culmine donc dans une image de douceur.

Cette image de douceur est déjà présente durant les 6 premiers jours, puisque c’est par sa parole que Dieu exerce sa maîtrise sur le créé. (le contraste est saisissant entre cette forme de maîtrise et la puissance violente déployée dans le combat par les divinités créatrices dans les religions du Proche-Orient ancien).

En mettant un terme à son intervention créatrice, Dieu ouvre pour l’homme et la femme « un espace de liberté » (d’autonomie) où agir en responsabilité, où être créateurs à leur tour en exerçant une réelle maîtrise, lui qui précédemment leur a confié la mission de dominer la terre en maîtrisant les animaux (1,29).

 

n°78/22 août 10                  En conclusion des 3 premières fiches, on peut ajouter ceci :

La 1° fiche est une réflexion sur « La caractéristique du monde moderne » : l’autonomie. Et la 2° fiche sur la Position de l’Eglise.   La 3° montre bien que Dieu lui-même veut cette « autonomie » pour les hommes (il n’y voit pas une concurrence)

Il est bon en effet de le rappeler, car la recherche d’autonomie est une clé qui nous ouvre à la compréhension de bien des choses.

Dans l’histoire de notre monde, il a fallu du temps pour arriver à cette Autonomie. Rappelez-vous comment le siècle des Lumières, les différentes découvertes de la science ont permis des avancées techniques. Et comment, après ces sciences positives, l’avènement des sciences humaines, comme la psychologie, la sociologie, l’anthropologie etc.. ont influencé les mentalités. On découvrait les lois de fonctionnement de réalités terrestres et humaines, sans faire appel à la religion. Alors que jusqu’ici, on cherchait exagérément l’explication de tout, par la religion. Il y a eu des conflits avec l’Eglise : l’affaire Galilée, par exemple.  Par la suite l’Eglise reconnaîtra ses erreurs de position. Il en est ressorti aussi des exagérations où des scientifiques sont aussi sortis de leur domaine, pour affirmer que la religion était une invention humaine due à l’ignorance. Maintenant les choses se sont apaisées et c’est clair. L’Eglise a reconnu et affirmé qu’on pouvait et devait comprendre que les réalités terrestres ont une certaine « autonomie ». C’est un progrès, à n’en pas douter.

1) Il s’agit maintenant de vérifier si nous ne mettons pas encore sous le mot « Dieu » de nombreuses réalités pour lesquelles nous n’avons pas encore d’explications ; par exemple distinguons bien le domaine de la Foi du psychologique.  La science ne nous aide-t-elle pas à une véritable « purification » ?

Que notre Foi fasse une place à l’autonomie des réalités, avec le souci de « rejeter les fausses images de Dieu et de la Foi (les idoles ») !

2) Et, positivement, travaillons à développer nos talents, à devenir plus compétents, dans les diverses réalités terrestres où nous sommes engagés !

Oui, nous pouvons tirer partie d’une plus grande attention à cette caractéristique de notre monde moderne qu’est LA RECHERCHE D’AUTONOMIE !

 

N° 79/29 août 10 :                                     AUTONOMIE  ET  PRIERE

 

Notre croissance humaine et le fait de vivre dans le monde moderne nous incitent à rechercher notre autonomie, à reconnaître nos capacités, et alors notre prière est appelée à évoluer !

Nous constatons des changements : lorsqu’une difficulté se présentait dans notre vie, autrefois, comme nous étions habités par des sentiments « religieux », nous avions recours à la prière pour trouver en Dieu une solution. Mais maintenant, nous essayons de résoudre par nous-mêmes nos difficultés, au lieu de nous adresser à Dieu. La prière nous semble inutile !

Ainsi la découverte de nos capacités risque de nous  éloigner de Dieu. Certains en auront mauvaise conscience, se sentiront coupables d’oublier Dieu.

Pourtant, dans notre recours fréquent à Dieu que nous appelions « confiance en Dieu » se cachait peut-être une ambiguïté. On peut douter de la qualité d’un type de confiance en Dieu construite sur le manque de confiance en soi. Et ce n’est pas Dieu, mais une certaine image de Dieu que nous abandonnons, une image qui a besoin d’être « purifiée ».

Dieu ne peut que se réjouir de nous voir découvrir les capacités qu’il nous a données et nous en servir. Le visage de Dieu qui ressort de la Bible est celle de quelqu’un qui ne désire rien d’autre que de nous voir grandir. Il nous fait confiance.

Alors notre prière ne doit pas disparaître, mais se transformer.

Cette reconnaissance de nos capacités, des dons que Dieu nous a faits, entraînant en nous une plus grande assurance, consistance n’est-ce pas source de joie et de remerciement ?

 Nous sommes plus que jamais appelés à développer l’offrande de nous-mêmes et de nos activités, à rendre grâce, sans cesse, au Seigneur de nous accompagner. Gardant un grand souci de cette communication avec le Seigneur, soyons généreux pour l’entretenir !

En définitive, le chemin vers l’autonomie n’est-il pas une chance pour notre croissance, y compris dans la qualité de notre relation avec Dieu ?

 

N° 80/ 5 sept.10                                         D  E  R  I  V  E S   dans  LA  MODERNITE

 

Rappelons ceci : Par autonomie des réalités terrestres, on veut dire que les choses créées et les sociétés elles-mêmes ont leur consistance, leurs lois internes et leurs valeurs propres, leurs méthodes d’étude propres. L’autonomie des personnes caractérise une relation qui n’est pas faite de dépendance causale mais d’interdépendance réciproque entre partenaires.

 

a) Mais on constate la domination des valeurs liées à l’activité scientifique et technique qui, à la recherche d’une autonomie « absolue », se ferment sur elles ou empiètent sur les autres.

Il y a survalorisation de l’attitude de maîtrise de l’autre dans toutes les relations, à l’imitation de la maîtrise de la nature. Or l’attitude de maîtrise ne peut être le dernier mot de notre rapport à la nature.

        Cette hypervalorisation  provoque bien des dégâts dans le domaine de l’environnement (rapport au monde), entraîne de multiples formes de domination dans le domaine des relations individuelles et collectives (rapport au monde social) et engendre un très grave appauvrissement des échanges interhumains (rapport expressif à l’autre)  

On peut ajouter que la recherche de l’autonomie ne peut être un absolu, sinon que ferait-ton des enfants et des vieillards, des personnes handicapées qui vivent une grande dépendance et méritent le respect de leur dignité ?

 

b) Cette dérive est tellement forte, en Occident, qu’elle s’est prolongée en théologie. Ainsi on interprète la Genèse, en ce qui concerne l’homme à l’image de Dieu presqu’exclusivement dans cette perspective : l’homme est image de Dieu parce qu’il peut maîtriser l’univers comme le Dieu créateur, dit-on. Dans la foulée, l’activité créatrice de Dieu est d’abord perçue comme une activité de maîtrise et Dieu apparaît comme maître ! Cette interprétation est contestée par André Wenin dans « L’homme biblique ».

Or d’après le texte de la Genèse, la vocation humaine est plutôt celle-ci : dans l’espace d’autonomie que Dieu lui ouvre en se retirant, assumer sa responsabilité face au créé et être lui-même créateur d’un monde « vraiment humain » par « la douce puissance de sa parole », et limitant sa puissance sur les choses à la manière de Dieu. C’est ainsi que l’être humain devient ce qu’il est, l’image de Dieu.

En posant une limite à la toute-puissance (et à la violence) du désir, la loi ouvre l’individu à la reconnaissance de l’autre, et aussi de la nature , et donc à la relation qui fait vivre.

Donc le respect de l’autre est la condition de ma propre vie.  Dans cette ligne, des lois sociales tentent de promouvoir la justice et la solidarité avec les pauvres. (Ex 20, 13; Lev 19, 18.34)  Dans la même ligne, certaines lois cherchent à protéger la terre et les animaux (Ex 20, 10; 23, 12 et Dt 5,14.   Ex 23, 4; Dt 22, 1-4    Dt 25,4  Ex 23, 11; Lv 25, 7   Dt 22, 6-7    Lv.25, 2-6; Lv 25, 8-43

 

N°81/12 septembre 10 :                                  AUTONOMIE ET INTERDIT (limite)

                                                            (d’après André Wenin « L’homme biblique ») 

 

Si Dieu est soucieux de notre Autonomie, comment comprendre la « limite » qu’il lui donne (quel sens a l’« interdit ») ?

Dans la Bible, relisons le second récit de la création et celui de la chute (Gn 2,4b à 3,24).

Nous constatons que le serpent (image de Satan) présente la loi à Eve uniquement comme une interdiction « frustrante » (non comme une réalité structurante) (3,1). Mais si, au lieu de se laisser faire par Satan et de se braquer sur la limite que fixe la loi (2,17), nous considérons tous les dons que le Seigneur Dieu fait à l’homme pour son bonheur (2,16 « de tout arbre du jardin tu mangeras »), alors nous sommes amenés à lire autrement l’ordre divin, cette « parole qui fait de l’ordre » Nous n’acceptons pas l’interprétation du Satan, qui dit Dieu JALOUX de sa supériorité et voulant maintenir les hommes en infériorité. C’est pour une raison beaucoup plus profonde que psychologique, une raison fondamentale, vitale qu’existe cet interdit, cette limite.

Alors que tout est donné (2,16), l’interdit marque une limite (2,17) et définit de la sorte un espace pour l’autre, ce qui est indispensable à la vie. L’abolition de cette limite procéderait d’un vouloir jaloux et totalisant (symbolisé par le « prendre » et le « manger » (3,6). C’est seulement quand il n’est pas approprié jalousement qu’un don devient chance de relation, d’échange :

1) relation avec d’autres dans le partage        et 2) relation avec Dieu dans la re-connaissance.

En posant une limite à la toute-puissance du désir, la loi ouvre l’individu à la reconnaissance de l’autre et donc à la relation qui fait vivre.

C’est justement la relation qui est vitale, dans la Bible comme dans la vie.

Dans un amour authentique, les partenaires n’ont pas peur de montrer leurs limites, de se faire vulnérables face à l’autre. Mais si l’un refuse ses limites et veut être tout, il casse la relation. Bref, dans ce récit, la limite peut être autre chose qu’une frustration : elle est la possibilité de reconnaître et d’accueillir avec joie la différence de l’autre et sa propre limite....En voulant être tout, l’être humain ouvre la porte à la violence qui érode l’harmonie.

Donc Dieu nous a donné une autonomie bien réelle, mais pas absolue ; elle est située par rapport à une vie « relationnelle » !

 

  N°82/19 septembre 10 :        AUTONOMIE et LIMITES   EN VUE D’UNE   CO M M U N I O N

                                                                                                      (d’après André Wenin « L’homme biblique »)

 

Chercher l’autonomie dans l’immédiat, soit ! Mais est-ce suffisant ?  Liberté pour quoi  faire ?

C’est peut-être l’interrogation la plus lourde que suscite la situation contemporaine  et liée à de nouvelles valeurs.

La Bible, dans la Genèse, nous disent que le don (de l’autonomie) et la loi (sa limitation) viennent de Dieu. Or ils cachent Dieu tout autant qu’ils le révèlent. Le don montre Dieu comme volonté de vie, de bonheur; la loi le montre comme volonté de mort, de malheur. Mais l’un et l’autre cachent que Dieu est essentiellement désir de rencontre, de face-à-face, d’alliance.

DES LORS, IL APPARAIT QUE DON ET LOI SONT RADICALEMENT ORDONNES A UN TROISIEME TERME, LA COMMUNION.

Le don est vu alors comme l’invitation discrète du Seigneur à le rencontrer,

et la loi exprime que Dieu est inévitablement « autre » que nous et  cela signe, pour nous, l’échec de tout rêve de fusion.

La fonction de la loi c’est de contester une certaine manière de posséder le don (toute centrée sur nous-mêmes), et de laisser ainsi la place pour un possible au-delà du don qui est la reconnaissance de celui qui donne. (comme le refusèrent Adam et Eve, mais comme le firent Abraham et Jésus) 

Nous disions plus haut que le don risque de cacher Dieu. Comment ? Dans la mesure où il vient combler un désir exacerbé par l’attente, le don non seulement risque de donner lieu à une possession fusionnelle oublieuse du don et porteuse de mort, il peut aussi dessiner l’image d’un Dieu pure projection du désir, un Dieu modelé par le manque de l’homme, un Dieu sans consistance propre, simple image de l’homme. Par la voie du désir seul, on ne rencontre que soi et on s’absente de toute relation. D’où la fonction vitale de la loi.

 

N°83 /26 septembre 10 :          JESUS CHRIST et  L’AUTONOMIE OUVERTE A LA RELATION

                                                                             (d’après André Wenin « L’homme biblique ») 

 

La vérité de Dieu se manifeste en Jésus-Christ qui, dans la condition de Dieu, ne tint pas comme une proie à saisir l’être à égalité avec Dieu (Dieu ne considère pas l’être-Dieu comme supériorité à retenir !) Mais il s’est vidé de lui-même (donnant et se donnant) en prenant la condition de serviteur (Ph 2, 6-7a) Telle est l’authentique seigneurie, pour Dieu, celle qui fait honneur à la gloire du Père (Ph 2, 11). Jean ajoutera que cette manifestation est en vue de la communion (1 Jn 1, 1-3) : le Seigneur et Maître qui lave les pieds des disciples pour qu’ils « aient part avec lui » (Jn 13, 8) révèle de la sorte le vrai nom de Dieu, afin que puisse se réaliser la communion dans l’amour (Jn 17, 6.21-26), accomplissement de la création.

Il a accepté que sa propre « autonomie » soit limitée par sa condition humaine, pour s’approcher des hommes et les sauver ! Il s’agit donc d’une autonomie ouverte à la relation.

D’autre part, la relation de Jésus au Père est une relation d’amour, dans le respect de l’autonomie des 3 personnes de la Trinité ! Jésus a fait preuve d’une Liberté réelle !

Voilà un Dieu qui ne ressemble guère à ce créateur ombrageux qui châtie les hommes s’ils veulent prendre sa place et exige le sacrifice du meilleur d’entre eux pour qu’ils ne restent pas dans la malédiction.

Dieu est amour « dès le début » c.a.d. radicalement. Tellement amour qu’il « laisse la place » et se fait discret, indiquant le chemin sur lequel il se cache, avec l’espoir secret qu’un homme lui fera le bonheur de le reconnaître (dans la réciprocité et l’alliance). Jésus est ce bonheur de Dieu, bonheur de l’homme tout à la fois. Car il y a si peu de concurrence entre l’homme et Dieu qu’en Jésus, ils communient. Le mensonge du serpent est, en lui, démasqué de manière radicale et décisive.

 

N°83/26 septembre 10 :                           L A   P O S T - M O D E R N I T E

 

Devant les dérives de la modernité, il y a des réactions, mais souvent déformées à leur tour. On passe d’une extrémité à l’autre !   (aussi bien dans la société que dans l’Eglise) Par exemple, précédemment, on insistait sur le « rationnel », l’intelligence, maintenant on insiste, exagérément,  sur l’affectif, sur le corporel  et on se méfie de la raison ! Et ce qui  intéresse surtout  c’est l’épanouissement de toute la personne, sans vrai souci du bien commun.

Mais déjà, nous pouvons dire qu’une autre période est commencée qu’on appelle habituellement « la Post-modernité », mot venue de l’art et l’architecture, en 1979.  On a vu les limites de la recherche de liberté (d’autonomie), on s’intéresse maintenant à la relation avec les autres, que ce soit dans le domaine du savoir et de l’agir, que ce soit dans le domaine du vivre ensemble.

Les crises financière, économique puis sociale ont été provocatrices à ce sujet.

Le morcellement excessif du savoir,[i] l’engouement pour les spécialistes, la fermeture des sciences sur elles-mêmes apparaissent maintenant comme des obstacles à renverser pour avancer.

Il existe un commencement de collaboration entre les différentes sciences. La caractéristique de la Modernité est la Recherche de liberté, d’Autonomie, maintenant, en cette période de Post-Modernité, on pense aussi à collaborer, à articuler les différents points de vue (économiques, sociaux, écologiques, moraux etc..).

Le pape Benoît 16, dans son encyclique « Charité dans la Vérité », au n°30 et 31 parle aussi d’approches interdisciplinaires des réalités humaines.  « Compte tenu de la complexité des problèmes, il est évident que les différentes disciplines scientifiques doivent collaborer dans une interdisciplinarité ordonnée. » … « Le morcellement excessif du savoir,[ii] la fermeture des sciences humaines à la métaphysique, les difficultés du dialogue entre les sciences et la théologie portent préjudice non seulement au développement du savoir, mais aussi au développement des peuples …L’élargissement de notre conception et de notre usage de la raison est indispensable » …

En finale, pour réfléchir à notre monde d’aujourd’hui, retenons le nom de Jean-Claude Guillebaud, un auteur préoccupé par la marche actuelle de notre monde et un converti.

 


GUILLEBAUD

1995 : La trahison des Lumières (1)

1998 : La Tyrannie du plaisir (2)

1999 La refondation du monde (3)

2001 Le principe d’humanité (4)

2003 Le goût de l’avenir (5)

2005 La force de conviction (6)

2007 Comment je suis redevenu chrétien (7)

2008 Le commencement d’un monde. (8)

2009 La confusion des valeurs (9)

 

 

 

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16 septembre 2011 5 16 /09 /septembre /2011 18:35

Carême 2011 :                                 M I E U X   V I V R E   L E    P R E S E N T

1°   s e m a i n e : IMPORTANCE  DE  NOUS  SITUER  DANS  LE  TEMPS  PRESENT

n°99sem24janv.11                                                               Préparation

Il existe une tentation, celle de vivre dans le passé et non dans le présent :

Soit parce que nous avons eu une activité épanouissante, dont nous avons la nostalgie (et que nous embellissons souvent) et que notre activité actuelle ne nous satisfait pas, soit parce que nous avons connu des deuils qui nous marquent encore, soit les conditions rudes du présent, comparées à celles que nous avons connues, nous font regretter ce « bon temps »    Cependant vivre trop dans le passé peut nous rendre inaptes à l’attention requise pour le présent, inaptes à comprendre les jeunes et notre monde actuel, nous rend asociaux, nous perdons la joie de vivre.

Il existe aussi une autre tentation, celle de l’appréhension vis-à-vis de l’avenir (ou plus rarement de rêve) : peur de la maladie, de la vieillesse, de l’échec ou pour les plus jeunes, peur de ne pas trouver de travail, peur de la dureté de la vie. Cela diminue notre liberté, notre confiance en la vie, notre courage, notre joie.

Dans l’Evangile et les Actes des apôtres, nous trouvons quelque chose de semblable chez les apôtres.

Ce fut la tentation de vivre dans un avenir imaginaire : ne rêvaient-il pas de voir Jésus entreprendre la libération politique de leur peuple Actes1, 6 (Ascension)     « Seigneur, est-ce en ce temps-ci que tu vas restaurer la royauté en Israël ? » // Luc 24, 21 (libération d’Israël) « Nous espérions, nous que c’était lui qui délivrerait Israël ! »

A l’Ascension, tentation d’entretenir la nostalgie du passé avec Jésus, tel qu’ils l’avaient connu sur les chemins de Palestine.      Actes 1, 11 : 2 anges dirent aux apôtres : « Hommes de Galilée, pourquoi restez-vous ainsi à regarder le ciel ? Celui qui vous a été enlevé, ce même Jésus, viendra comme cela, de la même manière dont vous l’avez vu partir vers le ciel. »

Qu’est-ce qui a aidé les apôtres à triompher de ces 2 tentations ? et qui peut nous inspirer  Si l’Eglise est née, c’est que Pierre et ses compagnons, au lieu de chercher à rejoindre leur Maître dans leurs souvenirs, se sont sentis soudain, sous l’impulsion de l’Esprit Saint, tout entiers livrés aux tâches de l’instant présent. Actes 2, 14 (au jour de la Pentecôte) Pierre alors, debout avec les Onze, éleva la voix et adressa aux gens ces mots : « Hommes de Judée et vous tous qui résidez à Jérusalem, apprenez ceci, prêtez l’oreille à mes paroles ... »    Ce n’est plus un trésor personnel, mais un message destiné à tous les hommes. Dès qu’elle prend conscience de sa mission, l’Eglise trouve l’attitude exacte en face de son Seigneur.

Et alors l’Eglise, sous l’influence de l’Esprit, a eu une manière nouvelle « constructive » de se référer au passé ou à la promesse d’avenir, non pas pour une évasion, mais pour un enrichissement du présent !     comme l’indique l’Evangile :     Jn 14, 26 : Jésus dit aux apôtres : « Mais le Paraclet, l’Esprit Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera tout et vous rappellera tout ce que je vous ai dit.///  et encore : Jn 16, 8-11(13) : Jésus dit à ses apôtres : « Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira vers la vérité tout entière; car il ne parlera pas de lui-même, mais tout ce qu’il entendra il le dira, et il vous annoncera les choses à venir. »

 

D é r o u l e m e n t

1° Semaine de Carême 2011

IMPORTANCE DE VIVRE LE PRESENT

 (entre passé et avenir).

1) Nous avons échangé sur notre expérience, sur les difficultés parfois, pour attacher de l’importance au présent  (contre la nostalgie et l’évasion).

Il est vrai que les deuils, le regret de certaines activités passées, où nous nous étions épanouis, demandent un effort pour s’en sortir. Ajoutons qu’un présent dur à vivre n’encourage pas à nous y investir.

Ce n’est donc pas évident de toujours attacher de l’importance au présent, parfois il faut lutter pour ne pas « se faire de la bile », pour « ne pas ressasser le passé », pour « bien profiter du moment qui passe ». Bien sûr, il ne s’agit pas de rejeter le passé, d’autant plus qu’il nous a donné des points de repères. Il ne s’agit pas non plus de perdre la mémoire. Ce n’est pas de cela qu’il s’agit, mais plutôt de veiller à ne pas nous y enfermer au point de ne pas bien vivre le présent. De même il ne s’agit pas de rejeter tout projet, toute prévision, mais d’éviter l’évasion du présent, par excès. Tout est question de mesure, de discernement.

 

2) Nous avons cherché ensemble  qu’est-ce qui nous aide à vivre au présent

C’est la famille, les activités, engagements, l’ouverture aux autres. Ce peut être la vie paroissiale, comme les échanges entre nous et prière, la lecture de l’Evangile. Ou encore l’écoute des informations, la télé, la musique, la nature en aident d’autres.

Quelqu’un a témoigné aussi que le fait de bien organiser son temps l’aidait.

 

3) Nous avons aussi prêté attention à ce qui a aidé les apôtres à « vivre le présent » ? Quelle inspiration cela peut-il nous donner pour notre vie ?

Ce fut la prise de conscience d’avoir une mission à accomplir ! Et nous ?

Ce fut le fait de leur Foi en Jésus, en sa présence (invisible mais réelle) à leurs côtés, leur humilité pour demander l’Esprit Saint.

 « Cela nous invite aussi à fleurir notre cœur pour accueillir l’Esprit Saint dans la prière. » « L’Esprit Saint a transformé les Apôtres et leur a permis d’aller plus loin, on n’y pense pas assez ! »

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  2° s e m a i n e   d e   C a r ê me   2011

 

« être présent » à soi-même. S’aimer soi-même.

n°100sem31janv.11                                             Préparation

Sur la fiche précédente, nous avons vu qu’il est important de vivre le temps présent,

mais Il est aussi important d’être présent à la vie : à soi-même, aux autres, à Dieu.  

« Etre présent à soi-même »

Au cours de notre éducation, parler d’amour de soi paraissait inconvenant !

On confondait trop souvent cette expression avec l’égoïsme, où l’amour des autres faisait défaut. On luttait contre une place disproportionnée donnée à son corps. Et on encourageait l’oubli de soi au nom de l’amour des autres mal compris. Il y a eu, dans le passé, une confusion entre ce qui relève de la psychologie et ce qui relève de la morale.

Pourtant l’amour de soi n’est pas mauvais, puisque Jésus lui-même le suppose, s’appuie dessus, pour nous inviter à aimer notre prochain : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Matthieu 22, 39

Et il est difficile de croire que Dieu nous aime, si nous ne nous aimons pas.

Le mépris de soi, le mépris de notre corps ne mène à rien de bon. Il peut arriver que certaines personnes instrumentalisent l’engagement au service des autres pour se fuir elles-mêmes. Elles veulent aider les autres, mais ne se connaissent pas elles-mêmes. Cela sonne faux ! La confiance en soi est à la base de toute croissance. La confiance en soi, la présence à soi, donne consistance à notre personne et permet une véritable présence aux autres !

Nous pouvons aider quelqu’un à avoir confiance en lui. Comment ? En lui faisant confiance, en l’aidant à découvrir ses capacités, en l’encourageant !

Comment développer cette présence à soi-même ?

1) Il s’agit d’abord d’être conscient de l’importance de notre bien-être  physique et mental.

2) Par la découverte, la conscience de nos capacités  (voir la création de l’être humain dans la Genèse ; et ce que dit St Paul sur les dons que nous avons reçus, dans 1 Cor.12,1ss.)

Nous aimer nous-mêmes, comme nous sommes, c’est aimer l’œuvre de Dieu en nous !

 

D é r o u l e m e nt

PRESENCE A SOI, S’AIMER SOI-MÊME

 

1) Nous avons examiné ce qui dans l’éducation reçue, nous a aidés ou, au contraire, a pu nous entraver dans la découverte de nos talents et dans notre confiance en nous ?

La réflexion et les échanges qui ont suivi ont mis en lumière l’importance de l’éducation reçue d’abord dans sa propre famille, de la qualité des relations entretenues avec les parents et aussi la parenté au sens large : grands parents, oncles et tantes … Cette éducation repose pour tous sur des règles de vie, de comportement à respecter.

Les marques de confiance des parents et, en premier lieu, de la maman, la chance d’avoir un papa très ouvert, sont déterminants dans le fait qu’on ait ou non soi-même confiance en soi.

Pour certains, une éducation familiale rigoureuse les a incités à vouloir « être dans les meilleurs », à « ne pas baisser les bras » ; le fait de faire partie d’une famille pieuse, très croyante aide aussi à garder son enthousiasme.

Mais pour d’autres, des règles d’obéissance trop strictes, des principes trop rigides, le manque de communication, la soumission, le fait de « ne pas avoir droit à la parole », la dévalorisation de ce qui n’est pas conforme aux idées des parents, ont poussé à la timidité, au repli sur soi, à une forme d’étouffement, à la solitude …

Le décès d’un parent proche provoque aussi une profonde cassure.

L’éducation reçue à l’école a eu généralement les mêmes résultats, permettant à beaucoup de s’ouvrir, de prendre de l’assurance, même de se reconstruire ; mais là aussi cela dépend du type d’enseignement reçu, des qualités humaines des enseignants, des relations avec les camarades de classe.

Pour certains, l’adhésion à des mouvements de jeunes : scoutisme, équipe sportive … leur a permis de prendre de nouvelles responsabilités qui ont raffermi leur confiance en eux-mêmes.

D’autres enfin n’ont pris un peu plus d’assurance qu’au moment du mariage et en assumant l’éducation de leurs propres enfants.

 

2) Puis nous avons dégagé les distinctions utiles :

entre amour de soi et égoïsme, entre amour de soi et enfermement sur soi, entre amour de soi et orgueil, entre manque de confiance en soi  et humilité !

 

3) Nous avons aussi échangé à propos des gens qui manquent de confiance en eux-mêmes.

D’où cela vient-il ?   Pour beaucoup d’adultes c’est une conséquence de l’éducation reçue :

certaines cultures, traditions font que des femmes se sentent « diminuées » ; d’autres sont complexés pour ne pas avoir fait des études.

Actuellement des parents sont « dépassés » par leurs enfants ou sont découragés à cause de leurs difficultés professionnelles ou du chômage.

Comment les aider ?

En allant vers eux ; par l’écoute : s’intéresser à leurs problèmes, les accueillir comme ils sont, sans les juger ; leur montrer ce qu’il y a de positif en eux.

Si on le peut, en les orientant vers des groupes, des activités qui les sortiront de leur solitude ; en les dirigeant vers des organismes compétents et en accompagnant leurs démarches : constitution de dossiers etc …

 

4) Le Seigneur a dit : « n’aie pas peur, courage, je suis avec toi » (à Moïse, à Marie, aux Apôtres). Si nous prenons bien conscience de notre mission, nous aussi nous pouvons nous appuyer sur cette parole. La prière soutenue, savoir que le Seigneur passe devant nous pour nous guider nous permet de prendre de l’assurance, d’aller de l’avant, comme les apôtres, quand ils ont reçu l’Esprit Saint.

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3° s e m a i n e    d e   C a r ê m e  2011

Etre présent aux autres, les aimer

n°102sem14février.11                                              Préparation Carême 2011 :  

En nous donnant le commandement : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu et ton prochain comme toi-même », Jésus montre les liens entre l’amour de soi, l’amour des autres et l’amour de Dieu, chemin d’unification de toute la personne.

Comment développer nos capacités de présence aux autres, d’amour ?  De 2 manières.

Þ  D’abord, dans l’expérience du vivre ensemble, nous avons appris à nous adapter, à tenir compte des autres à leur laisser de la place.

Nous continuons à épanouir notre corps, à exercer nos capacités. Mais nous nous ajustons à l’autre, en modifiant notre propre manière d’agir. Nous nous changeons et nous apprenons même à collaborer. C’est notre adaptabilité qui nous permet de nous extraire de notre action, pour revoir notre façon de procéder.

 Par exemple, devant une personne qui déverse sa colère sur moi, je pourrai, en m’adaptant, décider de rester calme moi-même et parlementer avec elle ou attendre après la tempête le moment propice pour la recontacter ou encore m’imposer fermement. //

Les paroles de Jésus peuvent nous servir de guide : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » Mat. 22,39 et Luc 6,12 : « Tout ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux. »

Þ  A l’adolescence a commencé à s’éveiller une autre capacité. Nous avons appris à découvrir l’autre, en tant que « personne unique », comme chacun de nous s’est découvert « personne  unique ». Nous pouvons ainsi percevoir l’autre au-delà de son rôle ou de sa fonction, et croire en son épanouissement à partir de ses propres forces. Nous pouvons donc avoir la capacité d’extraire l’autre personne de son comportement, pour la percevoir dans ce qu’elle est vraiment et non seulement dans ce qu’elle fait ; cela ouvre à la capacité de relation réciproque, respectueuse.

Exemple : Je peux constater l’exaspération d’une personne même si elle cherche à camoufler ses sentiments. Elle laisse échapper des gestes brusques, coléreux, distraits ; Dépassant ces signes, j’en arrive à saisir une angoisse profonde. Elle se sent seule et coupable. Je la vois alors comme une personne souffrante et non en colère. Je traverse le comportement qu’elle a pour m’ouvrir à l’état dans lequel elle est.

Nous avons appris à être présents à l’entourage et aux autres et à nous engager envers eux en demeurant présent à nous-mêmes.            Il nous reste à exercer ces capacités !

 

D é r o u l e m e n t

ETRE PRESENT AUX AUTRES, LES AIMER  

 

1)      Qu’est-ce qui nous a ouverts aux autres, étant jeunes et par la suite ?

Plusieurs ont parlé de leur famille ouverte, hospitalière. Le fait d’avoir eu frères et sœurs, d’aînés aidant les plus petits a été bénéfique pour l’ouverture aux autres. La maternelle, l’école, les mouvements ont contribué à l’ouverture. Certains enfants uniques ont ressentis le besoin de s’ouvrir aux autres par d’autres moyens et ont été encouragés par leurs parents. D’autres ont parlé du travail qui pour eux a favorisé l’ouverture aux autres.

La maladie, le fait de côtoyer un enfant handicapé, ou difficile, tout cela a contribué à la maturité, à l’ouverture, à la patience.

Le fait d’être parents ou éducateurs a fait progresser dans un amour désintéressé.

 

2)      « Aimer », cela s’exprime de différentes manières suivant les situations et quelquefois suivant les tempéraments, donnez des exemples dans telle ou telle circonstance ?

Aimer c’est quelquefois écouter, ou avoir de la compassion en visitant des malades ou leur donnant un coup de fil.  ou encore le fait de s’occuper de parents âgés ou malades, un engagement social sur le quartier, un engagement dans la Paroisse,

Cela peut être « prier », se préparer intérieurement avant de visiter un malade, ou encore prier Dieu de m’aider à pardonner à quelqu’un qui m’a blessé, aimer c’est aussi savoir reconnaître ses torts, être toujours disponible pour un service.

L’amour peut s’exprimer par des délicatesses comme caresser la main ou le visage d’une dame qui a la maladie d’Eizeimer, saluer un SDF avec respect. On peut communiquer autrement que par la parole : par le regard, le sourire.

C’est un état d’esprit : avoir le désir, la bienveillance pour rencontrer, connaître les autres, chercher à comprendre l’autre.

Laissons-nous toucher personnellement par telle ou telle parole ou acte de l’Evangile pouvant nous stimuler à aimer davantage les autres !

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16 septembre 2011 5 16 /09 /septembre /2011 18:31

4° s e m a i n e   d e    C a r ê m e   2011

 

ETRE PRESENTS A NOTRE SOCIETE D’AUJOURD’HUI

n°103.21février11                                                                                 P r é p a r a t i on   

Dans notre monde, nous sommes à une période de confusion, ce qui provoque la peur. Sortons de la peur par un effort d’analyse, de « compréhension » de ce qui se passe, avec une collaboration entre tous les « savoir ». Nous vivons, dit Jean Claude Guillebaud, un changement profond, et il nous parle de 3 révolutions qui s’enchevêtrent (la mondialisation économique, la révolution numérique avec l’électronique, la révolution génétique). Cette mutation est tellement profonde qu’elle touche les bases mêmes de notre culture occidentale.

Alors il s’agit pour nous, en un premier temps, 1) dans notre société d’aujourd’hui, de retrouver « une consistance », en reprécisant notre vision du monde, nos valeurs de base et leur densité, auxquelles nous tenons et qui donne solidité et sens à notre vie. Elles marquent toujours notre société, mais de manière très affaiblie.

(ensuite, 2) nous verrons comment ces valeurs sont attaquées aujourd’hui. Puis 3) comment passer à l’action avec conviction)                                                                       

Mais d’abord, d’où venons-nous ?

Il faut remonter au Prophétisme Juif et à sa conception du temps, puis il y a eu le Christianisme, la Grèce, l’hellénisme et St Paul et enfin la laïcisation du message judéo-chrétien, recueilli par les philosophes des Lumières.     La valeur fondatrice par excellence c’est le renversement de perspective opéré par le Christianisme pour supprimer la violence.

Les cultures et religions anciennes, pour régler le problème de « la violence » dans leurs sociétés, avaient le « sacrifice ». Le récit du sacrifice exprime toujours le point de vue des sacrificateurs qui sont unanimes. Ils affirment que la victime ou les victimes sacrifiées sont effectivement coupables (même inconsciemment) et le but est de rétablir l’ordre, la paix. Jésus, innocent crucifié, ressuscité par le Père, démontre la fausseté de cette voie.  Et Jésus demande à ses disciples que la justice pour le bien commun remplace la vengeance personnelle. Cette perspective est à la base non seulement de la Foi des chrétiens mais de la culture occidentale.

Tout le reste en dépend, c.a.d. les autres valeurs : 1) L’espérance 2) L’égalité 3) La raison 4) Le projet universaliste

5) L’autonomie du moi, en tenant compte du « nous ».        Tout cela a été conquis par une lutte contre la Barbarie.

 

D é r o u l e m e n t

SOYONS PRESENTS A NOTRE SOCIETE D’AUJOURD’HUI,

  

1)      Nous avons cherché quels moyens nous permettent d’être ouverts à la société d’aujourd’hui ?         

Ce sont les informations données par la radio, la télévision, les journaux, les nouvelles entendues au quartier. Et nous avons compris ensemble qu’il faut faire effort pour se tenir au courant de ce qui se passe dans la ville !

 

2)      Nous avons aussi échangé sur la manière qu’avait chacun de participer à la vie collective, comment nous faisions partie de groupes, et ce que  cela nous apporte.

·        L’appartenance à l’hospitalité Sainte Marthe accompagnant des malades à Lourdes et la fréquentation des malades, par les visites, est très enrichissante, incite à l’humilité, donne de la joie. Les malades nous apportent autant qu’on leur apporte.

·        L’appartenance à un groupe d’accompagnement de deuil est enrichissant : en effet dans une situation de deuil, on peut y vivre des moments intenses, car les gens sont vrais, réfléchis et manifestent souvent une grande affection pour la personne décédée.

·        L’appartenance à un groupe de quartier permet de nous connaître mieux.

·        Les réunions de Carême nous ont permis de nous ouvrir, de surmonter des faiblesses comme la timidité.

·        Donner des cours de soutien scolaire : cette activité  a eu sa récompense, car en voyant les jeunes intéressés, nous nous  découvrons  utiles.

·        des groupes de marche, de randonnées  où des amitiés se nouent.

·        les loisirs à la Mareschale ou au Centre de loisirs chez Claudette, syndicat, associations, participation au Secours Catholique ou à la Croix Rouge, équipes de quartier, équipe d’accueil à la Paroisse, conseil économique, E.A.P. etc …

Toute cette participation à la vie collective apporte réconfort, amitié, soutien. Elle nous fait grandir en nous ouvrant, nous amenant à nous surpasser, par l’écoute des autres et l’échange avec les autres.

 

3) Jean-Claude Guillebaud écrit, sur notre société actuelle et les courants qui l’animent. Ainsi il explique que les bases culturelles de notre monde occidental reposent sur les valeurs de liberté, égalité, fraternité, justice, raison, espérance. Elles sont formulées et sécularisées  au siècle des Lumières, mais remontent au Christianisme lui-même. Il invite   

1) à les cultiver            

2) et à les défendre contre 2 dangers :

Ø       a) ce qu’on appelle « le scientisme », c’est-à-dire, non pas la science, mais la déformation de certains qui consiste à vouloir faire tout ce qui est réalisable sans voir si c’est souhaitable moralement, manipulant la vie comme une chose. (ne nous laissons pas influencer par tout ce que nous entendons à la télé, faisons le tri)

Ø       b) « le néolibéralisme » c’est-à-dire la déformation à propos des finances et de l’économie, voulant la liberté totale, sans souci moral, sans contrôle par le politique. Cela a provoqué la crise que l’on sait. (là encore ne laissons pas la télé penser à notre place)

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                Nous avons vu que cela était éclairant pour nous et nous aide à savoir ce qu’il faut faire.

·        Il est vrai que le rappel des valeurs qui fondent notre culture, notre monde occidental est important : liberté, égalité, fraternité, justice, raison, espérance, ouverture à l’universel. C’est ce que beaucoup de Français ont encore en commun avec les chrétiens ! Guillebaud a raison d’insister pour que nous les ayons présentes à l’esprit.

·        En même temps, comme lui, nous nous rendons compte qu’il faut non seulement les cultiver mais résister à l’ambiance actuelle créée à propos de problèmes de respect de la vie (à la naissance ou en fin de vie) (manipulation génétique, test prénatal orientant vers la recherche du bébé parfait) ou des problèmes de la finance (où on ne tient pas compte de la morale, du respect des personnes et d’un minimum de solidarité.)

·        Sur ces sujets et autres problèmes de société, ne laissons pas la télé penser à notre place ! Soyons fidèles à nos valeurs ! Votons pour des politiques qui prônent des valeurs proches de celles des chrétiens.

 

3)      Comment Jésus a-t-il participé à la vie sociale de son temps ?

Comment l’a-t-il contestée également ?

©      Jésus a participé à la vie sociale de son pays :

Dès son enfance, avec sa famille, et par la suite, il va au mariage à Cana, il participe aux fêtes religieuses, fréquente le Temple, les synagogues, respecte l’autorité de l’Etat, paie l’impôt.  Il se montre très accessible aux malades et à tous.

Il a pris une responsabilité dans sa société (Luc 4,16-22a) : il enseigne la religion, fonde un groupe de disciples. Et nous savons que cela ira bien au-delà, puisqu’il est le Messie, Sauveur du monde.

©      Mais Jésus s’est conduit comme un homme libre, n’ayant pas peur de contester sa société :

·         libre vis-à-vis de son environnement social (vis-à-vis de sa famille (Marc 3,21,31), libre vis-à-vis des préjugés sociaux, livre vis-à-vis des scribes et des pharisiens, libre dans le choix de ses amis, libre à l’égard d’Hérode (Luc 13,32))

·         libre dans sa manière d’enseigner et de pratiquer la Loi.(Mt 5,43 et 7,12)

·         Il a eu aussi une attitude libérante vis-à-vis des malades et des possédés,

·         libre intérieurement même face à sa propre mort,

·         d’une liberté totale par sa résurrection (limité ni dans l’espace, ni dans le temps)

Et, aujourd’hui, nous savons qu’il est la Source des valeurs de notre humanisme, base de notre société occidentale.

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5° s e m a i n e   d e    C a r ê m e   2011

n°104.28février11                                L’ AUJOURD’HUI  DE  DIEU

P r é p a r a t i o n

Les réflexions des semaines précédentes : vivre au présent, être présent à soi-même, être présent aux autres, être présents à notre société d’aujourd’hui nous ont mis sur le chemin pour accueillir l’Aujourd’hui de Dieu !

Dans l’Ancien Testament, le livre du Deutéronome, qui reprend celui de l’Exode pour l’actualiser, nous parle de l’aujourd’hui. Il nous est dit que, par le don de la Loi, Dieu nous appelle aujourd’hui, c’est d’actualité. (importance de celui qui parle, Dieu lui-même,  et du contenu de sa Parole) : Deut. 4,4.8 ; 4,39 ; 6,6 ; 26,17 ; 30,15)

Mais c’est surtout dans le Nouveau Testament et précisément en St Luc que le mot « aujourd’hui » est le plus employé. Avec Jésus, c’est la plénitude du don aujourd’hui, l’accomplissement.

St Luc parle de cet « aujourd’hui » de Dieu à la naissance de Jésus, à son Baptême, à la Proclamation à Nazareth, avec le Paralytique, avec Zachée, avec le bon larron. Et il s’ensuit la reconnaissance, la conversion immédiate attendue.

Ø       Luc 2,11 : annonce des anges aux bergers « Aujourd’hui vous est né un Sauveur, dans la ville de David »

Ø      Luc 3, 22(au Baptême de Jésus) : « C’est toi mon Fils : Moi, aujourd’hui, je t’ai engendré. »

Ø      Luc 4, 17-21 : A Nazareth, dans la synagogue, le jour du sabbat , on présenta à Jésus le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage  où il est écrit :                L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction.  Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, etc.   Alors il se mit à leur dire : « Cette parole de l’Ecriture que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit. »

Ø      Luc 5, 26 : Voyant la guérison du paralytique et le pardon de ses péchés, tous furent saisis de stupeur et ils rendaient gloire à Dieu. …ils disaient : « Aujourd’hui nous avons vu des choses extraordinaires ! »

Ø      Luc 19, 5.9,10 : Conversion de Zachée. Jésus leva les yeux et interpella Zachée : « Zachée, descends vite, aujourd’hui il faut que j’aille demeurer chez toi. » Plus loin on lit  que Jésus dit à son sujet : « Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison, … En effet le Fils  de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu.»

Ø     Luc 23, 42-43 : Le bon larron disait à Jésus sur la Croix : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne. » Et Jésus lui répondait : « Amen, je te le déclare : aujourd’hui tu seras avec moi dans le Paradis.                          

n°105.7mars11        D’autres textes orientent dans le même sens que St Luc :

St Mat 25 nous dit comment le Jugement dernier se fera d’après nos actes d’aujourd’hui ! 

Et la dernière Parole en Mat.28 c’est : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ! »

Dans le livre des Actes 1, 6,10-11: le don de l’ESPRIT pousse les apôtres à s’engager dans la mission du présent (comme la première réflexion « vivre le présent » l’a déjà expliqué)  (il les aide à ne pas vivre dans la nostalgie du passé, ni dans l’appréhension de l’avenir)

St Jean  14 nous dit que si nous « aimons », le Seigneur vient demeurer en nous et se manifester à nous par des signes de sa présence !

St Paul parle de « moment favorable » en Rm 13,11-12, texte que nous reprenons à notre Carême.

Conclusion : cette insistance sur « L’AUJOURD’HUI », dans le Nouveau Testament, est bien réelle !

 

Et il a 2 axes :

v      Sur la venue de Dieu aujourd’hui.

Ce n’est pas une mince affaire !  Alors reconnaissons la « densité », la richesse de cet aujourd’hui de Dieu. Croyons à la valeur du quotidien, habité par L’Esprit Saint. Vivons consciemment en sachant que nos petits actes sont des collaborations au grand dessein, projet de Dieu, comme d’humbles serviteurs sereins, mais sur qui le Seigneur compte. Faisons donc attention, portons intérêt aux petites choses (d’aujourd’hui), riches d’un tas de potentialités, pour bien les vivre. Cela requiert aussi, de notre part, un esprit ouvert, un cœur qui vibre en communiant au grand dessein d’amour universel de Dieu.

v      Sur la conversion à entreprendre dès aujourd’hui (pour un meilleur accueil et un meilleur engagement) :

Il faut répondre au Seigneur, aujourd’hui, sans attendre plus longtemps, avec toute notre personne, avec « intensité », dans de petits actes courageux.

 

D é r o u l e m e n t

 

1)      Sur la valeur de l’aujourd’hui :

a)     Avez-vous eu l’expérience quelquefois de trouver votre vie sans valeur, peut-être vide avec un certain désenchantement (ou avez-vous été témoins de l’expérience d’autres personnes)  Comment avez-vous essayé de vous en sortir ?

Oui cela nous arrive par moments et nous voyons bien des gens désenchantés, dépressifs : Les réponses, pour s’en sortir se répètent : prière, amis, paroisse, famille ! L’aide des autres, la détente nous redonnent de l’élan.

Avec enfants difficiles  

Après un divorce.       Le souci, puis l’aide des enfants et les amis ont aidé.

Au moment du passage à la retraite.      S’engager si l’on peut.

En situation de maladie, immobilisés.     Accepter les soins.

Quand un conjoint est atteint de la maladie d’Eizeimer ou quand il y a un handicap mental dans la famille.   Les autres membres de la famille et le docteur sont d’une grande aide, ainsi que la prière.

A la perte d’un être cher.    Soutenus parla famille,  la rencontre avec  les autres.

Dans la solitude.

Quand nous avons été obligés de partir d’Algérie pour entrer en France ou lors de déménagements. Ce sont les divers engagements qui ont aidé et la vie paroissiale.

Ou bien le matin, en se levant, on se sent fatigué (de la vie). Je me mets en présence de Dieu, lui qui me donne de l’énergie

b) Est-ce que cette réflexion de Carême vous amène du nouveau sur la richesse du présent ?

« Oui cette réflexion de Carême m’aide à être plus attentif à ce qui se passe autour de moi. Sensation de signes. A la lumière de petits signes reçus et perçus, je vis plus dans le présent. Le choix même du thème de ce Carême : « vivre l’aujourd’hui » vient pour moi comme un signe. »

« Pour moi chaque temps de réflexion est une piqûre de rappel pour refaire le point, se recharger. »

 « Les échanges permettent de relativiser les choses, de chercher la vérité, d’approfondir »

« Nous faisons l’expérience, dans ces réunions de beaucoup d’amour, de partage, de confiance. Et cette réflexion de Carême nous aide à réveiller notre Foi et à regarder plus loin. »

2)      Sur l’amélioration de notre comportement dès aujourd’hui :

a)    Avez-vous eu l’expérience  parfois de manque de courage, d’inertie, de sécheresse, de manque de goût ? (ou avez-vous été témoins de l’expérience d’autres personnes)

Oui, il nous arrive de manquer de courage, quelquefois par manque de confiance en soi ou crainte du qu’en-dira-t-on. Nous remettons au lendemain des choses à faire aujourd’hui. Le train-train du quotidien n’est pas stimulant. Laisser aller pour prière du soir. Manque de courage pour se recueillir.

Découragement passager devant un échec, une perte de mémoire, une maladie.

Découragement chez les jeunes.

b)    Comment avez-vous essayé de vous en sortir ?

En nous arrêtant de nous fixer sur nos problèmes - En réagissant, par un acte de volonté

Par la prière, la rencontre avec des amis : ils nous aident, nous écoutent, nous secouent.

En se retrouvant en groupe et par un ressourcement

c)     Est-ce que cette réflexion de Carême vous amène du nouveau pour l’intensité  de votre engagement ou accueil ?

        Ces réunions nous apportent joie et ouverture, relance la confiance en soi.

« L’attitude plus amicale,  plus généreuse entre nous, à la réunion, ouvre à une plus grande attention aux autres, change notre jugement. »

« Je suis contente d’être venue à ces réunions. Je les attends. Elles sont  une ouverture. C’est un plaisir de se retrouver. Cela permet de « ruminer » la Parole. »

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C O N C L U S IO N

n°121.26juin11                 PRIONS,  POUR  BIEN  VIVRE  L’AUJOURD’HUI  AVEC  DIEU

 

Seigneur, toi qui nous donnes ce temps nouveau d’été, de vacances (pour plusieurs), nous voulons nous disposer à bien les vivre !

Ces réalités à venir nous pouvons déjà les prévoir, les « nommer ». Il s’agit, par exemples,  de voyages ou de visites, de rencontres avec la famille, de repas de fêtes ou de solitudes … Pour certaines de ces réalités de notre vie, nous aurons des initiatives à prendre, pour d’autres il s’agira de les accueillir, donne-nous les qualités correspondant à ce que nous demanderont les situations.

A l’avance nous voulons nous préparer pour éviter un regard superficiel qui ne verrait que la surface des choses, leur côté matériel. Oui, Seigneur, toi notre Dieu Vivant, qui agis avec nous, nous savons que dans telle et telle réalités de notre vie, des valeurs sont engagées. Par exemple, pour moi vacances veut dire des  paysages nouveaux attirants par leur beauté, les visites veulent dire écoute, dialogue, patience peut-être avec tel ou tel, joie ou bien repos, lecture, activité autre. Aide-nous Seigneur à apprécier, goûter nos réalités humaines avec toutes leurs richesses, leur intérêt.

Ce peut être le lieu d’une collaboration, d’une alliance avec toi, Seigneur, comme la fabrication du pain est le produit d’une alliance entre toi qui nous donnes pluie, force et intelligence et nous les hommes qui manifestons du  courage, exerçons notre habileté pour arriver à ce résultat.

Ces réalités terrestres que nous allons vivre, Jésus, tu nous as appris à y voir les lieux où se réalise ton Royaume de fraternité, de justice, de solidarité, de joie, de vie nouvelle à la manière de l’Evangile.    Merci de cette valeur ajoutée !

Seigneur Jésus, toi qui ne faisais rien à moitié, ce n’est pas seulement un regard nouveau que tu nous apportes, mais aide-nous à nous engager à fond dans ce que nous vivons, avec toutes les capacités de notre personne, ave cœur, courage, générosité. Que notre Foi, notre Espérance, notre Charité nous aident à nous dépasser, et à vivre, dans la joie, en communion avec toi, Seigneur Jésus.  AMEN !

 

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